Fondée à Montréal, en 1834, par Ludger Duvernay, le célèbre
patriote et rédacteur du grand journal montréalais la Minerve,
avec l’intention d’éveiller les sentiments nationalistes des
Canadiens français, la Société Saint-Jean Baptiste touche la
masse et l’élite. Sa dévise est : « Nos institutions, notre
langue et nos droits », et une fête nationale est établie le 24
juin, fête religieuse de Saint-Jean, qui avait été adaptée par
l’Église catholique de la fête du solstice d’été qui été fêté en
Europe depuis des millénaires.
À Edmonton, une branche de la société est créée en 1894 ; son
président est Georges Roy, le premier vice-président est J.H.
Gariépy, F. Mariaggi, le deuxième vice-président, Wilfrid
Gariépy, secrétaire, J.-H. Picard, trésorier, Joseph Brunelle,
maître de cérémonies1. Les directeurs sont Stanislas La Rue,
Antonio Prince, G. Corriveau, Joseph Chénier et F. Desgagné ; en
somme les notables de la ville à l’époque. Ils se donnent comme
mandat de regrouper les Canadiens français et de faire valoriser
leur patrimoine français. Un défilé et une fête populaire est
organisé chaque 24 juin et est l’occasion d’un grand
rassemblement. La société a un rôle politique et encourage la
protection de la langue et des droits scolaires. En 1909, elle
avance aussi l’idée d’une fédération provinciale des
organisations francophones, mais rien n’en vint à ce temps-là.
En Alberta, le rôle de meneur politique de la Société
Saint-Jean-aptise a diminué, semble-t-il durant les années vingt
lors de l’élection du gouvernement provincial des United Farmers
of Alberta (UFA), ce qui divisa fortement les Franco-Albertains
ruraux de ceux de la ville.
La fête de la Saint-Jean est toujours fêtée dans les régions
de la province avec des feux de joie et de la musique. |