Le
fondateur de la communauté du Lac Sainte-Anne est un chasseur
métis, Gabriel Dumont, fils de l’ancien voyageur canadien
Jean-Baptiste Dumont
1. Le père avait été à l’emploi de la Compagnie du
Nord-Ouest, et après la consolidation des deux compagnies, il
continua à travailler pour la Compagnie de la baie d’Hudson dans
les environs du Fort Edmonton. Par contre, ses trois fils, ne
pouvant pas obtenir d’emploi auprès de la CBH, devinrent des
chasseurs de bison sur la prairie. À cause des conditions
dangereuses dans les Prairies à l’époque, particulièrement les
tribus indiennes qui attaquaient facilement les petits groupes
de voyageurs, il était nécessaire de voyager en grande
compagnie. L’aîné des frères, Gabriel, avait environ deux cents
personnes qui chassaient avec lui, et il avait choisi de
s’installer auprès d’un lac au Nord-Ouest du fort Edmonton. Les
Cris le nommaient Manito Sakahigan, ou lac de l’Esprit, mais
certains Blancs traduisaient le nom cris de Machimanito
Sakigan par « le lac du
Diable » .2
Lorsque l’abbé Jean-Baptiste Thibault se rend au lac en 1844 et
fonde une mission, il la nomme en honneur de Sainte-Anne et le
lac prend le nom de la mission. Une mission permanente est
établie au bord du lac avec un prêtre résident avec l’idée que
la colonie serait éloignée des effets « néfastes » qu’avaient
les Blancs sur les Métis au fort Edmonton. Les Sœurs Grises
arrivent en 1859 pour aider les Oblats à la tâche, mais le lac
Ste-Anne s’avère être trop isolé et trop propice au gel. Ainsi
on préféra établir une nouvelle mission à Saint-Albert, tout en
conservant celle du lac Ste-Anne, à une échelle plus réduite.
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