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Musée virtuel du Canada La mise en place du Traité 8 dans le Nord-Ouest du Canada
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Les peuples et leur territoire

Le bassin du Mackenzie: Edmonton au Petit lac des Esclaves

   
Through The Mackenzie BasinLe jour suivant était la journée du traité, et nous étions encore bien loin du poste du traité. La gendarmerie, pas encore habituée au travail, se sentait épuisée, mais ne voulait pas l'admettre; un neveu de sir William Vernon Harcourt était à l'arrière de notre expédition, glissant partout, mais tenant bon avec une grande détermination. On ne peut pas imaginer pire que de haler en remontant cette rivière rapide, confrontant des vents incessants dans du mauvais temps. On passe beaucoup de temps à patauger dans l'eau, remontant des «snies», fosses étroites et tortueuses, sautant dans d'innombrables ruisseaux, grimpant des berges vaseuses, se faufilant en dessous ou contournant des arbres tombés, avançant dans le courant pour éviter des pointes de sable ou des roches, glissant dans des fondrières de gombo, trébuchant, se traînant, plongeant, et finalement, chancelant au camp, suant comme des chevaux, de la boue dans les yeux - mais sans jamais se plaindre. Après une journée entière de ce travail d'esclave, aussitôt après le bain, le souper et les pipes remplies, les rires commençaient, et les farces et la joie se promenaient autour du feu de camp tout comme si des choses comme la boue et le labeur n'existaient pas.

Accompagnateurs GRCLe vieil indien, Peokus, qui était en tête de la ligne de la gendarmerie, était toute une étude. Il était habillé d'une vieille paire de pantalons, dont la couleur était délavée et épousait celle de la crasse dans laquelle ils immergeaient chaque jour, assortis d'une chemise et d'une veste en velour cordé, d'un foulard délavé noué autour de la tête et d'une ceinture fléchée, et un corps crasseux à l'intérieur de tout ça - une charpente carrée et trapue, recouverte de muscles ronds - rien d'anguleux chez lui! - mais les nerfs infatigables comme le courant qu'il combattait. À la tête du groupe des haleurs, harnaché, ses longs bras se balançaient comme une pendule, son corps tout entier se penchant en avant à un angle extrême, son allure égale, et son pied aussi solide que le pas d'un gorille. Quelques gros poils noirs poussaient ici et là sur sa lèvre supérieure; ses yeux châtains s'enfonçaient dans des plis, et ses traits basanés, quoique inélégants, étaient sympathiques - un visage bon enfant qui, à un mot ou un regard complice, s'animait instantanément d'un sourire tel le sourire grotesque d'une gargouille vivante. Il était le cas typique des anciens voyageurs du Nord; le travailleur qui apportait les produits des arts de l'homme de l'Est et qui s'octroyait les biens de la Nature - les produits des Indiens - et cela depuis le temps où le troc commença à pénétrer ces solitudes sans fin.

Tiré de Through the Mackenzie Basin: An Account of the Signing of the Treaty No.8 and the Scrip Commission, 1899 par Charles Mair.