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Jean-Baptiste AdamJ'étais petite fille lorsque mes grands-parents, M. et Mme. Jean-Baptiste Adam, mes oncles, tantes et mes parents, M. et Mme. Albert Adam, vinrent dans l'Ouest, s'établir à St-Vincent. Dès leur arrivée ils bâtirent une grande maison pour loger tout ce monde, dix-sept en tout. Presque tous les samedis soirs les voisins se rassemblaient chez grand-père. A cette époque les gens inventaient leurs propres amusements et comme la plupart d'eux venaient des villes, plusieurs savaient jouer du piano, du violon et de la guitare. Mon grand-père avait des talents d'acteur et ses enfants aussi. Ma mère jouait de l'orgue à l'église. Elle avait enseigné le piano à Montréal, et mon père avait été gérant de banque. Grand-père avait eu une manufacture de chaussure mais leur vie changea totalement en venant à St-Vincent en 1908. Mon oncle Eugène, le père de Jeanne Adam, avait travaillé chez les Pères Trappistes à Oka afin d'apprendre l'agriculture. Les Adam avaient pris des homesteads non-défrichés et la vie fut dure pour eux. L'argent qu'ils avaient amassé s'épuisa en peu de temps. Mon père avait deux frères d'âge à fréquenter et les danses commencèrent. Grand-père qui aimait aussi la compagnie perdit contrôle en peu de temps. Je me souviens que nous, les enfants, assis sur les marches du grand escalier, avec les oreilles et les yeux grands ouverts, pouvions voir des belles jeunes filles et de beaux jeunes hommes danser au son d'un orchestre improvisé. Les gens les plus âgés jouaient aux cartes. Les beaux soirs d'été, au clair de lune, il y avait des jeux dans la cour et tout le monde chantait. Personne ne pensait à nous envoyer se coucher et on en profitait pour aller se chercher de quoi manger. Il y avait plusieurs jeunes hommes célibataires. Lorsqu'ils eurent amassé assez de biens pour fonder un foyer, il n'y avait déjà plus de filles de leur âge, alors souvent ils se mariaient avec des filles de quatorze ou quinze ans. D'autres sont restés célibataires. M. LaPalme, M. Turcotte, M. St-Jean, M.J. O'Brien, M.E. Sottiaux et Luc Bouchard qui demeuraient dans la région, mettaient de la gaieté aux soirées par leurs chants, leurs récitations et leurs histoires. D'autres de paroisses voisines contribuaient aussi. Plusieurs jouaient un instrument de musique et des familles entières venaient à la grande maison. On couchait les petits sur les lits et tout le monde dansait jusqu'aux petites heures du matin, excepté celles qui s'occupaient du goûter. Quelquefois ceux qui avaient trop célébré se battaient dehors au froid d'hiver rien qu'en chemise. Il y avait des vendeurs de boisson qui tenaient la police pas mal occupée, mais comme il n'y avait pas de téléphone, les hommes avaient le temps de se dégriser, de faire la paix ou de cacher leur boisson. Il y en avait un qui vendait de la bagotte qu'il faisait à la maison. Une bonne fois il s'est fait jouer un beau tour. Un soir qu'il vendait de la contra-bande, les clients le payaient avec des coupons verts trouvés dans les sacs à farine. Quelle fut sa surprise le lendemain matin de se trouver avec les poches pleines de coupons! La vie était belle jusqu'à la mort de mon père, en 1914. Après sa mort, tout changea. Grand-père et sa famille partirent pour la Saskatchewan, ma mère se remaria et la parenté fut dispersée, mais la vie continua remplie d'événements de joie et de tristesse. Un peu plus tard, St-Vincent devint bien prospère avec ses deux magasins, un hôtel, une salle de billards, un forgeron, un bureau de poste et deux docteurs. Le docteur Desrosiers est venu en 1921, et le docteur L'Asnier avec sa famille, en 1923, mais il repartit en 1924. L'arrivée du chemin de fer à Mallaig et à Thérien causa beaucoup de changements dans la paroisse de St-Vincent. Source:
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