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Durant
la période entre les deux guerres, la main-doeuvre est mise sur
la défensive par les difficultés économiques de lindustrie et
les tactiques agressives contre les syndicats par les sociétés
minières. Même si les ouvriers essuient des défaites
considérables, en termes de gages et dorganisation syndicale,
ils survivent en terme de force militante à tendance radicale.
La période se déroule en plusieurs étapes. Entre 1921 et 1925,
les propriétaires attaquent et écrasent littéralement le UMWA,
le syndicat quils avaient soutenu quelques années auparavant.
Dans le vide qui en est le résultat, les mineurs fondent un
syndicat indigène, le Mine Workers of Canada, qui appuie leur
tradition militante durant les temps de difficultés économiques.
En 1936, le UMWA ré émerge. Aidé par la conjoncture économique
favorable en temps de guerre, il arrive à regagner certaines de
ses pertes salariales précédentes, avant que le déclin de
lindustrie affaiblisse son influence durant les années
cinquante.
Loffensive des propriétaires débute durant les années 1920
lorsque lavenir de lindustrie semble menacée. Vers la fin de
la Grande Guerre, la demande des chemins de fer pour le charbon
chute de façon sensible, et le marché pour le combustible
domestique est ébranlé par larrivée du gaz naturel comme
alternatif. Envisageant un avenir incertain, les propriétaires
cherchent à réduire leurs coûts en rabaissant les salaires et,
en même temps, pour tâcher daffaiblir, et même détruire, le
UMWA en abolissant les ateliers fermés et le précompte des
cotisations syndicales. Durant les grèves de 1922 et 1924, ces
ambitions sont mâtées par le gouvernement fédéral. Ayant
toujours lintention de réduire les conflits, Ottawa négocie des
ententes qui se finalisent en réductions salariales, sans
changement de position pour le UMWA. Les compagnies du col du
Nid-du-Corbeau ne sont pas satisfaites. Détectant le potentiel
pour une plus grande victoire, ils mettent leurs employés en
lock-out durant lhiver de 1924-1925. Face à la ruine, les
ouvriers du Col abandonnent le UMWA, acceptent des baisses
salariales et fondent des "syndicats des compagnies" des
organisations disposées à accepter les termes des gérants à
condition du retour au travail. Le mouvement se répand dans les
terrains houillers en Alberta, jusquau point où le UMWA ne
resta en place que dans la vallée de Drumheller, où son appui
est divisé entre les modérés et les radicaux.1
Pourquoi le UMWA sétait-il écroulé si précipitamment?
Premièrement, et peut-être de façon plus importante, la
situation économique des mineurs était désespérante. Par contre,
il semble que les limites de la cohésion des mouvements des
travailleurs étaient au faite. La situation dans lOuest
contraste avec celui de la Nouvelle Écosse au même moment, où
les mineurs sont aussi attaqués, dans ce cas par les forces
combinées du British Empire Steel and Coal Company et lÉtat
qui amassent des troupes sur la propriété des mines pour
intimider les grévistes. En Nouvelle Écosse, les mineurs sont
unifiés, puisant dune culture homogène de conscience
travailliste dans des villages qui avaient nourrit plusieurs
générations de mineurs et leurs familles.2
En dépit de lémergence dune culture embryonnaire des mineurs
dans lOuest, la communauté houillère était toujours divisée par
des différences ethniques, et affaiblie par la mobilité
géographique constante des ouvriers qui, sans cesse, se
déplaçaient pour prendre du travail dun village à lautre.
Durant la crise, lunité travailliste narrive pas à survivre
dans la foulée des mineurs qui tâchent de sauver leur situation
financière. Finalement, la défaite du UMWA se perçoit aussi dans
le manque de confiance des mineurs de toutes origines confondues,
suite à son comportement durant et immédiatement après la
Première Guerre mondiale.
Malgré la défaite de 1926, le mouvement syndical ne disparaît
pas pour autant des terrains carbonifères. Au lieu du UMWA, un
syndicat sélève, et qui sidentifie plus clairement aux
intérêts et aux aspirations régionales. Le Mine WorkersUnion of
Canada (MWUC) est une organisation militante qui est influencée
par le parti communiste (PC), et qui devient le point focalisant
pour la pensée radicale après la démise du One Big Union. Le
nouveau syndicat, par contre, prend une perspective indépendante,
évitant la rhétorique du PC et, gagnant également lappui des
modérés et des radicaux, en se concentrant sur des causes
pratiques pour les mineurs, comme les salaire. Le MWUC négocie
une série de contrats durant une période de onze ans, et gagne
largement lappui des mineurs dans les chantiers houillers de la
région, surtout dans le col du Nid-du-Corbeau, le Coal Branch, à
Lethbridge et dans la région de Banff.3
Durant le début des années trente, le MWUC est affaiblit par des
développements de son organisation, à gauche et à droite. Les
terrains houillers sont à la prise dune crise économique sans
précédent. Devant les menaces de privatisation, les mineurs
commencent à se diviser daprès leur origine ethnique et la
confession. Un groupe de travailleurs de droite, surtout
dorigine britannique, se met à faire valoir que ceux dorigine
anglo-saxonne devrait avoir la priorité dallocation demploi.
Entre temps, le Parti Communiste avait changé sa position de
façon à diviser le mouvement travailliste. Durant les années
vingt, le parti sétait concentré sur laccroissement de lappui
de gauche en travaillant avec des syndicats et des organisations
qui existaient alors. Après 1936, le leadership international du
parti demande à ses membres de suivre la perspective stalinienne
envers la construction du communisme, même au prix de déranger
les autres gauchistes. Dans les politiques des terrains
houillers, des communistes contestaient des élections contre des
candidats de gauche, par instance du Alberta Labour Party
quils avaient appuyé auparavant. Dans les affaires des unions,
le Parti Communiste crée sa propre organisation, le Workers
Unity League (WUL), qui embarque dans une campagne de prendre le
contrôle du Mine Workers Union.4
William N. T. Wylie, « Coal-Mining Landscapes:
Commemorating Coal Mining in Alberta and Southeastern British
Columbia », une étude sur la commémoration de l'industrie
houllière en Alberta et dans le sud-est de la
Colombie-Britannique préparée pour la Commission des sites et
monuments historiques au Canada, l'Agence Parcs Canada, 2001
Voir aussi: L'industrie
houllièreAperçu,
La
croissance rapide,
Les
terrains de charbon domestique et de chaudière,
L'industrie en déclin
(1914-1947),
Effrondrement et renaissance,
L'établissement de l'Ouest,
Questions et
défisAperçu,
Entreprenariat, Technologie,
Techniques souterraines,
La technologie de surface,
Extraction à ciel ouvert,
Les effets
sociaux,
Unions,
Implantation et gains syndicaux (1882-1913),
Mouvement
révolutionnaire (1914-1920),
Complications et
difficultés (1921-1950),
Compagnies
houillières, Les gens
des mines de charbon,
La classe moyenne,
Les mineurs et le
gouvernement local,
Politiques et économie,
Effets
environnementaux,
Santé et sécuritéAperçu,
Les relations
entre lÉtat et les ouvriers,
L'Etat et le
développement après 1918.
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