Il fallait maintenant redescendre la rivière, mais notre première nuit dans le bateau fut mauvaise. On se fit attaquer par une variété de petits moustiques, mais excessivement diligents, au point qu'aucun moustiquaire n'aurait pu les tenir éloignés. C'était une situation d'extrême endurance, car Belzébuth régnait. La rive immédiate était maintenant assez basse par endroits, et tout le long s'allongeait un mur continue, ou couche, de grès de hauteur uniforme. Le courant était vaste, avec beaucoup d'îles sur son cours, et l'on passa des forêts entières de bois calciné avant d'atteindre la rivière de la Bataille, 170 milles en aval, que nous laissions derrière nous en soirée, le 25. Le lendemain matin, nous arrivions à la pointe du Carcajou, un triste hameau de six ou sept cabanes qui entouraient un cimetière. La
majorité des métis de la région étaient réunis ici, les autres étant à la chasse. Le pays est bon pour l'agriculture. À dix-huit milles de la rivière à la Pagaie il y a une belle prairie, nous dit-on, d'un sol noir et riche, et de 25 milles de long par un à cinq milles de large, et une autre au sud-ouest de Carcajou d'environ neuf milles de diamètre et de trente-six en circonférence - de la prairie dégagée et de bonne terre, et recouverte d'un tapis d'herbe grasse et de pois sauvages.
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Tiré de Through the Mackenzie Basin: An
Account of the Signing of the Treaty No.8 and the Scrip Commission, 1899
par Charles Mair. |