En conséquence de l’établissement des postes de traite de
fourrures, les commerçants de la Nouvelle France embauchent un
grand nombre de Canadiens de la vallée du Saint-Laurent pour
assurer le transport des marchandises et des fourrures. Engagés
par contrat, ils travaillent essentiellement comme pagayeurs et
portefaix pour chaque voyage d’où nous vient le terme
"voyageur". Profitant de la belle saison, les brigades quittent
Montréal suite à la débâcle des glaces et reviennent à la fin de
l’automne avec leurs chargements de fourrures. Les postes à
l’intérieur ont aussi besoin de main d’oeuvre: des bûcherons,
des charpentiers, des chasseurs, des pêcheurs, des gardiens de
chevaux, ainsi que des trappeurs et des commerçants de fourrures.
Comme ces individus passent généralement l’hiver dans les
postes, ils sont connus comme des "hivernants", terme précisé
dans leur contrat. Il faut aussi savoir que les compagnies de
fourrures de Montréal ne sont pas forcement de grandes
entreprises. À l’époque, pour entreprendre une expédition, il
suffit de trois hommes pour manier un canot chargé d’objets de
traite, généralement avancés à crédit par un marchand de
Montréal. Vers la fin du 17ième et durant la première moitié du
18ième, c’est exactement ce que font beaucoup de petits
entrepreneurs ambitieux.
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