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L’année 1969-1970

Plusieurs nouveaux projets se dessinent en 1969-1970 et cela grâce aux changements importants qui se sont produits suite à l’adoption de la Loi sur les langues officielles, suite à l’appui financier donné aux communautés francophones minoritaires et à l’éducation française et suite aux changements dans la loi scolaire albertaine. On a l’impression que plusieurs portes se sont ouvertes en même temps et que la communauté va pouvoir se développer tant sur le plan artistique que sur le plan social et éducatif. C’est véritablement un point tournant dans l’avenir de la communauté.

En avril 1969, l’assemblée législative de l’Alberta adoptait un amendement à la loi scolaire permettant l’enseignement en français jusqu’à 50% des heures de classe. Bien que l’amendement ne devienne légal qu’au moment où les règlements régissant son implantation sont publiés, le ministère de l’Education a permis certaines expériences pilotes et a engagé un surintendant de l’Enseignement français dans la personne de Philip Lamoureux. C’est à lui que revient la responsabilité de préparer les règlements en question, d’organiser les programmes d’études et de trouver le matériel pédagogique.

La communauté doit donc examiner comment elle va s’ajuster à tous ces changements. Comment les Franco-Albertains vont-ils profiter de l’élargissement de la loi dans les quelques 27 écoles bilingues qui existent à l’époque? Dans un premier temps, l’ACFA a choisi l’enseignement du français comme thème de son prochain congrès général. Elle a aussi sondé le pouls de ses membres en expédiant 500 questionnaires. De plus, elle profite des assemblées de son Conseil général pour étudier la situation et les possibilités d’avenir dans chacune de ses régions. Le nouveau régime d’enseignement du français est jugé comme étant un élément très important dans la survie et le développement de la communauté franco-albertaine.

La nomination de Philip Lamoureux au ministère de l’Éducation ainsi que la création d’un conseil de spécialiste de l’ATA pour les professeurs qui enseignent en français vont avoir un impact des plus importants sur le travail de l’Association des éducateurs bilingues de l’Alberta (AEBA). En retrospective, on constate que ces événements marquent en somme le début de la fin du travail de l’AEBA puisque le nouveau conseil des spécialistes et le bureau de M. Lamoureux ont hérité des tâches et responsabilités de l’AEBA.

Mais au début de 1970, l’AEBA est encore très active. Ses membres se préparent a réviser le programme de français et à collaborer à la préparation et à la correction des examens du Concours de français. L’association cherche aussi a orienter ses efforts en vue de permettre à la population francophone de bénéficier au maximum des avantages accordés par le projet de loi adopté en avril par la législature albertaine. L’AEBA participe au travail de l’ACELF, de l’ACFA et au travail du Curriculum Sub-Committee du ministère de l’Éducation qui se prépare à former au sein de l’ATA un conseil de spécialistes pour les professeurs qui enseignent en français.

En ce qui a trait à la formation des maîtres, des démarches ont été entreprises afin d’obtenir que l’école d’Éducation du Collège Saint-Jean soit reconnue officiellement par les quatre provinces de l’Ouest comme étant l’institution de formation des maîtres, recommandée dans la dix-neuvième recommandation du deuxième volume du rapport de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme.

Or, Saint-Jean se développe rapidement à cette époque. L’année 1968-1969 est marquée par la nomination du père François McMahon comme recteur. Pour les 242 élèves du secondaire, on cherche à augmenter le plus possible nombre de cours donnés en français. L’association du secondaire de Saint-Jean avec la Commission scolaire des Écoles séparées permet au Collège d’accéder les ressources financières publiques et lui procure la reconnaissance officielle de tous ses cours. Mais on songe déjà à éliminer le secondaire à Saint-Jean puisque le niveau universitaire grandit rapidement. Ainsi en 1970, la Commission scolaire catholique d’Edmonton décide de construire une école secondaire bilingue qui regroupe les élèves du secondaire du Collège Saint-Jean et les étudiantes de l’Académie Assomption. La nouvelle école portera le nom École J-H. Picard.

Grâce à la collaboration de l’École des Infirmières de l’hôpital Général, le Collège Saint-Jean inaugure en septembre 1968 le premier cours de deux ans pour les infirmières à Edmonton et le premier cours bilingue du genre au Canada. Au niveau des Arts, des Sciences et de l’Éducation, les cours donnés en français deviennent de plus en plus nombreux et les responsables du Collège rapportent qu’ils ont entamé des pourparlers avec la U of A dans le but d’offrir des cours aux élèves de la deuxième année des divers programmes. Saint-Jean qui a maintenant le statut de Junior College compte 145 élèves et laisse deviner un bel avenir.

L’Académie Assomption (1926) poursuit son orientation en devenant graduellement une école bilingue secondaire pour filles sous l’égide des Écoles séparées d’Edmonton. Le collège Notre-Dame-de-la-Paix de Falher rayonne par son personnel enseignant auprès des 500 élèves qui fréquentent les écoles Routhier et Vanier. Le collège abrite aussi le siège social de l’ACFA régionale et de l’Office national du film français et est devenu un centre d’éducation religieuse des adultes ainsi qu’un centre de service aux étudiants à base interparoissiale.

En ce qui a trait à la radio française, CHFA s’efforce de développer le plus possible la participation de l’auditoire aux émissions populaires. Un grand effort est apporté dans le but d’encourager le talent local et le talent canadien. CHFA est encore et toujours un poste de radio privé car les négociations qui mèneront à la vente du poste à la SRC ne commenceront que deux ans plus tard. Mais semble-t-il que le climat qui va permettre ces pourparlers s’établit déjà grâce à la décision de la SRC de créer un poste de relais à Falher. Le nouveau poste aura une puissance de 40 watts et viendra régler un problème qui existe depuis l’ouverture de CHFA en 1949. Le nouveau poste sera alimenté par le poste CHFA (37% des émissions) et par le réseau de Radio-Canada (63% des émissions)

Les régionales de l’ACFA prennent de plus en plus d’ampleur. Ainsi dans le rapport de fin d’année du Cercle régional d’Edmonton en 1969-1970, on rapporte l’éclatant succès de la Cabane à sucre tenue au Collège Saint-Jean le 30 mars 1968, la tenue d’une soirée de l’épluchette qui s’est déroulée à l’Hôtel Macdonald précédée d’un banquet au cours duquel la décoration de la Fidélité française du Conseil de la vie française a été octroyée à Me Lucien Maynard. On parle aussi de l’organisation d’un Comité des dames sous la direction de Mme Gabrielle Baillargeon et de l’intérêt porté au Comité Jeunesse. Ce dernier s’est occupé de maintenir le travail de la Boîte à chanson, de publier un calendrier d’activités et de visiter les régions dans le but d’organiser la tenue d’un congrès provincial.

L’ACFA régionale de Morinville-Legal a participé aux défilés des fêtes de Morinville et de Legal et a accueilli les 70 congressistes du Conseil canadien de la Coopération et le troupe de Théâtre du Nouveau monde. La régionale de Bonnyville a organisé une deuxième Cabane à sucre dans la région, a collaboré à l’organisation du deuxième concert annuel de Choeur à coeur et a fait la cueillette de 750 noms pour le télégramme adressé à l’honorable Pierre Elliot Trudeau à l’occasion de la rencontre fédérale-provinciale qui a lieu à ce moment.

À Saint-Paul, en juin 1969, la Caisse populaire a célébré son 30e anniversaire en emménageant dans un nouvel édifice et la chorale «Les Musicos» dirigée par Laurier Levasseur a été fondée en janvier 1970. Les membres de la régionale de la Rivière-la-Paix on fait une étude approfondie de la nouvelle loi albertaine sur l’enseignement en français et ils ont invité les enseignants a faire, dès septembre, des expériences dans l’enseignement de différentes matières en français.

Fondé par les pères Oblats et construit en 1969, le musée de Girouxville a ouvert ses portes en 1969. La régionale a aussi organisé plusieurs manifestations culturelles : le concert de la Chorale du l’université de Moncton, le spectacle du Théâtre français d’Edmonton, le spectacle de la jeune chanteuse France Levasseur..etc. On rapporte aussi que ces manifestations ont regroupé plus de 2 300 personnes.

Voici quelques-uns des événements qui viennent clorent une décennie et en lancer une nouvelle qui s’annonce bien. En effet, les années 1970 marquent elles aussi une période remplie de nouveautés et d’activités au sein de la communauté franco-albertaine.


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