Red Deer Forks Le village d’Empress est situé sur un plateau
élevé de la plaine, entre la rivière Red Deer et la rivière Saskatchewan
Sud, approximativement à trois milles de leur jonction, où se trouvait
précédemment les communautés autochtones et métisses connues sous le nom
de South Fork et Red Deer Fork.
La basse altitude produit ici un climat très tempéré et Empress égalait
souvent ou surpassait le « point chaud » du Canada. Le paysage semi-aride
se prête bien à l’élevage du bétail et à la culture du blé et on y trouve
en abondance des chevreuils, antilopes, oies du Canada, différentes
espèces de cactus et de délicieux petits fruis Autrefois, lors d’années
pluvieuses avant que la terre ne soit cultivée, puis dévastée durant les
années de sécheresse ou les « dirty 30’s la région était reconnue pour ses
espaces verts et ses excellents pâturages.
La région fut habitée par les Européens quand Peter Fidler bâtit
Chesterfield House dans les années 1800-1801. Le premier édifice de
Chesterfield House a été construit alors qu’au second plan se disputait
une violente et intense rivalité dans le commerce des fourrures.
Chesterfield House a été construit au confluent des rivières Red Deer
et Saskatchewan sud. Ce fut le premier poste de traite établi dans ce qui
était à l’époque la plus dangereuse régions des plaines du sud. Les
commerçants de fourrures connaissaient la région sous le nom de La Foudre
des Gros Ventres. La Compagnie de la Baie d’ Hudson avait probablement
l’intention d’utiliser ce poste pour intercepter les provisions de
pemmican qui autrement seraient vendues à leurs rivaux de la Compagnie du
Nord-ouest. Peu importe la stratégie derrière cette décision, elle n’eut
aucun effet, parce que les compagnies étaient en étroite compétition.
Peter Fidler, avec 80 hommes et leurs familles fut le premier à arriver
et à commencer à travailler à Chersterfield House, le 26 septembre 1800.
Seulement deux jours plus tard, un groupe de la Compagnie XY dirigée par
John Wills arriva et commença à construire un poste de traite à 100 pieds
en amont de la maison de Fidler. Pierre Balleau de la Compagnie du
Nord-ouest arrive le 6 octobre. Il demande à ses hommes de construire
immédiatement un poste de traite à l’ouest de l’établissement de Fidler de
façon à ce que les deux postes soient entourés d’une même palissade.
Les trois postes de traites étaient tous très petits et peu dotés en
ressources humaines. Les trois édifices ensemble, étaient plus petits
qu’un seul fort bâti par la Compagnie du Nord-ouest à cette époque. (Un
poste de traite typique construit dans la première décade du siècle
dernier avait une dimension de 150 pieds carrés et une équipe de 80 hommes
y travaillait). Les hommes employés par les compagnies n’étaient pas
rivaux, ils dépendaient les uns des autres pour leur protection mutuelle
et se soutenaient. Ils dépendaient aussi de leurs trois leaders; Fidler,
Wills et Belleau qui comptaient parmi les hommes les plus expérimentés du
commerce à cette époque.
Il n’y eut pas de problèmes sérieux avec les Indiens durant la première
année de commerce. Les hommes des trois compagnies transportèrent leurs
fourrures sans problème, en avril 1801.
Peter Fidler retourna à Chesterfield House le 21 septembre 1801 et John
Wills de la Compagnie XY le suivit 11 jours plus tard. Il y avait déjà
1400 Indiens campés dans la vallée. Les employés de la Compagnie du
Nord-ouest ne revinrent pas au site et Fidler envoya ses hommes au
travail, démolir le poste abandonné pour éviter que celui-ci ne tombe aux
mains des Indiens.
La nuit du 21 février 1802, un groupe de Gros Ventre fit une brèche
dans la palissade de la Compagnie XY,mais les hommes réussirent à les
expulser. Vaincus dans leurs tentatives de capturer le poste, les
guerriers décidèrent de trouver de nouvelles victimes à l’extérieur de la
palissade. Les premiers qu’ils rencontrèrent furent quatre Iroquois,
travailleurs de la Compagnie du Nord-ouest, interceptés sur le chemin de
Chesterfield House. Deux des victimes furent retrouvés par des guerriers
Pieds-Noirs, qui les enterrèrent, mais comme l’indique Fidler, les Gros
Ventres les déterrèrent à nouveau, leurs coupèrent les mains et les pieds
et les apportèrent à leurs tentes, un quart de mille plus loin.
Un autre groupe de la Compagnie du Nord-ouest fut massacré – deux
Canadiens et 10 Iroquois. Le 3 mars, les Gros Ventres, triomphants, se
promenaient autour de la palissade avec un long bâton surmonté de 12
scalps fraîchement arrachés. Le lendemain, les hommes de la Compagnie XY
déménagèrent dans le poste de la compagnie anglaise et mirent le feu à
leur propre édifice.
En avril, les Pieds-Noirs firent passer le message que le poste était
menacé d’une attaque par les Gros Ventres et les Corbeaux. Le 21 avril,
les commerçants s’enfuirent. Il n’y eut pas de commerce à Chesterfield
House pendant les deux saisons suivantes.
Joseph Howse avec un groupe de 20 hommes, réouvrit le poste de la
Compagnie de la Baie d’Hudson à l’automne 1805. Joseph McDonald de Garth,
travaillant pour la Compagnie du Nord-ouest ( qui avait absorbé la petite
compagnie XY) construisit un nouveau Chesterfield House, probablement
quelque part plus loin en aval. Le 27 décembre débuta une bataille de deux
jours entre les Pieds-Noirs et une tribu du Missouri. Les Pieds-Noirs
transportèrent les corps des leurs au nouveau Chesterfield House et les
hommes de McDonald les enterrèrent. Au printemps, les employés de la
Compagnie du Nord-ouest étaient prisonniers de leur propre fort, encerclés
par une tribu de Pieds-Noirs agressifs. Ils réussirent à s’évader en
utilisant la ruse. Pendant les prochaines 17 années, il n’y eut pas de
commerçants blancs dans la vallée des deux rivières.
En 1833, la Compagnie de la Baie d’Hudson envoie une expédition sur la
rivière de l’Arc pour établir un deuxième Chesterfield House qui sera
probablement situé à 4 milles au sud des sites antérieurs. Même si, en
1822, on appelait ce cours d’eau la rivière Saskatchewan sud, sur toute sa
longueur, cette région était connu sous le nom de rivière de l’Arc. Ce
poste devait servir de base pour l’exploration des plaines du sud et si
l’expédition était couronnée de succès pour exploiter le territoire du
Missouri. Les considérations étaient politiques; les Britanniques
voulaient réclamer des terres qui figuraient sur les cartes américaines de
l’époque, la frontière internationale devait être dessinée et suivre la
rivière Saskatchewan sud et la rivière Qu’Appelle.
L’intendant Donald McKenzie était le leader du groupe et ses fidèles
lieutenants étaient John Rowand et Edward Harriot- trois des figures
prééminentes de l’histoire de la traite des fourrures. Le groupe
comprenait 108 hommes, 14 femmes et 21 enfants – 143 âmes en tout. Alors
que le poste de traite était en construction, ses habitants furent
encerclés par des hordes d’Indiens. (La population autochtone du district
comprenait 4 tribus avec un total de 2 200 tentes, plus de 15 000
personnes.
Le premier d’une série d’expéditions exploratoires fut le journal vers
les sources du fleuve Missouri, qui fut obligée retourner sur ses pas en
raison de l’hostilité des Indiens. Un autre groupe explora les rivières de
l’Arc et Belly. Edward Harriot dirigea une autre expédition vers Bear
River et Sweet Grass Hills.
Les négociants ne séjournèrent qu’une seule saison à Chesterfield House
No 2 et, le 27 avril 1823, le poste fut abandonné.
[Haut] [Retour] |