Les associations d'éleveurs
Les feux de prairies, les indiens, les loups, les maladies du bétail, les voleurs de bétail, et plus tard l'intrusion des troupeaux de moutons sur les pâturages de premières qualités, constituent une menace sérieuse pour le potentiel économique de l'élevage dans les années 1880. Les premières associations d'éleveurs albertaines tentent d'unir les éleveurs pour faire face à ces nombreux dangers.
Les membres des premières associations officielles d'éleveurs albertaines tiennent leur première réunion en 1882. En avril 1883, l'Association des éleveurs du Sud-Ouest, composée d'éléments divers, est créée, déléguant les affaires locales à de plus petites organisations régionales. En 1886, l'association est réorganisée à nouveau, devenant l'Association des éleveurs des Territoires du Nord-Ouest. Certains des éleveurs les plus prospères et les plus influents de la région - Stanley Pinhorne et William F. Cochrane sont parmi eux - sont élus pour dresser sa nouvelle constitution et statuts. Un des règlements met en garde ses membres contre les incendies et l'intérêt personnel.
«En cas de feu de prairie, il incombe à chaque membre de cette association, résidant à une distance de quinze miles du lieu de départ de l'incendie, ou à n'importe quel membre recevant la notice que son assistance est requise, de se rendre immédiatement sur les lieux et aussi d'informer avec rapidité ses plus proches voisins au sujet du feu, et de faire tout son possible pour l'éteindre. Tout membre ayant la négligence d'observer ce règlement se fera imposé une amende ne dépassant pas (50 $) cinquante dollars par et avec la discrétion du comité, à moins qu'un tel membre donne des raisons satisfaisantes au comité pour une telle négligence.» (Trad. YLG)
Les feux de prairies peuvent se déclencher sans crier garde, même par une étincelle produite par les roues de trains ou les cheminées, et c'est l'association qui conduit une pétition auprès du gouvernement fédéral afin d'instituer des gardes-feu de chaque côté de la voie ferrée.
En 1887, de nouveaux représentants sont élus et le nom de l'association change encore. Les membres de l'Association des producteurs d'élevage de l'Alberta (ASGA) se mettent d'accord pour qu'un système de comités soit la meilleure formule pour régler les affaires pertinentes aux associations - chaque comité doit remette son propre rapport qui sera ensuite étudié et ouvert à la discussion par tous les membres présents. Cependant, après quelques années, la ASGA est dissoute et il faut attendre la fin de l'année 1896 pour que les membres de la nouvelle Association des producteurs d'élevage de l'Ouest se rencontrent à Calgary. Les sujets à l'ordre du jour sont familiers: les homesteaders des terres utilisées pour abreuver les bestiaux, l'enregistrement obligatoire des fers à marquer, la quarantaine des bêtes arrivant des États-Unis, l'agrandissement des parcs à bestiaux, et la chasse à primes des loups.
On recommande aussi l'affectation d'inspecteurs de bétail à chaque point de transport du bétail pour enrayer les vols de bestiaux. En 1899, une loi requérrant des inspecteurs du bétail est introduite. Cependant, les bestiaux non marqués et non identifiés et le vol de bétail continuent d'être un problème. Certains éleveurs créent ces situations intentionnellement afin que les bêtes soient marquées de leur propre sceau.
Dans l'ensemble, l'Association des producteurs d'élevage de l'Ouest a été efficace et existe toujours aujourd'hui.