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Prêtres, soeurs et enfants à un domicile à LacombeLa communauté religieuse des missionnaires oblats de Marie Immaculée est originaire de France. Fondée par Eugène Mazenod en 1816 le but de la communauté était l’évangélisation des pauvres, obligatoirement dans l’idiome du pays, en commençant avec le provençal, et qui se fit en breton ou d’autres des nombreuses langues parlées en France alors, et avec le temps, à l’étranger, voir le Sri Lanka, le Texas, l’Afrique australe et le Canada. À la demande de Mgr. Bourget de Montréal, Mgr Mazenod envoie quelques missionnaires au Canada pour œuvrer dans les régions du Québec, en 1838 . Lorsque Mgr Provencher cherche aussi de l’aide pour les missions du Nord-Ouest, qui sont comprises comme vicariat du diocèse de Québec, deux jeunes missionnaires lui sont délégués en 1845, le frère Alexandre-Antonin Taché, un canadien et le père Pierre Aubert, un français. Le premier fait une longue carrière dans le Nord-Ouest, tandis qu’Aubert sera nommé curé de Saint-Boniface, visitera les missions de l’Oregon, et rentrera à Montréal en 1859 . Deux religieuses des Sœurs de la Charité de Montréal, connues communément comme les « sœurs grises » voyagent aussi avec ces premiers Oblats à venir s’installer dans le Nord-Ouest ; elles sont venues pour fonder un établissement à Saint-Boniface. De ces humbles débuts, ces religieux viendront de plus en plus nombreux pour évangéliser et pour offrir des services d’enseignement et de bien-être social un peu partout dans le Nord et l’Ouest du pays, subventionné par l’Oeuvre de la propagation de la foi de Lyon et en partie par la Compagnie de la Baie d’Hudson.


Les Métis, le Père Lacombe, et les premiers Pères Oblats.

Ecoutez Maintenant | Lisez la transcription (en anglais seulement)


Une statue du père LacombeLa première percée se fait vers le Nord plutôt que l’Ouest. C’est que la vie sur les plaines est précaire à cause des conflits incessants entre les différentes tribus, mais dans la forêt boréale où les fourrures abondent, particulièrement dans le versant de l’Athabasca, on s’intéresse beaucoup à la venue des missionnaires. Il est vrai que quelques missionnaires sont envoyés en Oregon pour desservir une vingtaine de familles d’anciens voyageurs, et suite aux visites au fort Edmonton, au lac Ste-Anne, au lac Froid (Cold Lake) et le lac la Biche, une mission est établie à la colonie métisse du lac Sainte-Anne où habitent environ 200 métis. Aussi dans la région de la Rivière-Rouge, Qu’Appelle et le lac Winnipeg, les Métis désirent la venue des missionnaires, et ces derniers accompagnent les chasseurs de bison sur la plaine. Mais les missions du Nord-Ouest, que les missionnaires oblats nommeront vicariat de l’Athabasca-Mackenzie, se développent particulièrement rapidement, très certainement à cause de l’influence des anciens voyageurs et de leur progéniture métisse chipewyanne et crise. Ainsi le père Alexandre Taché fonde une mission permanente à l’Île-à-la-Crosse en 1846, où la CBH a un poste de traite, et le père Henri Faraud celle de La Nativité, près du Fort Chipewyan sur la rive ouest du lac Athabasca en 1850. Leurs initiatives sont presque étouffées dans l’œuf lorsque la Révolution de 1848 éclate en France, réduisant considérablement le revenu de l’œuvre de la Propagande de la Foi de Lyon, leurs principaux subventionnaires, et le supérieur des Oblats au Canada tâche de rappeler ses missionnaires . Mais les jeunes prêtres brûlent du feu sacré et plaident pour leurs missions et leurs catéchumènes, et en fin de compte, l’état des finances est moins pire qu’on pensait et ils obtiennent la permission de rester.

Initialement, un accord avec la CBH permet aux missionnaires de voyager gratuitement avec les brigades de la compagnie, mais lorsque le nombre de missionnaires qui passent par le Portage-la-Loche augmente, en plus de leurs bagages et leur provisions, suite à l’établissement de plus en plus de missions permanents sur la route des fourrures, les facteurs (comme on nomme alors les directeurs régionaux) commencent à se plaindre à leurs chefs des frais excessifs pour ce transport qu’ils jugent superflu. Le seul passage utilisé alors est le Portage-la-Loche, une hauteur des terres qui relie le bassin de la baie d’Hudson à celui de l’Arctique, un long portage de 20 km, où se rencontrent les brigades du Nord et celles du Sud, et qui échangent leurs ballots de marchandises à mi-chemin. Après le décès de Mgr Provencher en 1853, Alexandre Taché lui succède. Connaissant les souffrances des missionnaires en mission dans l’arrière pays, il décide de prendre en main la question de ravitaillement pour les missions de l’Athabasca-Mackenzie et de développer la mission du lac la Biche afin d’y établir un entrepôt et aussi une grande ferme qui pourrait fournir certain vivres qui pourraient être transporté en bateau sur la rivière Athabasca. Dans un premier temps, les provisions seraient livrées à la mission de Notre-Dame-des-Victoires de leurs fournisseurs à l’Est du pays et, l’année suivante, seraient transportées en canot vers le Nord via la rivière Athabasca aussitôt après la débâcle des glaces.

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