Les
premiers colons, les Français Théodore Gelot et Eugène Ménard
arrivèrent dans la région en 1894, après un détour par la
Californie.Ils se conformèrent aux règlements du gouvernement
qui stipulaient que les nouveaux fermiers, titulaires d’une
concession, devaient construire une demeure permanente et
l’habiter pendant six mois en faisant preuve de créativité. Les
deux hommes eurent l’ingéniosité de se lancer dans la
construction sur les limites de leur propriété. Ils creusèrent
un trou d’1 m.2 de profondeur et de 6 mètres de large, érigèrent
des murs de rondins d’1 m.2 au-dessus du sol et utilisèrent des
mottes de terre pour le toit. Ce concept fut connu sous le nom
de caveau. De nombreux nouveaux-arrivants y eurent recours
temporairement dans l’attente de logements plus confortables. Ce
ne fut pas le cas de Gelot ni de Ménard qui vécurent très
heureux dans leur caveau pendant six bonnes années.
Legal doit son nom à l’évêque Emile Legal, Oblat de St Albert
qui, en 1899, approuva le site pour la future construction d’une
église. La colonie passa de cinq maisons en 1905 à la taille
d’un village en 1914 regroupé autour de son église. La ligne du
Canadien Pacifique atteignit la région en 1911-1912. Le s Sœurs
Grises arrivèrent à Legal en 1920 et firent bâtir un couvent où
elles enseignaient le français et le catéchisme. Sur le plan
économique, Legal devint un centre pour l’agriculture de la
région avoisinante. De nos jours, cependant, la plupart de ses
habitants travaillent à Edmonton ou à St Albert.
Le village de Legal devint une ville en 1993 qui fut proclamée
bilingue en 2000. Environ 65 pour cent de sa population est
française ou d’ascendance française. En 2003, un tiers de ses
1058 habitants ne parlait que français. Les services religieux
sont célébrés en français et en anglais. Legal a deux systèmes
scolaires. Près de 85 pour cent de la population est catholique.
Après la 9e année, les élèves peuvent aller à l’école secondaire
francophone de Morinville.
Vingt-huit peintures murales permanentes célèbrent l’histoire et
le double patrimoine linguistique et spirituel de la ville. A
l’été 2005 il y en aura deux de plus. Ces peintures sont un
projet de la régionale Centralta de l’Association
Canadienne-française de l’Alberta élaboré en 1997. Les artistes
se sont servis de photographies d’époque pour créer chaque
peinture murale. L’autre attraction importante est la Fête au
Village. C’est une grande festivité traditionnelle qui tous les
ans attire beaucoup de monde la dernière fin de semaine de
juillet.
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