[Click here for text in English]
Dun nombre négligeable avant 1899, les mineurs actifs
atteignent rapidement la taille et le caractère pour lesquels
ils seront connu jusquaux années 1950. Presque entièrement
composée dimmigrants avant les années 1920, la main doeuvre
comprend un groupe hétérogène de gens dorigine britannique et
européenne. Cet aspect nuit à la cohésion sociale, mais avec le
temps, alors quun nombre croissant de mineurs établissent des
familles et senracinent dans les communautés minières, des
attitudes semblables émergent concernant lenvironnement de
travail et la place du capital. Les origines culturelles de
certains mineurs stimule leur sentiment dindépendance et
certains dentre-eux sont prédisposés à adopter des positions
radicales par rapport aux entrepreneurs et au capitalisme
généralement.
La main doeuvre augmente rapidement durant la première décennie
du XXe siècle. En 1910, lorsque des statistiques fiables sont
devenus accessibles, presque 9,000 personnes étaient employées.
Après, jusquaux années 1950, les nombres fluctuent entre 8,000
et 14,000, travaillant dans divers métiers souterrains et à la
surface. Environ la moitié étaient des mineurs qualifiés, qui
étaient aidés sous terre par des ouvriers qui apportaient des
billots aux chambres, qui travaillaient au halage et autres
activités. A la surface, un grand nombre douvriers
travaillaient au nettoyage et au classement du charbon, et au
transport, tandis que des machinistes, des forgerons et des
charpentiers veillaient à lentretient de lentreprise.1
Après louverture du pas du Nid-du-Corbeau en 1898, ces ouvriers
se divisent entre les terrains houillers des montagnes et des
plaines. En général, jusquà la Première Guerre mondiale, les
chantiers des montagnes ont plus de main-doeuvre que ceux des
plaines. Alors que le plus grand nombre de mineurs se
trouvent dans le pas du Nid-du-Corbeau, lembauche est en
croissance dans les mines des plaines et, après 1920, reste
sensiblement plus élevé que dans les terrains des montagnes. Par
contre, le secteur du charbon domestique nest quun employeur
saisonnier, embauchant un nombre considérable douvriers durant
lhiver, et les mettant à pied durant le ralentissement de
lété.2
Cette population se distingue par sa mobilité et son
hétérogénéité. Contrairement à la Nouvelle Écosse, qui puise
dans sa population rurale pour approvisionner sa main-doeuvre
de mineurs de charbon, il ny pas de communautés en proximité
des terrains houillers en Alberta et dans le Sud-Est de la
Colombie Britannique avant linstauration du charbonnage,
excepté pour le cas dEdmonton. Au lieu de cela, les mines
complètent leur main-doeuvre avec des migrants de lEst du
Canada et des immigrants arrivés récemment dEurope et des États
Unis. En 1911, 9 entre dix mineurs sont des immigrants. La
proportion baisse plus tard, lorsque le courant migratoire
samenuise. Le plus grand groupe ethnique est britannique, mais
les ethnies de lEurope continentale, aux origines multiples,
mais surtout du centre et de lEst de lEurope, emportent
largement sur eux. Un grand nombre des mineurs sont de passage,
allant dune mine à lautre. Cette tendance se voit surtout
durant les premières années dexploitation de chaque terrain
houiller, où la grande proportion des mineurs sont des hommes
célibataires. Certains mineurs nont jamais lintention de
rester dans les mines, où même au Canada, et espèrent gagner
suffisamment dargent pour pouvoir établir leur famille dans un
foyer ailleurs au Canada ou dans leur pays dorigine.3
Ces particularités affaiblissent la solidarité et lunité des
villages miniers. Les communautés de lOuest nont jamais
atteint le niveau cohésif des villages de la Nouvelle Écosse, où
la majorité de la population peut puiser dune tradition commune
à leur origine britannique et aux racines rurales de la
province.4
Au lieu de cela, au début, les villages de lOuest sont
fragmentés, dominés par un assortiment daffiliations sociales
et ethniques. La situation commence à changer lorsque les
mineurs deviennent des résidents permanents, établissent leur
famille, achètent des propriétés et, commencent à reconnaître
quils ont des problèmes et des intérêts en commun. Vers les
années 1920, daprès lhistorien du travail Allen Seager, une
deuxième génération de mineurs avait laissé tomber les partis
pris de leurs parents, et était engagée à la formation dune
culture minière unifiée.5
Cette culture en émergence est influencée par les tendances
radicales de certains mineurs. Certains ouvriers européens
étaient imbus des concepts guerre de classe et de socialisme.
Pour dautres, cétait lexpérience dêtre au bas de léchelle
sociale en Amérique du Nord qui aiguisait leur militantisme
politique. Daprès Allen Seager, les membres de plusieurs
groupes ethniques semblaient prédisposés au radicalisme. Des
Européens, les Slaves prenaient particulièrement une approche
radicale, surtout après quun bon nombre dentre-eux ont été
placé dans des camps canadiens dinternement durant la Première
Guerre mondiale. Quoiquils étaient moins nombreux, les Finnois
sont aussi influents, encourageant surtout la participation des
femmes dans les affaires politiques. Les Hongrois, les Tchèques
et les Slovaques ont aussi été des militants dans les affaires
de syndicats. Tous ces groupes ont contribué à la formation
dune conscience travailliste qui a défiée lordre établi du
capital dans lexploitation des terrains houillers.6
William N. T. Wylie, « Coal-Mining Landscapes:
Commemorating Coal Mining in Alberta and Southeastern British
Columbia », une étude sur la commémoration de l'industrie
houllière en Alberta et dans le sud-est de la
Colombie-Britannique préparée pour la Commission des sites et
monuments historiques au Canada, l'Agence Parcs Canada, 2001
Voir aussi: L'industrie
houllièreAperçu,
La
croissance rapide,
Les
terrains de charbon domestique et de chaudière,
L'industrie en déclin
(1914-1947),
Effrondrement et renaissance,
L'établissement de l'Ouest,
Questions et
défisAperçu,
Entreprenariat, Technologie,
Techniques souterraines,
La technologie de surface,
Extraction à ciel ouvert,
Les effets
sociaux,
Unions,
Implantation et gains
syndicaux (1882-1913),
Mouvement
révolutionnaire (1914-1920),
Complications et
difficultés (1921-1950),
Compagnies
houillières, Les gens
des mines de charbon,
La classe moyenne,
Les mineurs et le
gouvernement local,
Politiques et économie,
Effets
environnementaux,
Santé et sécuritéAperçu,
Les relations
entre lÉtat et les ouvriers,
L'Etat et le
développement après 1918.
|