Il est fort possible que plusieurs des voyageurs de l’époque
de la traite des fourrures aient porté le nom Cardinal, puisque
le nom est fréquent dans le Canada Français, mais beaucoup de
ceux qui portent le nom dans l’Ouest du pays ont pour ancêtre
Joseph Cardinal qui s’est installé aux abords du lac la Biche
vers 18001. Né à
Montréal en 1756, il est a l’emploi de la Compagnie du
Nord-Ouest lorsqu’il vient dans l’Ouest. Il accompagne Alexander
Mackenzie dans son voyage d’exploration à l’Océan Arctique,
descendant le fleuve Mackenzie à la recherche d’une route
navigable vers le Pacifique. En septembre 1799, il accompagne
David Thompson au lac la Biche, et en septembre de la même
année, il se rend au fort George sur la rive gauche de la
Nord-Saskatchewan. En 1802, il travaille dans la région de la
Rivière-la-Paix, et en 1804, il sert d’interprète au Fort
Edmonton. En 1824, il est embauché par George Simpson pour
ouvrir une piste chevauchable du lac la Biche, où il habitait,
au fort Assiniboine sur la rivière Athabasca. Il devait voyager
passablement loin vers le Nord à la recherche de fourrures
puisqu’en 1828, il accompagne des chasseurs dénés au fort
Edmonton. C’est du jamais vu, et tous les gens du fort viennent
voir ces indigènes habillés de leur costume traditionnel avec la
capuche et le bas du manteau taillé en pointe. Même dans sa
vieillesse, il était un homme très vigoureux. Il a 88 ans
lorsqu’il guide l’abbé J.-B. Thibault du lac Froid au lac la
Biche en 1844, et en 1852, il aide le père Albert Lacombe
choisir l’emplacement de la mission Notre-Dame-des-Victoires sur
les rives du lac, non loin d’où il habitait, et où la mission se
trouve toujours. En 1810, Alexander Henry note dans son
journal que Cardinal avait deux femmes et quatre enfants qui
habitaient avec lui le long de la rivière Nord-Saskatchewan.
Durant sa longue vie, nous savons qu’il a au moins trois
épouses, dont une est connue simplement comme Rose « Crise ».
Lors de la visite du prêtre itinérant J.-B.Thibault, en 1844, il
épouse en juste noces Louise Frobisher, une alliance
probablement for ancienne. Il semble qu’elle décède peu après,
puisque quatre ans plus tard, il épouse Isabelle Capot Vert. En
1880, on disait que trois cents de ses descendants vivaient aux
abords du lac la Biche. Il vécu jusqu’à l’âge de cent ans et son
corps repose dans le cimetière de la mission
Notre-Dame-des-Victoires. Après la visite d’Albert Lacombe en
1852, un des ses fils, Alexis, s’engage comme compagnon du
missionnaire, et l’accompagne comme guide et pourvoyeur, poste
qu’il occupera pendant bien des années. En Alberta, on trouve un
lac et un ruisseau portant le nom Cardinal. Le lac Jacques dans
le parc national de Jasper est nommé pour Jacques Cardinal, un
traiteur de fourrures de la région (qui était aussi connu comme
Jacquot, Jaco, Jacco et Jacko). Il est enterré sur les rives de
la rivière qui porte son nom. Une montagne, un col et des
collines portent aussi son nom. Il est possible que ce Jacques
était un fils de Joseph. |