Nourriture
Posez une question au sujet de la nourriture des Métis et les
interprètes vous répondront : « Rubaboo et Bannock. » Posez la même
question à un membre de la communauté Métis et ils vous répondront
peut-être : « soupe au saucisson et au hamburger. » Les Métis ont
tendance à préférer un régime alimentaire contenant beaucoup de viande
mais ils n’ont aucuns problèmes à adapter leur diète selon les
circonstances.
Même si nous avons appris beaucoup de choses sur la vie et l’écologie
des Métis par l’entremise des archives des compagnies de fourrures, ces
derniers n’avaient pas nécessairement accès aux mêmes nourritures servies
aux employés des diverses sociétés. Malgré le fait que les familles
employées dans le commerce de la fourrure avaient autant accès à la
nourriture locale qu’à celle (de luxe) provenant d’Europe, la communauté
Métis voyait son accès à certains produits diminué pour cause de manque de
revenu. Après la fusion de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la
Compagnie du Nord-Ouest, de nombreux Métis, ayant perdu leur emploi, ont
été obligés de trouver un autre travail. Certains se sont recyclés dans
l’affrètement de marchandises, d’autres dans la chasse au bison et
l’approvisionnement et, plus tard, dans le commerce des peaux et os de
bison. Cette liste de commerces dénote le début du déclin de l’univers des
Métis tel qu’engendré par la réduction continue du nombre de bison, leur
ressource principale.
Avec la disparition du bison, les Métis se tournèrent vers d’autres
animaux pour leur subsistance. Durant les années d’abondance des lapins,
les Métis s’en gavaient jusqu’à s’en rendre malade. Ils chassaient aussi
le chevreuil, le wapiti et l’orignal. Pendant les périodes difficiles, ils
mangeaient de plus petits animaux. Certaines familles, en quête de
travail, se sont réinstallées dans d’autres régions. Des hommes ont
participé à la ruée vers l’or, d’autres se sont intégrés aux équipes de
construction du chemin de fer. Certains se sont installés dans des petites
villes minières tandis que d’autres se sont lancés dans l’élevage du
bétail dans le sud de l’Alberta.
La soupe au saucisson et hamburger commémore les périodes d’emploi
difficiles. Ils se sont adaptés à de nouvelles réalités et ont appris à
étirer leurs maigres ressources pour nourrir leurs familles. Certains
sites Web sur les Métis donnent des exemples de recettes de soupe Métis.
La prédilection métisse pour les soupes trouve ses origines dans la vie au
grand air, lorsque la cuisine se limitait à faire rôtir de la viande à feu
nu ou à la faire bouillir avec des légumes et de l’assaisonnement dans une
grande bouilloire.
D’autres mets préférés étaient préparés avec des baies cueillies durant
l’été. Parmi ces baies figuraient des framboises, des cerises à grappes et
des amélanches (saskatoons). Les framboises étaient pressées pour faire
des gâteaux qui étaient ensuite séchés. Les cerises à grappes étaient
broyées avec leur noyau, ce qui donnait une mixture qui était rajoutée aux
plats. Savoir apprécier le goût aigre des cerises à grappes indique que
vous êtes bel et bien un habitant des prairies. Tous aimaient les
amélanches qui étaient nettoyées et séchées.
Les femmes Métis rajoutaient des fines herbes aux mets qu’elles
préparaient. Elles savaient où trouver la sauge et la menthe sauvages
ainsi que les oignons, navets et autres racines comestibles. La bardane,
le sagittaire et la quenouille ont aussi des racines comestibles. Comme
légumes verts, il y avait le chénopode (aussi appelé amarante), le mouron
blanc et le pissenlit. Une fois installés, les Métis se mirent à faire
pousser des légumes communs tels que des pommes de terre, des navets, des
oignons, des carottes, des pois et des fèves. Certains Métis devinrent
d’excellents jardiniers pouvant également entretenir des récoltes de
plantes et baies sauvages. Dans certaines communautés Métis au Manitoba,
des érablières produisent même du sirop et sucre d’érable. [Haut] [Retour] |
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