La traite
La pratique du commerce qui a amorcé le simple
échange de bibelot de bord de navire pour les robes de fourrure du dos
des peuples aborigènes, a vite fait d'introduire une réunion formelle
des deux groupes. Cette réunion comprenait les éléments courants de la
formation d’un traité des Premières Nations. Ce rituel, sous ses formes
variées, était un élément essentiel de la cérémonie des échanges, à
travers le territoire du commerce des fourrures et sur toute l’époque du
commerce des fourrures.
La répétition de ce rituel à chaque réunion rappelait que peut importe
la proche amitié entre les deux groupes, ils n’en demeuraient pas moins
des groupes séparés; elle consolidait aussi la promesse de paix et
d’amitié faite devant le Créateur.
La cérémonie était suivie d’un échange de cadeaux entre les chefs.
Cette cérémonie est demeurée un élément du rituel bien q’elle a varié
beaucoup avec le temps. A son plus simple, les cadeaux étaient un
contenant de petits fruits contre un couteau. A son plus complexe, ça
comprenait le dernier rituel de commerce de la fourrure, soit le choix de
la fourrure et le revêtement par les capitaines du commerce de la
fourrure.
Les échanges ne débutaient qu’après ces rituels. Habituellement, cet
ordre était suivi :
- Les peuples aborigènes regardaient les produits offerts par les
commerçants et en sélectionnaient.
- Les commerçants regardaient ce que les peuples aborigènes avaient
apporté et estimaient leur valeur.
- Un faisait un accord sur la valeur des fourrures, etc.
- Les commerçants prenaient les fourrures.
- Les peuples aborigènes choisissaient et on leur donnait les items qu’ils
désiraient.
- L’échange était clôturé par le don de quelques petits cadeaux
additionnels à chacun des membres du groupe aborigène.
L’évaluation des fourrures était basée sur la valeur d’une peau de
castor parfaite. Cette valeur était surnommée « Made Beaver » ou MB. On
donnait une valeur d’un certain nombre de MB à chaque peau d’animal.
Pareillement, les produits du commerce étaient évalués du nombre de MB que
ça prenait pour les acheter.
Durant le temps de la rivalité du commerce des fourrures, les cadeaux
au début de l’échange étaient choisis afin d’encourager les peuples
aborigènes à échanger avec eux plutôt qu’avec l’opposition. Les cadeaux
comprenaient de l’alcool, en grandes ou en petites quantités. Lorsque
l’opposition était particulièrement agressive, l’alcool pouvait également
être une bonne partie des produits européens reçus en échange.
De la perspective des commerçants européens, le commerce des fourrures
ne menait pas toujours à des profits monétaires. Durant l’époque
française, les compagnies à qui on avait concédé des contrats de commerce
des fourrures avaient l’obligation de fonder des nouvelles communautés. Le
commerce des fourrures français, bien qu’une partie importante de
l’économie, était pratiquement d’incidence à promouvoir l’exploration et
l’expansion. Durant la période de rivalité entre la NWC et la HBC, un des
principaux facteurs qui faisait qu’on faisait ou non un profit, était le
coût du voyage. Aussi longtemps que la HBC pouvait compter sur les
intermédiaires, elle maintenait un profit balancé. Du moment que la NWC
pouvait faire le voyage, aller et retour, à leur poste de l’est dans une
saison, ils pouvaient faire un profit.
Ceci ne diminuait pas les effets de la rivalité entre les compagnies.
Les peuples aborigènes ont vite fait de réaliser que les commerçants
prendraient des mesures extrêmes pour les empêcher de visiter
l’opposition. Ils leur donneraient de l’alcool pour les garder enivrés.
Ils augmentaient l’évaluation des fourrures pour offrir plus que
l’opposition. Ils donnaient plus de cadeaux à tous les membres du
groupe.
Après l’association des deux compagnies, la HBC a développé une façon
de fixer les prix et une tenue des livres connues sous le nom de «
over-plusing ». C’était pratiquement une façon d’ajouter aux coûts de
l’échange, le coût des produits échangés de l’Europe. [Haut] [Retour] |
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