Technologie
« Nous devrions tous être fiers d’être Métis puisque nous sommes les
descendants de deux des meilleurs peuples. Les premiers explorateurs et
les commerçants de fourrure étaient les plus forts, les plus braves et
les plus aventureux hommes européens – les faibles ne duraient pas
longtemps dans ce nouveau monde et retournaient vite à leur pays
d’origine. Ceux qui restaient choisissaient les plus fortes et les plus
belles femmes indiennes comme compagnes et nous sommes les enfants de
ces unions. »
- Adrian Hope (co-fondateur de la Fédération des Colonies Métisses et
membre de la Société des Communications Indigènes de l’Alberta)
Les sociétés indigènes, à travers ce qui devait éventuellement devenir
le Canada, avaient des langues, des coutumes et des croyances
spirituelles différentes. Par exemple, il y avait cinq sociétés
indigènes distinctes qui vivaient dans les prairies de l’Ouest Canadien
ou les régions voisines. Ces cinq sociétés indigènes, les Chipewyans,
les Cris, les Ojibwas, les Assiniboines et les Pieds Noirs parlaient
cinq différentes langues.Pour se distraire, ces peuples déménageaient, chaque saison, sur des
territoires déterminés. Certaines de ces sociétés indigènes avaient des
alliances alors que d’autres groupes d’Indigènes, tels les Chipewyans et
les Cris étaient des ennemis.
Les échanges parmi les différents groupes d’Indigènes existaient bien
avant l’arrivée des Européens. Par exemple, des évidences archéologiques
indiquent que les Assiniboines et les Cris échangeaient des fourrures et
des viandes en conserve pour du maïs, des fèves, ainsi que des courges
avec les Mandans, les Arikaras et les Hidatsas du sud.
Les échanges compliqués parmi les alliés indigènes, signifiait bien
souvent, de voyager de longues distances sur des cours d’eau connus. La
coopération, le partage, la générosité et l’échange étaient essentiels
au développement et à la survie de la communauté. Ces sessions
d’échanges pouvaient durer des semaines avec les cérémonies et les
échanges de cadeaux qui précédaient les vrais échanges.
Que des territoires de bases existent, ne signifie pas que les
frontières ne changeaient pas ou que les sociétés d’Indigènes étaient
statiques et ne s’étendaient pas sur d’autres territoires. Par exemple,
les Assiniboines étaient à l’origine une branche des Sioux du Dakota.
Ils se sont séparés de la branche principale vers le début des années
1600 et se sont rendus au nord, à la région du Lac-des-Bois.
Leurs voisins les Objubwas les ont surnommés les Assiniboines, ce qui
veut dire « peuple qui cuisine avec les pierres » – d’après la coutume
des Assiniboines à utiliser des pierres chaudes pour faire bouillir la
viande dans des sacs faits de peaux.
Plusieurs sociétés indigènes voyaient le mariage ou l’union entre un
homme et une femme comme une façon de créer des alliances économiques.
Habituellement, on s’attendait à ce que l’homme respecte les coutumes de
la femme. Avec le consentement de la famille, l’alliance était confirmée
par l’échange de biens. Chez les Cris, l’homme vivait initialement avec
la famille de la femme, partageait le produit de ses chasses et restait
avec eux jusqu’à ce qu’il ait prouvé qu’il pouvait faire vivre la femme
et leur premier-né.
Tel qu’indiqué, l’échange de biens et la formation d’alliances de
parenté par le mariage n’était pas un concept inhabituel dans les
sociétés indigènes. Pour plusieurs groupes d’Indigènes, l’arrivée des
Européens signifiait une opportunité d’augmenter leur pouvoir,
d’échanger pour des biens convoités tels les chevaux, la poudre à fusil,
les armes à feu, les poinçons, le tissu, des aiguilles pour coudre, des
bouilloires, des couteaux, des haches ainsi que pour former des
alliances. Pour les Européens, le commerce des fourrures et les
partenariats avec les groupes d’Indigènes voulaient dire qu’ils
pouvaient non seulement survivre dans les régions sauvages mais qu’ils
pouvaient aussi profiter de leur fervent désir de fourrures.
L’offre et la demande pour un marché de consommation de masse étaient un
nouveau concept pour les groupes d’Indigènes mais ils s’y sont très bien
adaptés. Les Indigènes étaient adeptes à déjouer les compagnies de
fourrures les unes des autres, s’ajustant à non seulement leur fournir
des fourrures mais aussi à servir d’intermédiaires et de pourvoyeurs.
Par exemple, le Cri « Home Guard » vendait du gibier et du poisson aux
postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Un des exemples les plus convaincants que le groupe d’Indigènes
s’adaptait aux changements apportés par les Européens et les
introduisait à leur culture, était la vitesse à laquelle les groupes de
collectivités Cris et Assiniboines ont passé d’un milieu où ils
gagnaient leur vie dans les bois à celui de gagner leur vie dans
l’économie des prairies, ayant comme objectif principal la chasse à dos
de vison.
Des milliers « d’enfants du commerce de la fourrure » sont nés de mères
indigènes et de pères européens. À la fin du dix-huitième siècle, ces
gens de sang mixte ont formé une catégorie sociale et ethnique
distincte.
Pour rencontrer leurs besoins, les Métis entreprenants ont adopté des
technologies des cultures de l’Europe et des Indigènes. Les femmes
aborigènes ont transmis les langues indigènes, les alliances de parenté
et les capacités de survie en région sauvage à leurs enfants métis. À
leurs descendants, les hommes européens ont transmis les langues
française et anglaise, dans certains cas, une éducation européenne et
les technologies telles les armes à feu, le bateau York et la charrette.
Dans les années 1800, les Métis travaillaient comme guides, facteurs,
commis, transporteurs, conducteurs de canots et emballeurs, interprètes,
chasseurs, trappeurs, pourvoyeurs, laboureurs, marchands, coupeurs de
bois, mineurs, charpentiers, maçons et fermiers. Afin de saisir le trait
indépendant de plusieurs Métis, les Cris les ont surnommés
o-tee-paymsoo-wuk qui signifie « leur propre patron ».
Les vêtements des Métis, les modes de transportation, les capacités de
survie en régions sauvages, la nourriture et le gîte nous fournissent
des exemples concrets qui illustrent comment les Métis ont associé les
technologies indigènes et européennes. [Haut] [Retour] |
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