Lors de l'arrivée des premiers explorateurs et
colons en Amériques, leurs relations avec les autochtones, qu'ils
appellent «Indiens», sont passablement amicales. Les contacts des Premières
nations avec les explorateurs européens varient de région en région; généralement,
les Premières nations guident les nouveaux venus au travers des forêts
et le long des rivières, et des postes de traite s'établissent
partout. Par contre, en arrivant, les colons ont besoin de terres; et
venant d'un monde où l'ordre du jour est d'accumuler des biens,
partager celles-ci avec les Indiens n'est pas une option
envisageable. Malgré leurs différences avec les peuples des Premières
nations, les nouveaux venus sont obligés de coexister avec eux pour
obtenir les terres et les ressources naturelles qu'ils désirent. Avec
le temps, dans la colonie de la Nouvelle-France, les traités sont la
solution légale à l'empiétement incessant des colons sur des terres
que les indigènes occupent depuis longtemps. Quant aux peuples des Premières
nations, ces cessions de territoires sont sans grande importance, le
concept de possession du sol leur étant inconnu et incompréhensible. Au 18e siècle, les
traiteurs de fourrure britanniques et français commencent
à pénétrer dans ces régions, et petit à petit ils transforment le
mode de vie des Premières nations. En épousant les femmes du pays, les
traiteurs créent des
alliances avec ces peuples, et de ce métissage est issu le peuple des métis
(half-breed
en anglais). Depuis le début de la traite des fourrures,
les Européens et leurs homologues indigènes consolident des liens
tenaces, parce que les traiteurs de fourrures doivent s'adapter au mode
de vie des indigènes, tout comme les peuples des Premières nations
doivent s'adapter à la traite des fourrures. Mais bien avant que les
traiteurs de fourrures européens arrivent sur scène, les peuples des
Premières nations oeuvrent déjà comme d'intermédiaires et, de cette
façon, se familiarisent tranquillement avec les objets de traite et les
services des européens, particulièrement leur culture matérielle.
Cependant, en dépit des changements que la traite des fourrures apporte
à la culture des Premières nations, leur indépendance et la continuité
de leur culture ne sont pas menacés. Les traditions européennes ne sont
adoptées que de façon sélective et, de plus, ne servent qu'à développer
de bonnes relations de travail entre les deux peuples.
Tiré de Vision Quest: "Oti nekan", Treaty 8
Centennial Commemorative Magazine avec la permission de Tanner Young
Marketing Ltd., Traduction de Juliette Champagne.
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