Différents
termes ont été utilisés pour dénommer les descendants
francophones des voyageurs. Autour des Grands Lacs, ils se
dénomment
« chicot » (qui n’est plus d’usage) et
« bois brûlé
», qui sert toujours et est généralement attribué à leur peau
basanée. Il est moins certain qu’ils se disaient métis à cette
époque. La terminologie évolue. Par exemple, lorsque les
brigades commencent à hiverner à l’Ouest des Grands Lacs, les «
hivernants », qui se nourrissent de la viande du bison et aiment
bien ça, affublent les voyageurs saisonniers du terme péjoratif,
« mangeurs de
lard », à cause du porc salé, qu’ils transportent avec eux
de Montréal.
Avec l’expansion continue du commerce de la traite des
fourrures à l’Ouest des Grands Lacs, sur les prairies
canadiennes et le nord-ouest du Bouclier Canadien, la population
métisse augmente et ils viennent à adoptent le terme « métis »
pour se dénommer. Le mot existe dans les langues romanes en
Europe depuis des siècles, et depuis le contact avec le Nouveau
Monde, il désigne généralement ceux nés d’un croisement
d’amérindien et de blanc. Mais durant le 19ième siècle, dans
l’Ouest du pays, le terme prend le sens nationaliste pour
désigner la population métissée de cette région, incluant les
descendants des commerçants de fourrures britanniques. Tous
vivent et travaillent à l’étendue du territoire et, avant la
création de la frontière canadienne au 49ième parallèle de
latitude, dans ce qui est maintenant les États-Unis.
Les Canadiens de la région du Saint-Laurent, réputés comme
étant les plus aptes pour les rigueurs du travail sont
recherchés pour ces excursions de fourrure, tout comme pour les
expéditions d’exploration, comme celles d’Alexander Mackenzie,
Simon Fraser et de Lewis et Clarke. De ces centaines de
voyageurs sont issu les Métis de l’Ouest du Canada, et ainsi
ceux de l’Alberta. Comme les voyageurs de l’époque de la
Nouvelle France, il arrivait souvent que les engagés se
plaisaient dans le Nord-Ouest et décidaient de ne pas renouveler
leur engagement. Ils se dénomment alors les gens libres.
À cause de leurs pères qui connaissaient le métier du
commerce des fourrures, les enfants des anciens voyageurs et des
gens libres étaient d’excellents trafiquants, connaissant à fond
la valeur des pelleteries et de leur travail, surtout lorsqu’ils
faisaient affaire avec la CBH. Les brigades du Portage-la-Loche
étaient renommées pour leurs grèves sur le tas, probablement
avant l’invention du terme dans le monde industrialisé.
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