Morinville
doit son nom à Jean-Baptiste Morin qui fut chargé en 1890
d’attirer des colons canadiens-français du Québec dans l’Ouest.
Il arriva en 1891 avec ses premières recrues et certains des
premiers habitants de Morinville s’appelaient Boissonnault,
Brissette, Champagne, Chevalier, Cousineau, Desmarais, Dupuis,
Hittinger, Houle, Levasseur, Riopel, Rivet et Tellier. La
communauté construisit la première chapelle à trois kilomètres
du site actuel de la ville. Le 20 décembre 1891, le père Amédée
Harnois devint officiellement le premier curé de la paroisse
Saint-Jean Baptiste. En 1892, on ouvrit un bureau de poste qui
reçut le nom de Morinville.
Le père Morin est le premier d’une liste de prêtres francophones
qui comprend aussi le père Amédée Harnois, le Révérend
J.M.Jolicœur, les pères J.A. Ethier, Alexis Gauthier et Maxime
Pilon. Ces hommes répondaient aux besoins spirituels des
habitants tout en contribuant à la vie de la communauté par des
levées de fonds, des activités artistiques, la promotion de la
région auprès du monde extérieur, l’organisation d’activités
religieuses et sociales. En 1894, pour faire la publicité de la
région, le père Morin publia une brochure intitulée Le
Nord-Ouest canadien et ses ressources agricoles.
Morinville grandit rapidement en partie en raison de sa
proximité d’Edmonton et après la découverte de gisements de
charbon, Morinville eut le statut de village en 1908, placé sous
la direction de J.S Paquin, puis celui de ville en 1911 avec,
pour maire, Hormidas Boissonnault. En même temps, la communauté
se modernisait rapidement. Dès le début du siècle, le hameau
était relié à Edmonton par une ligne téléphonique et en 1926
plusieurs établissements jouissaient de l’électricité. Eglises,
magasins, silos à grain et entreprises affaires de toutes sortes
apparurent et prospérèrent.
La culture francophone était au premier rang de l’évolution de
Morinville. En 1902, le père Ethier favorisa l’établissement
d’une communauté de religieuses, les Filles de Jésus. Une
nouvelle église catholique fut bâtie en 1905, ce qui coïncidait
avec l’arrivée de la voie ferrée et la création officielle de
l’Alberta. En 1909, le troisième journal de langue française en
Alberta ( après L’Ouest Canadien et Le Courrier de l’Ouest ), Le
progrès, fut lancé à Morinville par Wilfrid Gariépy. Il parut
jusqu’en août 1915.
Aujourd’hui, Morinville est une ville florissante d’environ 6
500 habitants, qui devient la ville dortoir d’Edmonton. La
communauté fait revivre ses racines chaque année au mois de juin
avec La Foire de l’Esprit Pionnier. Le nom de Saint
Jean-Baptiste a été adopté par l’association de jeunes de la
ville et, comme beaucoup de Franco-albertains, on y célèbre la
fête de la Saint Jean-Baptiste. Trois écoles de Morinville
offrent des programmes d’immersion française à différents
niveaux.
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