La tradition des pèlerinages a de très anciennes racines dans
la culture de l’Église catholique, et cette coutume a été
apporté ici par le clergé et les fidèles. Un grand nombre de
sanctuaires et d’activités spéciales ont lieu chaque année dans
les paroisses, mais depuis Vatican II il y a eu beaucoup de
changements.
Le pèlerinage qui est le mieux connu en Alberta est celui qui
a lieu au lac Ste-Anne à la fin juillet chaque année. Des
milliers de pèlerin viennent d’un peu partout dans l’Ouest
canadien et même des Territoires du Nord-Ouest pour participer
au grand rassemblement d’Indiens et de Métis. Le lac était
d’abord connu en Cri comme Manito Sakahigan, ou le lac des
Esprits, mais certains hommes blancs traduisaient le nom en «
lac du Diable ». Un grand nombre de Métis habitaient là avec
leurs familles, et lorsque l’abbé Jean-Baptiste Thibault visita
le lac en 1844 et y fonda une mission, il le renomma en honneur
de sainte Anne. Une quarantaine d’années plus tard, en 1887, le
missionnaire oblat, Jean-Marie Lestanc, en visite à son pays
d’origine la Bretagne, assista au grand pèlerinage – ou « pardon
» comme on dit dans cette contrée, à Sainte-Anne d’Auray, et là,
il fut inspiré de fonder celui du lac Sainte-Anne, le jour de la
sainte patronne, le 26 juillet. Le pèlerinage pris très vite de
l’ampleur, et à cause des grandes distances à voyager, la
session fut allongée à une semaine. Les visiteurs campaient près
du lac durant leur séjour. Aussi, à cause des nombreuses langues
parlées par les pèlerins, une journée fut réservée à chacune
d’entres-elles, incluant le français qui était alors parlé par
un grand nombre de Métis. Pendant très longtemps, les Canadiens
Français assistaient aussi, et même aujourd’hui le sacrement de
la confession est disponible en francais, en cri, en pied noir,
inuit, déné et autres. |