Fort Chipewyan et Fort
Vermilion
Si Cumberland House, située dans le nord-est de la
Saskatchewan, est reconnue comme étant la plus ancienne communauté de
l’Ouest canadien, c’est Fort Chipewyan, sur les rives nord ouest du Lac
Athabasca, qui détient ce titre pour l’Alberta. Les origines de cette
communauté remontent à 1788 lors de la construction d’un poste de la
Compagnie Nord-ouest. Le Fort Chipewyan a été le site de quelques uns des
pires conflits de rivalités entre les commerçants des deux compagnies.
Grâce à la fusion des deux compagnies, Fort Chipewyan devint le quartier
général pour le district de l’Athabasca pour la Compagnie de la Baie
d’Hudson.
L’histoire mouvementée du Fort Chipewyan débute en 1778 lorsque Peter
Pond établi un poste de traite de fourrures sur les rives du Lac Athabasca
pour marchander avec les Mikisew Cri (Woodland Cri) et les Denesolene (la
première nation des Athabasca Chipewyan). Quant à Roderick McKenzie, il
érige un poste à Old Fort Point en 1788 pour la Compagnie du Nord-Ouest.
Ainsi cette région est devenue un lieu de rencontre pour les explorations
et la traite des fourrures du nord. Le poste était aussi le point de
départ pour le périple d’Alexandre MacKenzie le long de la rivière qui
porte maintenant son nom en 1789 et aussi en 1792 lors de son voyage vers
l’océan Pacifique par le Riviére-de-la-Paix (Peace River). Philip Turnor
et Peter Fidler ont été les premiers à arpenter les rivières Athabasca et
Slave en 1790-1792.
Lors de son retour en 1802, Peter Fidler fonda le premier poste de la
Compagnie de la Baie d’Hudson, Nottingham House sur l’Ile English. La
compagnie XY, elle, établit un poste sur Little Island en 1800. Par la
suite, la compagnie XY s’allia à celle du Nord-Ouest en 1804 afin
d’évincer la Compagnie de la Baie d’Hudson, puisque la concurrence dans
ces lieux était devenue féroce. La compagnie de la Baie d’Hudson quitta la
région en 1808 en abandonnant temporairement Nottingham House. La
Compagnie revint en 1815 lorsque John Clarke établi le Fort Wedderburn sur
Coal Island non loin du Fort Chipewyan de la Compagnie Nord ouest. Sir
John Franklin utilisa ce dernier comme base pour ses explorations en 1819
mais aussi lors de son embarquement pour son deuxième voyage d’exploration
en 1825
Lors de la fusion de la Compagnie Nord ouest et la Compagnie de la Baie
d’Hudson, le Fort Wedderburn fut abandonné et le Fort Chipewyan devint le
quartier général pour le district de l’Athabasca à cause de son
emplacement. Trois rivières confluent au Fort Chipewyan : l’Athabasca
venant du sud, le Rocher dans laquelle s’évacue la Peace River et Quatre
Fourches qui se jettent dans le Slave River, qui lui s’écoule dans le
Grand Lac des Esclaves et de là, dans le fleuve Mackenzie pour enfin se
déverser dans l’océan Arctique. Ces confluents au Fort Chipewyan ont été
le point de départ de nombreux voyages d’explorations et de marchandages.
La région de l’Athabasca était la source principale des peaux et fourrures
de castors. C’était le point de mire de la rivalité entre compagnies de
traite des fourrures avant 1820 et encore vers la fin du 19ème siècle
lorsque les commerçants indépendants ont envahi le marché.
L’emplacement de la ville a été un élément clé de l’expansion du chemin
de fer entre la ville de Hay River et le Grand Lac des Esclave. Le
transport des matériaux se faisait par voie fluviale à l’aide de barges et
de bateaux à vapeur sur l’Athabasca, et les rivières Peace et Slave vers
la fin du 19e et au début du 20e siècle. Tout passait par Fort Chip.
Les premiers peuples dans la région étaient les Beavers à l’ouest, les
Cris au sud et les Chipewyan au nord. Les peuples Beaver et Cri avaient
enterré la hache de guerre quelques années après l’arrivée des premiers
commerçants européens. Les Chipewyans ont perdu plus de 90 % de leur
population lors de l’épidémie de la petite vérole en 1784, n’ayant aucune
résistance à cette maladie. Peter Pond cultivait apparemment des légumes à
son poste en 1787, la première fois que la nourriture européenne fut
introduite dans la région. La traite des fourrures amenait aussi des
européens qui s'intégraient à la population. Souvent, les employés des
postes de traite épousaient les femmes du peuple. Les voyageurs Métis,
provenant de l’Est, figuraient parmi les employées. Toutefois, il
semblerait que dans les régions du For Chip, une communauté autochtone
Métis ne s’est pas développée. Il est possible que, vu l’aspect
transitoire des peuples dans cette région, les Métis individuels n’ont
jamais eu les conditions idéales à la formation d’un groupe identitaire.
Ils s’intégrèrent donc aux communautés autochtones et européennes de la
traite des fourrures. [Haut] [Retour] |
Colin Fraser
Fort Vermilion
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