La ville de
Végreville doit son nom à Valentin Végreville, père oblat
célèbre dans l’histoire pour ses 50 années d’œuvre missionnaire
incluant la maîtrise de plusieurs langues autochtones. Le père
Végreville est mort en 1903 sans avoir jamais visité la
communauté qui porte son nom.
En 1894, trois
francophones, MM. Joseph Poulain, Benoît Tétreau et Octave
Letourneau furent chargés par un groupe de Franco-américains
vivant au Kansas de trouver un bon emplacement pour s’installer.
Les prospecteurs furent dirigés par des arpenteurs enthousiastes
vers la vallée de Vermilion. Ils emmenèrent avec eux un
enseignant du nom de Théodore Théroux. Avant même d’arriver dans
la vallée ils furent tellement impressionnés par la qualité du
sol d’Edmonton, qu’ils écrivirent immédiatement à leurs clients
du Kansas de venir en Alberta. A leur arrivée à Edmonton, les
Franco-américains rencontrèrent le père Jean-Baptiste Morin et
ils se dirigèrent vers la vallée de Vermilion pour investir. En
un sens, le véritable père de Végreville, c’est le père
Jean-Baptiste Morin qui coordonna les efforts de colonisation.
Dès 1895, on avait établi un bureau de poste qu’on nomma
Végreville.
Le Père Végreville et sa communauté éponyme
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Ce fut une période de
grande activité pour la jeune colonie. Théroux devint le premier
instituteur de la nouvelle École catholique indépendante,
construite pour accueillir les enfants des nombreuses familles
qui venaient s’installer dans la région. Dès 1903, il était
évident que Végreville allait s’agrandir rapidement. On alloua
donc 80 acres de terres déclarées aptes à la construction. En
1904, on construisit la première église catholique qui fut bénie
par Mgr Legal. Le père Bernier, né au Québec et éduqué en France
fut nommé prêtre de la paroisse. Face à une population qui ne
cessait de grandir, le père Bernier demanda de l’aide et le père
Jean Garnier fut envoyé à Végreville. Puis ce fut le tour du
père Maur Mourey qui arriva en 1907.
Comme c’était souvent
le cas, la voie ferrée contourna la ville sans pour autant
traverser une autre localité. Un certain nombre d’habitants de
Végreville, surtout des boutiquiers et des membres du clergé
allèrent s’installer à huit kilomètres de là, au nord de la
toute nouvelle ligne du Chemin de fer Canadien du Nord. A
l’instigation du père Bernier, on érigea une nouvelle église
dans cette nouvelle Végreville et les Filles de la Providence
constituèrent le corps enseignant du nouveau district scolaire
catholique de St.Martin. Les religieuses enseignaient en
français aussi bien qu’en anglais.
Avec la croissance de
St. Paul et de la communauté francophone, certains des premiers
colons de Végreville déménagèrent pour rallier une plus grande
collectivité francophone. Finalement, la communauté francophone
de Végreville fut peu à peu assimilée et l’école locale devint
simplement une école catholique.
Aujourd’hui, la
communauté rurale de Végreville est située près du lac Beaver
Hill, à 88 kilomètres à l’est d’Edmonton et 145 kilomètre à
l’ouest de Lethbridge. Elle continue à miser sur l’excellence de
sa terre arable et compte environ 5 400 habitants. La ville est
le siège du Conseil de Recherche de l’Alberta et offre un
système d’éducation qui va de l’élémentaire au niveau collégial.
Plusieurs écoles de la ville offrent des programmes d’immersion
française et Immigration Canada y a installé un centre
important. |