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Armand Trochu et le 90e anniversaire de la fondation de Trochu : un discours

par Jacques Bence

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Armand Trochu a hérité d'une maison de campagne et a obtenu un poste de courtier de la part de son père. Il a démontré ses aptitudes à une époque de difficultés économiques en France, ce qui était certainement une grande charge à porter. Un problème temporaire et l'apparition simultanée dans les journaux français d'annonces faisant fait de l'ouverture de nouvelles terres dans l'Ouest canadien ont été l'étincelle qui a déclenché son esprit d'aventures. Le grand mérite de Trochu a été la décision de partir, seul, pour aller dans un pays inconnu. Quelques années plus tard, quand il a été honoré par le gouvernement du Québec et ensuite par le Premier ministre, en dépit de sa modestie, sa fierté apparaît dans une lettre rare adressée à son père qui décrit ses réunions officielles. Cette même fierté apparaît quelque temps plus tard quand il écrit en France: "Nous sommes juste en train de construire un village!" Pour les fonctionnaires, les motivations étaient plus claires. Ils avaient déserté l'armée française pour conserver leur honneur et leurs devoirs envers les catholiques quand le gouvernement a décidé d'utiliser l'armée française contre les biens de l'Église catholique. D'autres, probablement, avaient de bonnes raisons et un grand sens de l'aventure pour se joindre à eux.

Lorene et Louis Frere: le travail de retrouver des lettres écrites il y a 90 ans et de redonner la vie aux premiers jours de colonisation dans la vallée de Trochu.Ce qui me frappe le plus, c'est leur courage et leur farouche volonté de réussir, même quand ils sont arrivés dans le pays vierge qui est apparemment hostile avec ses sévères variations climatiques en hiver et en été, comparé à la France. Tous avaient plusieurs qualités en commun: le désir de travailler, une aptitude extraordinaire pour faire face à toutes situations, l'acceptation d'une vie farouche, et au-delà de tout, un sens de l'honnêteté, de l'honneur et du devoir. Ce sont là les vrais facteurs de leurs succès. Leur volonté de réussir est aisément perceptible. En quelques semaines ils ont construit des résidences de planches achetées à Didsbury ou Calgary, ou des cabanes en rondins sur les rives de la rivière Red Deer. Leurs modestes demeures, si convenables pour un groupe de célibataires, sont devenues plus confortables après 1905, quelques fois étant faites de deux étages. Les constructions de bois ont atteint de plus grandes dimensions, notamment avec la construction de Sainte Anne-des-prairies et de l'hôpital Ste. Marie.

La douce vie française était oubliée. Il y a eu un passage de grande envergure de la vie de société à la vie rude des prairies, loins des conventions et du conformisme. Réellement inspirés, tous ont retroussé leurs manches pour construire des ranches, une auberge, une agence postale, un magasin général, une boucherie, une crémerie, une sellerie et bien d'autres. Avant quatre ans, un centre de commerce s'est développé avec un esprit de modernité que bien des villages européens pourraient envier. Mais ce qui comptait le plus, malgré le froid glacial dans la plupart des endroits, était que une nouvelle ville allait naître bientôt. Tout cela signifie une intégration de volonté et d'une disposition collective à l'indépendance contre le conformisme ou l'institution. Chacun s'est adapté immédiatement aux conditions de vie imposées par les prairies, les chevaux, l'élevage, incluant des expressions typiquement britanniques qu'ils utilisaient dans leur correspondance avec les Français de France.

Le petit-neveu de Trochu, Patrick Brunet-Moret, Ranch Ste. Anne, juillet 1995.

Cependant, la vie était dure. Avec une main-d'oeuvre peu disponible, ils ont dû construire leur maison et apprivoiser la grande prairie vierge où nombre de troupeaux de bisons rugissants se nourrissaient d'herbe verte. Ils ont dû endurer les températures désespérément froides, la neige, les incendies, les moustiques, les maladies et toutes sortes de danger, certains d'entre eux résultant de leur isolation. N'ayant pas de routes et personne à des milles aux alentours, ils devaient se débrouiller seuls, spécialement la nuit quand ils revenaient de leurs voyages à cheval pour aller rassembler les troupeaux. Ils étaient capables de tout faire: faire de l'élevage à grande échelle, cultiver des centaines d'hectares de blé, et clôturer des kilomètres de terre et de corral. Ils étaient cuisiniers, bouchers, boulangers, selliers, mécaniciens, ingénieurs, menuisiers, jardiniers et entrepreneurs. Il semble, d'après Philomène Butruille que "la prairie changeait tout le temps!"

Ils se sont adaptés à toutes sortes d'inconfort excepté la solitude; qui a forgé leur personnalité et leur caractère. Ce mot est souvent cité dans leur correspondance avec leur parenté de France. Ceux qui n'ont pas pu l'endurer sont retournés en France. La vie était rude mais merveilleuse, à un tel point que Joseph Devilder écrivait plus tard: "Cela a été les meilleures années de ma vie. Une vie de labeur, de privations, une vie en plein air, à monter à cheval, de dangers, de grandes et belles activités physiques." Cette lutte quotidienne des hommes, femmes et enfants, a à son tour créé un noyau relationnel incroyable et de fortes amitiés entre les familles de pionniers tels que 55 ans plus tard, Valentine Eckenfelder entretenait toujours une correspondance avec Adrienne Trochu qu'elle avait connue pendant quelques années dans la vallée de Trochu.

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