Peter Erasmus
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Il fut contrarié de constater que deux hommes avaient été embauchés
comme traducteurs pour accompagner les commissaires du Traité, mais
Mistawasis lui dit « on m’a dit que le gouverneur a embauché deux autres
traducteurs mais nous avons décidé de vous payer nous même, même si le
gouverneur ne vous paie pas. Il fut aussi mécontent de ne pas être reconnu
ou accueilli par le groupe de la commission, alors que la plupart le
connaissaient. Le gouverneur Morris accueilli les chefs et présenta les
traducteurs de son groupe, Peter Ballenden et le révérend John McKay.
Mistawasis répliqua qu’à la suggestion de Lawrence Clark, ils avaient
embauché Peter Erasmus, réputé être le meilleur interprète de l’Ouest.
Lawrence Clark prit excuse que Eramus demeurait trop loin et qu’il
ignorait qu’ils l’avaient embauché. Le commissaire essaya de dissuader les
chefs, dit qu’il n’était pas nécessaire pour eux d’encourir des dépenses
supplémentaires puisque les traducteurs étaient fournis. Les chefs
restèrent fermes. « Très bien, gardez vos interprètes, nous garderons le
nôtre. Nous paierons notre homme comme je vois qu’il sera bien pour nous
de le faire ». Lorsque les commissaires réitérèrent qu’il n’était pas
nécessaire de faire des dépenses supplémentaires, Mistawasis continua, «
notre homme traduira aussi bien que le vôtre. Je peux parler Blackfoot et
je sais ce que ça prend pour traduire. Si vous ne voulez pas
l’arrangement, il n’y aura pas de discussion. Nous n’avons pas demandé à
vous rencontrer, vous l’avez fait.»2 Finalement, le commissaire consentit
et organisa pour que tous se rencontrent le lendemain.
Le jour suivant, après plusieurs réjouissances, évidences et
cérémonies, lorsque les Européens et les Premières Nations furent en
place, l’honorable James McKay se leva et demanda à Peter Erasmus de se
rendre à l’avant et d’interpréter le discours du gouverneur. À la lumière
de l’entente du soir précédent, Erasmus refusa disant qu’il considérait
que c’était le travail des serviteurs payés par le gouvernement. McKay
insista pour que Erasmus interprète. Erasmus refusa une fois de plus.
Mistawasis lui demanda à mi-voix s’il pensait pouvoir interpréter. Erasmus
l’assura qu’il le pouvait et le ferait mais voulait commencer par faire le
point en laissant les autres hommes interpréter d’abord.
Mistawasis se leva. Il attendit que tous soient silencieux. « Ceci est
le numéro un » dit-il montrant l’index. « Vous avez déjà manqué à votre
parole sur ce que vous aviez consenti .» Eramus se tint debout près de lui
et interpréta mot pour mot. Tous les Indiens se levèrent et s’amassèrent
derrière leur chef. La police montée du Nord-ouest était occupée à garder
l’ordre. Erasmus dit qu’il ne s’attendait pas à l’insistance de McKay ni à
la réaction du peuple des Premières nations. Ses véritables objections aux
autres interprètes sont nées de leur manque de compétence en langage cri
des plaines. Je savais que Peter Ballenden n’avait pas l’éducation ni
l’expérience pour interpréter et sa voix ne portait pas suffisamment pour
se faire entendre de toute la nombreuse assemblée. Le révérend McKay3 avait
appris le cri parmi les Swampys et les Saulteaux. Bien qu’il y ait
similarité dans les langages et j’avais appris les deux langues, le cri
des prairies ne comprendrait pas son langage cri. De plus, les Cris des
prairies considéraient les Swampy et les Saulteaux comme une race
inférieure. Ils seraient intolérants si on leur parlait en langage Swampy
ou Saulteaux. Je savais que McKay n’était pas suffisamment expérimenté en
cri des prairies pour adresser son interprétation en leur propre langage.
Le révérend M. McDougal était occupé à essayer de calmer Bear Skin4, le
plus irrité et le plus bruyant de la foule. Les deux chefs dirigeants
étaient debout et ne disaient rien pendant tout le branle-bras.
Finalement, Big Child satisfait que le groupe du gouvernement fût
suffisamment puni, fit signe à ceux qui l’entouraient de s’asseoir, et
comme il l’avait déjà fait, remis de l’ordre.5
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