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CARIBÉENS (ANTILLAIS)

La Loi sur l’immigration de 1910 donne au gouvernement canadien un grand pouvoir pour choisir qui peut immigrer au pays selon une liste de clauses incluant «toute race considérée mal adaptée au climat ou aux besoins du Canada, ou les immigrants de quelconque classe, occupations ou caractères.» (Canadiens afro-américains, 69). De telles dispositions autorisent le gouvernement à accepter les immigrants d’un pays tout en fermant la porte à ceux issus d’un autre pays. Dans la première moitié du 20ième siècle, la politique sur l’immigration est synonyme de laisser entrer les Européens et empêcher quiconque d’autre d’entrer. Elle signifie aussi que les personnes issues de différentes nations des Caraïbes sont traitées de la même façon, sans considération pour leurs différentes cultures ou patrimoines. Cette section traite des nations caribéennes en tant que groupe puisque l’histoire de leur immigration est très identique.

Il y avait une exception à la règle d’empêcher les non Européens d’entrer au Canada : l’embauche de personnes pour assurer certains emplois en temps de manque de main d’œuvre. C’est grâce à cette exception que de nombreux premiers immigrants issus de nations caribéennes telles que la Jamaïque ou Barbados sont arrivés au Canada. Lors de la Première Guerre mondiale, par exemple, quand des immigrants caribéens arrivent en Nouvelle-Écosse pour travailler dans les mines de charbon prés de Sidney ou les chantiers navals d’Halifax. D’autres Antillais immigrent au fils des ans pour servir d’aides domestiques. Beaucoup de personnes utilisent ces demandes d’exemption pour mettre un pied au Canada. Après avoir servi dans ces secteurs de travail pendant quelques années, elles sont libres de poursuivre des carrières dans d’autres secteurs, comme les soins de santé ou l’enseignement et elles déménagent dans des grands centres urbains comme Montréal et Toronto.

Dans les années 1960, la politique du Canada commence à changer. Tandis que beaucoup de Canadiens pensent que les immigrants antillais ne s’adapteront pas au Canada à cause du climat, la barrière des langues, ou une des nombreuses raisons invoquées, l’opinion internationale commence à bouger. Le Canada espère alors jouer un rôle de décideur politique entre les super puissances et le reste du monde lors de la guerre froide. Beaucoup au gouvernement voient la politique sur l’immigration à la connotation raciste flagrante comme un obstacle au désir du Canada d’atteindre ce but. À ce même moment, il y a des pressions grandissantes au sein du Canada alors que des groupes d’immigrants mettent de la pression pour obtenir des règlements plus justes.

Un changement majeur a lieu en 1967 avec l’introduction du système à points. Ce système remplace l’ancienne méthode qui autorisait les jugements basés sur la race ou la catégorie de «couleur de peau». Le nouveau système attribue des points aux immigrants potentiels basés sur l’éducation, l’expérience de travail et la maîtrise d’une des deux langues officielles. Si les gens obtiennent assez de points, ils peuvent appliquer pour l’immigration. Lors de la même année, des bureaux d’immigrations sont ouverts en Jamaïque et au Tobago. Ces changements mènent à une grande augmentation du nombre d’Antillais immigrant au Canada.

Des gens des nations caribéennes choisissent d’immigrer au Canada parce qu’ils pensent y construire un avenir meilleur pour eux et leurs familles. Il y a deux raisons pourquoi les immigrants choisissent le Canada : (1) la liberté civile et politique et la stabilité et (2) une économie en bonne santé qui promet non seulement des emplois mais aussi la possibilité de promotions.

Haïti est un exemple de pays que les gens ont quitté pour rechercher des libertés politiques qu’ils ne pouvaient avoir chez eux. Depuis son indépendance en 1804, l’histoire de Haïti est remplie d’une succession de dictateurs et de dirigeants exploitant leur peuple. Elle a connu des coups d’État, l’occupation étrangère, et les abus des droits de l’homme largement répandus. En conséquence, lorsque le Canada change sa politique sur l’immigration en 1967, de nombreux Haïtiens ont quitté leur pays. Les immigrants au Canada comprennent largement des spécialistes tels que des travailleurs sociaux et enseignants et des dissidents politiques. Parlant le français, ils s’établissent principalement au Québec.

Depuis 1972, les Haïtiens ont continué de venir au Canada. Par contre, beaucoup de ces immigrants sont entrés au Canada en tant que réfugiés, et ils ont eu beaucoup de mal à s’adapter au Canada, cela dû à un pauvre niveau d’éducation et à la façon de parler le créole au lieu du français. Encore une fois, ces immigrants se sont établis principalement au Québec, et de manière prédominante à Montréal. En 2001, il y a 74 465 de personnes issues de souche haïtienne vivant au Québec, et parmi elles 69 945 vivant à Montréal, faisant des Haïtiens la plus grande minorité visible de la ville.

La Jamaïque est un pays qui n’a pas souffert des rudes épreuves politiques que Haïti a connues, mais qui a quand même vu un grand nombre de gens immigrer au Canada, dans ce cas pour raisons économiques. Les Jamaïcains ont trouvé principalement du travail dans l’agriculture, les exploitations minières et le tourisme – industries dominées par des corporations internationales. Cela a mené à de hauts niveaux de chômage.

La plupart des Jamaïcains venant au Canada se sont établis dans la région de Toronto. En 2001, il y a 150 840 Jamaïcains vivant à Toronto, 30 000 autres vivant en Ontario dans des villes comme Ottawa et Kitchener, et 30 000 autres vivant à travers le Canada.

Bien que les Antillais aient immigré au Canada depuis des centaines d’années, ils n’ont pas immigré dans toutes les régions du Canada en nombre égal. Les premiers immigrants sont arrivés dans les Maritimes avant de déménager en Ontario où l’immigration récente avait été concentrée. Le Québec a vu de grands nombres d’immigrants haïtiens à cause de la maîtrise de la langue. L’Ontario a reçu un grand nombre d’Antillais parce qu’ils s’y sont établis au début. La population locale a augmenté de deux façons : (1) les familles immigrant au Canada ont rejoint leur parenté déjà établie dans la région de Toronto; (2) les Antillais sont attirés par la région pour joindre les communautés déjà établies.

Et encore, beaucoup d’Antillais ont déménagé en Alberta, et la plupart se sont installés dans les centres urbains comme Edmonton et Calgary à la recherche de travail. En 2001, il y a 31 390 personnes noires vivant en Alberta, ou un petit peu moins de 5 pour cent du total national. À Edmonton il y a une célébration annuelle de la culture caribéenne, le festival Cariwest. Ce festival de trois jours a lieu au mois d’août depuis 1986 et débute avec un défilé à travers le centre ville. La fête caribéenne de Calgary, la Carifest, a célébré ses 25 ans en 2006 et a lieu au mois de juin. Le premier spectacle est le défilé Miss Caraïbes.

Sources:
http://www.statcan.ca/english/clf/query.html?qm=1&charset=iso-8859-
1&col=alle&rf=0&qt=haitian&ct=1824043419

Mensah, Joseph. Black Canadians: History, Experiences, Social Conditions. Halifax: Fernwood Publishing, 2002.
Winks, Robin W. The Blacks in Canada: A History. Montreal & Kingston: McGill-Queen’s University Press, 1997.
The Albertans


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