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Les services de santé communautaire en français à Edmonton

C’est avec l’appui du public ainsi que des catholiques d’Edmonton que les communautés religieuses francophones ont établi deux des grands hôpitaux de cette ville : l’Hôpital Général, érigé en 1895 et l’Hôpital de la Miséricorde, érigé en 1900.

Au début, les infirmières étaient francophones et bilingues, nécessairement et plusieurs des médecins étaient d’expression française, mais on ne peut pas dire que les organismes en soi étaient francophones ou bilingues.

Au début des années cinquante, il existait toujours un bon nombre de fournisseurs de soins de santé communautaire à Edmonton, la ville étant devenue un centre de concentration de spécialistes qui desservaient aussi les banlieues. C’est ainsi que les patients francophones de médecins d’expression française pouvaient obtenir les soins et les services médicaux dans leur langue.

À cette époque, les patients devaient payer de leur poche leurs soins médicaux et les honoraires des docteurs. Il y avait, cependant, quelques exceptions : grâce à la Société canadienne du cancer et au Ministère de la Santé de l’Alberta, les personnes atteintes de cancer étaient exemptées des frais pour la plus grande partie de leur traitement. Le traitement de la tuberculose était obligatoire et les personnes qui en étaient touchées, ce qui n’était pas rare, étaient prises en charge par les sanatoriums provinciaux où les soins étaient gratuits. Il n’y avait pas de service en français, cependant, à moins qu’un membre du personnel médical sache parler français; les francophones étaient donc moins bien représentés dans ces institutions que dans les institutions catholiques.

Quant aux aveugles et aux muets Francophones, aucun service n’existait dans leur langue et cette situation persiste encore aujourd’hui. On sait que des familles entières allaient passer quelques années au Québec afin d’être servis dans leur langue. Par contre, la seule option possible pour la majorité des familles Franco-Albertaines faisant face à ces handicaps était d’apprendre l’anglais afin de faire soigner leurs enfants localement; cette situation existe toujours aujurd’hui. Les enfants ayant des besoins particuliers, tels les autistes, ont accès à des programmes inclusifs d’adaptation scolaire et à des programmes d’enseignement spécialisé, mais ces programmes font part des services du Ministère de l’Éducation et non du Ministère de la Santé.

En 1950, les fournisseurs francophones de services de santé à Edmonton faisaient publier leurs annonces dans La Survivance de façon régulière.  Typiquement, onze des douze docteurs s’annonçant dans cette rubrique étaient installés à la Mansion Le Marchand. On retrouvait parmi ceux-là un généraliste, cinq chirurgiens, un spécialiste en gynécologie et obstétrique, un urologue, un pédiatre, et un chirurgien orthopédiste-traumatologique. Quatre dentistes annonçaient leurs services en français, comme le faisaient deux optométristes. C’était semblable en 1960 : quelques nouveaux noms, puis quelques-uns des plus âgés avaient pris leur retraite; le nombre de médecins francophones diminuait avec le passage du temps. Il y avait, bien sûr, des médecins et des infirmières francophones dans les communautés avoisinantes, mais ceux à Edmonton pouvaient accéder des établissements et installations supérieurs et quelques-uns parmi eux étaient plus spécialisés.

En 1958, avec l’adoption de l’Alberta Health Act, les subventions facilitèrent l’établissement d’hôpitaux et les activités journalières dans ces derniers, mais on ne pouvait plus ériger d’hôpitaux privés, plusieurs desquels étaient la propriété de l’Église Catholique. Il existait toujours de l’argent pour les améliorations, mais ceci exigeait un grand montant de travail de bureau.  Les hôpitaux catholiques subirent un autre échec.  Pendant les années soixante, pendant que les communautés religieuses ne s’en attendaient pas, le recrutement s’est mis à décliner sérieusement.  Plusieurs hôpitaux catholiques avaient des écoles d’infirmerie; hélas les congrégations ne pouvaient plus satisfaire à la demande de personnel entraîné, et à la fin, on a vu passer ces hôpitaux des mains catholiques entre les mains du gouvernement provincial ou des municipalités. Certains hôpitaux avaient pu maintenir un représentant à la table du conseil des gouverneurs et c’est alors que fut créée l’Alberta Catholic Health Corporation (Caritas) qui permettrait de rassembler les anciens hôpitaux catholiques et de maintenir les soins catholiques de santé en Alberta.

On bâtit deux résidences pour personnes âgées dans la région d’Edmonton.  Le 27 novembre 1981, Madame Mary Le Messurier, Ministre de la Culture du Governement de l’Alberta ouvrit officiellement les portes du Manoir Saint-Joachim.  C’est la paroisse Saint-Joachim qui est accréditée d’avoir fourni l’élan menant pour l’établissement de cette résidence. Une deuxième résidence, le Manoir Saint-Thomas d’Aquin, fut érigée au sud d’Edmonton l’année suivante et les deux s’intégrèrent peu après.  Il y a 140 habitations en tout et, même si elles desservent les membres de la communauté francophone, elles sont disponsibles à tous.  Plusieurs des résidents du Manoir Saint-Joachim sont anglophones.

Deux projets récents suggèrent une lueur d’espoir en ce qui concerne les services de santé en français.  La mise en œuvre du Réseau Santé Albertain, un programme subventionné par le gouvernement fédéral afin d’aider les francophones en situation minoritaire à accéder les services en français.  Le Réseau comprend un répertoire des fournisseurs de services de santé et un site web; un directeur à plein temps mène l’opération. Grâce au Réseau, il existe maintenant des cours d’infirmerie en français au Campus Saint-Jean et à la Faculté d’Infirmerie à la University of Alberta.  Par contre, le financement permanent du Réseau Santé n’est pas garanti.

L’autre grand projet est celui du Centre Santé Saint-Thomas Health Centre présentement en construction à l’ancien emplacement de la Maison Saint-Joseph; la Maison était le centre provincial des Filles de Jésus, en face du Campus Saint-Jean au sud d’Edmonton. Il est à souhaiter, mais pas encore garanti, qu’un financement permanent permettra d’engager deux médecins à plein temps.


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