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Le
temps des compromis se termine durant la Première Guerre
mondiale, lorsquune brèche sétablit entre les attentes des
travailleurs et leurs conditions de travail. Les mineurs
prennent des positions de plus en plus militantes et radicales,
et le gouvernement fédéral simplique davantage dans les
relations de travail de lindustrie.
La guerre augmente les demandes des travailleurs pour des
améliorations. Avec la croissance du marché de la guerre pour le
charbon, une pénurie de main-doeuvre de mine se fait sentir et
la position de négociation des mineurs saméliore. En même
temps, leurs conditions économiques se détériorent. Ils avaient
toujours eu à se débattre avec un niveau de vie peu élevé.
Durant la guerre, leurs problèmes sintensifient suite une
augmentation des prix, plus accélérée que celle de leurs
salaires. Leur situation mène à la rupture avec le syndicat, le
UMWA, qui était engagé à maintenir la production du charbon et,
déviter les grèves au Canada et aux États-Unis durant la
guerre. Les mineurs de charbon de lOuest débrayent plusieurs
fois en 1916 et en 1917. Insistant que le charbon est
dimportance stratégique, le gouvernement fédéral intervient
pour négocier des accords avec les propriétaires, qui a pour
conséquence des augmentations salariales sans précédent et
dautres concessions. Par 1920, les mineurs de charbon de la
région touchent le niveau salarial le plus élevé quils
nobtiendront jusquen 1945, le meilleur des salaires de tous
les mineurs du Canada.
1
Malgré
ces concessions, les mineurs se radicalisent de plus en plus.
Vers la fin de la guerre, ils plaidaient, non seulement pour des
meilleurs tarifs de rémunération et pour lamélioration des
conditions de travail, mais pour un changement fondamental de
lordre établit qui inclurait la nationalisation de lindustrie
du charbon et son contrôle par les ouvriers par les moyens de
production et du système politique. Certains mineurs étaient
arrivés aux terrains houillers avec ces idées. En 1908, le parti
socialiste du Canada, qui favorisait les moyens électoraux comme
moyen dinstaurer le socialisme au Canada, commençait à avoir de
lappui de conséquence de la région du col du Nid-du-Corbeau. Au
début, par contre, beaucoup des mineurs nétaient pas daccord
en ce qui concernait la nationalisation ou le contrôle des
ouvriers, mais ils seront poussés dans cette direction par le
manque dopportunité dans les villages miniers isolés, et seront
influencés par latmosphère dominante du mouvement de travail
international. Depuis 1900, le syndicalisme industriel
révolutionnaire était à la hausse en Europe et en Amérique,
caractérisé par les presses douvriers dans les grands syndicats,
et les clameurs pour le démantèlement du système capitaliste. En
1919, la situation semble atteindre son apogée. Les événements
des deux années précédentes, incluant la révolution bolchevique
en Russie, le remplacement du kaiser par un gouvernement social
démocratique républicain en Allemagne et, lémergence aux
États-Unis du Industrial Workers of the World, une union
syndicaliste consacrée à mener les ouvriers au pouvoir par le
mécanisme de la grève.2
Convaincus quils sont à la veille dun grand bouleversement,
les travailleurs de lOuest canadien commencent à appuyer une
stratégie révolutionnaire. Au Western Canadian Labour
Conference, en mars 1919, les délégués sont en faveur de rompre
avec les unions existantes et de créer une organisation globale,
orientée vers le marxisme, que lon connaît comme le One Big
Union (OBU). Fondé en juin 1919, le OBU organise les
travailleurs par localité, sans égard des industries et, ainsi,
tranche les lignes syndicales traditionnelles. Quoique leur
appui soit négligeable à la tête des Grands Lacs, sa croissance
est rapide dans lOuest. Les mineurs de charbon y sont attirés à
cause de leur désillusionnement avec le UMWA, et leur intérêt
envers une organisation militante canadienne. En plus dun
référendum non sanctionné tenu par les membres du UMWA, plus de
90% de ceux qui votent appuient le OBU. Le nouveau syndicat
cherche à renverser lordre social existant, et le remplacer par
un système basé principalement sur les droits des ouvriers.3
Le
OBU est formé dans une atmosphère de crise sociale profonde. En
mai 1919, la grève générale de Winnipeg commence, représentant
pour beaucoup de Canadiens lultime confrontation entre les
ouvriers, dune part, et des capitalistes et lÉtat établie, de
lautre. Des grèves de sympathie éclatent au travers du Canada,
et les mineurs en Alberta et en Colombie Britanniques débrayent.
Le leadership international du UMWA, dirigé par John L. Lewis,
réagit en révoquant la chartre du District 18, et place le
comité syndical de lOuest canadien, qui est en désintégration,
sous le contrôle de trois chefs syndicalistes américains nommés.
Larrêt de travail, qui mêne à des confrontations violentes dans
la vallée de Drumheller, se termine tôt après la défaite de la
grève générale de Winnipeg en juin.4
Le One Big Union est finalement écrasé par le gouvernement
fédéral, tout en travaillant avec les sociétés et lunion
internationale. Cherchant une cause populaire pour lélection,
le gouvernement de coalition lance une attaque contre le
Bolchevisme et le radicalisme du travail. Ensuite, le directeur
des opérations relatives à la houille, nommé par le gouvernement
pour veiller sur lindustrie durant la guerre, commande aux
industriels du charbon de ne pas reprendre des mineurs à moins
quils ne renoncent le OBU. Par ce temps-là, les compagnies
acceptaient de travailler avec des membres modérés du UMWA, ce
qui avait tendance à décourager le radicalisme. Gideon
Robertson, le ministre fédéral du travail, qui avait des liens
serrés avec la section conservatrice du mouvement travailliste,
négocie un accord entre le Coal Operators Union et le UMWA, ce
qui donne aux derniers un atelier fermé dans lindustrie. Les
mineurs sont obligés de prendre des cartes dadhésion au IJMWA
sils veulent travailler. Il est ironique que lunion
internationale obtient le contrôle des ouvriers au moment où il
perd la confiance de la plupart des travailleurs. Par ces
méthodes et des augmentations salariales subséquentes, le
gouvernement canadien écrase presque complètement le OBU des
terrains houillers de lOuest vers la fin de 1920.5
William N. T. Wylie, « Coal-Mining Landscapes:
Commemorating Coal Mining in Alberta and Southeastern British
Columbia », une étude sur la commémoration de l'industrie
houllière en Alberta et dans le sud-est de la
Colombie-Britannique préparée pour la Commission des sites et
monuments historiques au Canada, l'Agence Parcs Canada, 2001
Voir aussi: L'industrie
houllièreAperçu,
La
croissance rapide,
Les
terrains de charbon domestique et de chaudière,
L'industrie en déclin
(1914-1947),
Effrondrement et renaissance,
L'établissement de l'Ouest,
Questions et
défisAperçu,
Entreprenariat, Technologie,
Techniques souterraines,
La technologie de surface,
Extraction à ciel ouvert,
Les effets
sociaux,
Unions,
Implantation et gains
syndicaux (1882-1913),
Mouvement
révolutionnaire (1914-1920),
Complications et
difficultés (1921-1950),
Compagnies
houillières, Les gens
des mines de charbon,
La classe moyenne,
Les mineurs et le
gouvernement local,
Politiques et économie,
Effets
environnementaux,
Santé et sécuritéAperçu,
Les relations
entre lÉtat et les ouvriers,
L'Etat et le
développement après 1918.
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