Bien
que le territoire ait été soumis dès 1909 au travail des
arpenteurs, avant 1911 la région qui s’étendait à environ 115
kilomètres au nord-est de Grande Prairie était presque
exclusivement peuplée d’autochtones. Les oblats avaient remarqué
la qualité de la terre arable et les pères Henri Giroux et
Constant Fahler reçurent la mission de recruter des gens
susceptibles de devenir fermiers. En mai 1912, les deux prêtres
arrivèrent avec un groupe de colons canadiens-français. Les
colons explorèrent la région, choisirent la terre qui leur
convenait et retournèrent à Grouard pour déposer leur demande de
concession. Après quelque délibération, la communauté reçut le
nom de Saint-Jean-Baptiste de Fahler en l’honneur de leur agent
recruteur. Les oblats poursuivirent leur recrutement et en 1913
le père Dréau transforma sa propre concession en église, la
première église de la communauté.
En 1915, la paroisse de Saint-Jean-Baptiste de Fahler se divisa
en deux communautés indépendantes, Fahler et Donnelly (ce
dernier étant le nom d’un des officiels du chemin de fer).
L’année qui vit la fin de la Première Guerre mondiale fut aussi
l’année de l’arrivée du chemin de fer dans les deux localités.
Par le suite, la région se développa énormément avec la venue
des vétérans encouragés à s’établir fermiers.
La population augmentait et on commença à explorer les forêts au
sud. De 1925 au début de 1930, des familles, pour la plupart
franco-canadiennes, posèrent les fondations d’une localité qui
allait devenir Guy (du nom de Mgr Wilfrid Guy, vicaire
apostolique de Grouard). Avec le marasme économique qui se
répandit dans le sillage de la Dépression, la terre bon marché
de la région et les communautés existantes exercèrent une grande
attraction sur ceux qui cherchaient à s’installer quelque part.
En 1930, un prêtre catholique, Jean-François Mallet, fut nommé
curé de Guy. La population continuait de croître et la plus
grande partie de la terre arable fut défrichée à la main. Le
développement des trois communautés se poursuivit avec la
construction d’écoles et d’églises. Au cours des années, de
nombreuses religieuses vinrent participer au développement
spirituel des citoyens et à l’éducation de leurs enfants.
Aujourd’hui, Fahler est une ville de 1100 habitants qui
s’enorgueillit d’une grande prospérité agricole. La communauté a
toujours préservé son patrimoine francophone, ce qui est évident
dans l’appellation bilingue des rues et l’école Héritage où
l’enseignement est uniquement prodigué en français. Pour la
petite histoire, Fahler est la capitale canadienne du miel!
De nos jours, Donnelly a une population de 400 habitants,
constituée essentiellement de fermiers. Il y a un établissement
d’enseignement secondaire complet avec un service d’autobus pour
les enfants des communautés avoisinantes. Donnelly entretient
des liens serrés avec les communautés voisines, en particulier
McLellan où se trouvent l’hôpital le plus proche et un
détachement de la Gendarmerie Royale.
L’agriculture continue à être l’occupation prédominante de la
région. Elle se fait maintenant à grande échelle. Quand la voie
ferrée contourna Grouard, ce fut McLennan qui fut choisie pour y
établir l’évêché et donc, il y a maintenant à McLennan une
cathédrale, le palais épiscopal ainsi qu’un hôpital très
moderne.
St-Isidore, située près de Rivière-la-Paix, fut établie dans les
années 1950 par un groupe de colons venus du Québec. La
communauté diffère des autres car au lieu de suivre le système
traditionnel du "homestead", les résidences sont groupées pour
constituer un petit village.
|