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Joseph et Maria Gratton


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Joseph Gratton est né le 26 février, 1879, à Ste-Agathe des Monts dans les Laurentides au Québec. Il était l'aîné d'une famille de sept garçons et deux filles. Pendant sa jeunesse il travaillait avec son père sur leur petite terre rocheuse ou dans les chantiers.

En 1908 vint la grande campagne pour le développement de l'Ouest Canadien. On pouvait lire dans les journaux de belles annonces: "Vastes plaines fertiles à vendre, très bas prix". Cent soixante acres pour dix dollars, et quelques exigences du gouvernement; défricher au moins dix acres de terre par année.

Ce qui intéressa les jeunes Gratton. C'est alors qu'on vit s'embarquer sur le train des colonisateurs, les six frères: Joseph, Delphis, Anesphat, Albert, Adélard et Ernest. Chacun prit des terrains aux alentours de St-Vincent. Les arbres furent abattus, les "shacks" construits. Joseph était bien encouragé. Ayant laissé sa fiancée au Québec, il retourna l'année suivante pour la chercher.

Le mariage de Joseph Gratton et de Maria Lecompte eut lieu à St-Jérôme le 8 août, 1909. Après quelques semaines, le couple prit le train pour l'Ouest, le voyage de noces et la nouvelle vie à deux. Ce voyage n'était pas exactement le rêve de la nouvelle mariée. Assis sur des bancs durs ou adossés contre un oreiller pendant plusieurs jours, ils filèrent vers l'Ouest. A Végreville on pouvait enfin se coucher et se dégourdir les jambes. N'ayant pas d'hôtellerie, une grande bâtisse était à leur disposition. Les voyageurs étendaient leurs couvertures par terre et s'y couchaient. Joseph et Maria durent faire comme les autres. Il y avait beaucoup de monde couché un peu partout. Ils étaient bien fatigués et ronflèrent aussitôt. Maria avait passé une mauvaise nuit. Le lendemain le couple se rendit à St-Paul chez un M. Brunelle. Ensuite, à St-Vincent, ils passèrent la nuit chez M. et Mme. Olivier St-Arnault. Le 24 septembre ils entrèrent dans leur demeure afin de commencer une nouvelle vie dans l'Ouest. Maria, qui avait toujours travaillé dans une manufacture de papier à St-Jerôme, trouvait souvent cette nouvelle vie pénible. Elle s'ennuyait beaucoup étant si jeune et si loin de sa famille. Elle avait souvent recours à Mme Olivier St-Arnault pour l'apprentissage culinaire. La viande cuisinée était souvent du lièvre, de la poule de prairie et de la perdix. Il fallait qu'elle fasse de bons repas avec peu d'ingrédients. Elle dut apprendre rapidement, car elle passa pour une des meilleures cuisinières des alentours.

Joseph, lui, travaillait pendant de longues heures à défricher les dix acres par année, exigés par le gouvernement. Pour se faire quelques sous, si nécessaires pour survivre, il faisait du cassage pour les voisins, avec ses trois boeufs. Un des 3 boeufs se nommait Ti-Boul, il était bien têtu. Quand Ti-Boul était fatigué des moustiques et de la chaleur, rien ne pouvait l'empêcher de prendre le bord du bois avec sa charrue. Joseph, bien patient, finissait toujours par le ramener dans le cassage.

En 1926, Joseph acheta la ferme de M. Camille Gauthier. Joseph et Maria laissèrent leur "shack" pour demeurer dans la maison Gauthier, bien située et beaucoup plus grande. Mais c'était très malcommode de traverser de l'autre côté du chemin.

Joseph était charpentier et il connaissait aussi la coupe de bois dans les chantiers. Pendant plusieurs hivers, il montait au nord de la Rivière Castor, au moulin à scie de M. Marcoux pour se faire du bois. En 1933, ils bâtirent sur leur homestead et déménagèrent de nouveau. Cette maison bénéficiait d'une commodité rare pour ce temps. On y trouvait une citerne pour ramasser l'eau de pluie. Joseph bâtissait toujours quelque chose de neuf afin de rendre son travail plus facile. Les gens disaient "sa ferme ressemble à un petit village". Son plus grand chef-d'oeuvre fut la porcherie ainsi qu'une grainerie adjointe, qui lui facilitèrent le soin de ses porcs.

En janvier, 1949, il céda sa ferme "homestead" à son fils Rolland. M. et Mme Joseph Gratton se retirèrent dans une petite maison construite avec l'aide de leur fils Léonard, près de sa ferme, dans le village de St-Vincent. Tous les jours il prenait sa marche d'un demi-mille et venait jaser avec sa bru ou réparer les bâtiments. Il aimait toujours sa ferme. Après y avoir mis son coeur pendant 40 ans ça se comprend. En 1954, âgé de 75 ans, il décida d'installer une grainerie sur sa ferme tout près de sa terre à bois pour couper des "logs". Il passait quelques jours, seul, sans revenir à la maison. Il se sentait heureux, ça lui faisait penser à son jeune temps.

En 1959, Joseph et Maria fêtèrent leur 50ième anniversaire de mariage et en 1969 leur 60ième.

Cinq ans plus tard, ils allèrent demeurer à St-Paul avec leur fille, Germaine.

Le 15 juin, 1971, âgé de 92 ans, Josèph partit pour un monde meilleur. Sa femme le suivit de près le 3 novembre, 1972, à l'âge de 85 ans. Leurs enfants; Yvonne épousa Léon Brousseau, le 22 novembre, 1928. Elle décéda à 50 ans le 27 octobre, 1961.

Germaine épousa Léo Martin, le 30 janvier, 1940 et se retira à St-Paul en 1965.

Rolland épousa Germaine Piquette, le 14 juillet, 1940. Eux aussi se retirèrent à St-Paul en 1972.

Léonard épousa Hélène Bouchard, le 29 décembre, 1952. Ils allèrent demeurer à Thérien.

Juliette épousa Rolland St-Arnault, le 14 novembre, 1944. Ils demeurèrent neuf ans dans cette paroisse avant de déménager à Mallaig en 1953.

Source:  

  • Club Historique de Saint-Vincent

 
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