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Immigration japonaise

Les japonais commencent à immigrer au Canada dans les années 1870. Ils sont issus de pauvres familles de pêcheurs, agricoles et d’ouvriers qui s’en viennent pour trouver une meilleure vie. Certains arrivent aussi pour échapper au service militaire national obligatoire au japon. La plupart des premiers immigrants sont des hommes qui s’établissent en Colombie-Britannique, trouvant du travail dans les industries de la pêche, minière et forestière. Au Canada, les hommes commencent à correspondre avec le Japon pour trouver des épouses. On s’échange des photographies et une cérémonie de mariage a lieu au Japon, une autre personne représentant le marié. L’épouse traverse ensuite le Pacifique pour rencontrer son mari. Les premières Japonaises arrivent au Canada en 1887.

Des recruteurs de main d’oeuvre font venir plus d’un millier de Japonais leur trouvant du travail dans la construction du chemin de fer ou dans les champs de betteraves à sucre. Un groupe de japonais s’établit au nord de Lethbridge, dans la ville de Hardieville, où ils travaillent dans les mines de charbon. D’autres établissent des fermes dans les régions de Rocky Mountain House et d’Opal. Certains immigrants japonais commencent à trouver du travail comme cuisiniers, et l’un d’eux ouvre un restaurant à Medecine Hat. D’autres ouvrent des entreprises de nettoyage à sec où leur épouse raccommode et ajuste les vêtements. De nombreux hôtels cossus emploient aussi des chasseurs ou grooms japonais, dont notamment l’hôtel MacDonald à Edmonton, l’hôtel Palliser à Calgary et l’hôtel Springs de Banff. En 1931, la population japonaise de l’Alberta est de 652 personnes. La colonie japonaise de Raymond, ville située au sud de Lethbridge, est créée en 1903. En 1931, plus de quatre cent Japonais y vivent, la plupart travaillant dans les champs de betteraves à sucre. Bien que la majorité de la population locale soit mormone, la plupart des Japonais conservent leur religion bouddhiste. Ils établissent aussi des institutions où ils peuvent enseigner à leurs enfants la culture traditionnelle et les arts martiaux japonais. Les japonais de l’Alberta ne souffrent pas beaucoup de discrimination raciale lors des années précédant la Deuxième Guerre mondiale. Ils sont peu nombreux dans la province et presque tous font le dur et désagréable travail des champs de betteraves à sucres et des mines de charbon. Les Japonais de la première génération sont appelés Issei tandis que ceux de la deuxième génération sont nommés Nisei.

Japanese in sugar-beet field, southern Alberta

Le 7 décembre 1941, le Japon bombarde la base navale américaine de Pearl Harbor. Le Canada qui est en guerre contre le Japon panique. Les gens pensent que les Canadiens japonais sont des espions qui vont aider le Japon à attaquer le Canada. Par conséquent, le gouvernement ferme toutes les écoles japonaises en Colombie-Britannique, saisit tous les bateaux japonais, et impose un couvre-feu qui interdit aux japonais de circuler dans les rues après la tombée du jour. En février 1942, le gouvernement annonce l’évacuation forcée de tous les 21 000 personnes d’origine japonaise vivant dans un rayon de cent milles de la côte du Pacifique. 2 700 Japonais sont envoyés en Alberta, où il y a un manque de main d’œuvre dans les champs de betteraves à sucre. De nombreux Albertains sont irrités à l’idée d’avoir encore plus de Japonais dans la province et tiennent des réunions dirigeant leur opposition non pas sur les Japonais déjà établis dans la province mais contre les nouveaux immigrants japonais de la Colombie-Britannique.

Les Japonais qui arrivent en Alberta à cette époque-là doivent rester sur des fermes et n’ont pas le droit de vivre en milieu urbain. Ils éprouvent des conditions de vie horribles et sont forcés de faire le pénible travail physique dans les champs de betteraves à sucre. Les Albertains japonais supportent les nouveaux arrivants, notamment en les aidant à lutter contre la loi empêchant les membres des familles d’être transférés sur les fermes afin de se réunir. En septembre 1942, les restrictions visant les Japonais de Colombie-Britannique sont aussi appliquées pour les Albertains japonais. Leur courrier et appels téléphoniques sont censurés et ils sont obligés de porter sur eux une carte d’identité

À la fin de la guerre, les Albertains veulent que le gouvernement canadien expulse les Japonais de l’Alberta. Le premier ministre albertain, Ernest Manning, pense que les Japonais bouddhistes ne pourront jamais devenir des citoyens loyaux d’une Alberta chrétienne, tandis que les organisations ouvrières pensent que les Japonais vont avoir des effets négatifs sur les relations ouvrières. Par contre, le gouvernement canadien met aux enchères les propriétés et possessions des Japonais de Colombie-Britannique afin de les empêcher de retourner en Colombie-Britannique. Jusqu’en 1949, il y a encore des restrictions visant les endroits où les Japonais peuvent s’établir. Un manque de main d’œuvre dans les champs de betteraves à sucre résout le problème et les Japonais de Colombie-Britannique sont autorisés à rester en Alberta, bien qu’il faille attendre jusqu’en 1948 pour qu’ils obtiennent les mêmes droits que les autres Albertains.

Les années passant, les Japonais commencent à se faire une place dans la communauté. Beaucoup achètent leur propre ferme de betteraves à sucre, tandis que d’autres deviennent des chefs de communautés. Des pratiques japonaises, telles que l’observance du Obon, la fête bouddhiste en mémoires d’amis et de membres de la famille défunts, sont intégrées dans la culture générale de leurs communautés. La ville de Raymond célèbre maintenant la Journée du cimetière en l’honneur de la fête japonaise.

La politique sur l’immigration commençant à s’ouvrir, plus de Japonais arrivent au Canada. Ces immigrants sont des personnes bien éduquées issues de régions urbaines qui se trouvent rapidement une place dans les sociétés de classe moyenne d’Edmonton et de Calgary. Après la Deuxième Guerre mondiale, les mariages entre les Japonais et autres Albertain augmentent, atteignant plus de 80 pour cent à un certain point. Les communautés fortement liées ont commencé à disparaître et beaucoup de Japonais vivent en région urbaine. D’après le recensement de 2001, 9 950 personnes d’origine japonaise vivaient en Alberta.

Beaucoup de Canadiens japonais de la troisième génération ont lutté pour obtenir des compensations du gouvernement canadien pour les événements ayant eu lieu pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1988, le premier ministre Brian Mulroney s’est excusé formellement de la part du gouvernement canadien pour la saisie des propriétés et de la privation des droits des Canadiens japonais.

Sources
Takata, Toyo. Nikkei Legacy: The Story of Japanese Canadians from Settlement to Today. Toronto: NC Press Limited, 1983.
http://www.abheritage.ca/albertans/people/japanese.html

http://www40.statcan.ca/l01/cst01/demo26j.htm


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