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La croissance rapide : le pas du
Nid-du-Corbeau1
Le point tournant de lindustrie a lieu après
1887. A cette époque, le grand boom économique qui caractérise
les années Laurier, est entamé. Léconomie de lAlberta et de la
région des Montagnes Rocheuses est en transformation à cause de
lénorme vague dimmigration et de colonisation. Les chemins de
fer commencent à proliférer au travers du pays, ouvrant des
marchés aux mines établies et encourageant létablissement de
nouveaux terrains carbonifères. Une série de nouveaux districts
seraient exploitées éventuellement, également dans les régions
des montagnes et des plaines. Les développements clés, par
contre, ont lieu dans le pas du Nid-du-Corbeau1, un couloir de
montagnes, quarante kilomètres au Nord de la frontière
américaine, sétendant environ 120 kilomètres de lest à louest,
de Elko in Colombie Britannique à Burmis, en ce qui allait
devenir lAlberta, qui était alors dans les
Territoires-du-Nord-Ouest.
Le développement dans le Pas est rendu possible par la présence
de gisements énormes de charbon situés en proximité de mines en
roche dure en voie dexpansion rapide dans le Sud-Est de la
Colombie Britannique. Avec émergence du développement industriel
à Trail, Nelson et ailleurs dans la région du Kootenay, pour la
première fois, les réserves de charbon du Nid-du-Corbeau
commencent à avoir de la valeur pour ravitailler les fonderies
et alimenter les locomotives à vapeur qui fournissent le
transport dans la région. La clé est la construction dune voie
ferrée liant le Pas aux mines métalliques à lOuest et les
régions de colonisation émergentes dans les
Territoires-du-Nord-Ouest.2
Le chemin de fer devint faisable avec la conclusion de lAccord
du pas du Nid-du-Corbeau de 1897. Cet accord est la culmination
de plusieurs ententes qui ensembles définissent, non seulement
les termes pour construire une voie ferrée, mais aussi un
arrangement concernant les droits minéraux du côté de la
Colombie Britannique du pas, et les termes qui permettent au CPR
détablir des tarifs de transport pour les fermiers de lOuest.
Quatre groupes sont impliqués. Un groupe de capitalistes basés
en Colombie Britannique, incluant aussi le sénateur libéral
George A. Cox et dautres de lOntario sintéressent dans le
développement économique du Pas. Le gouvernement de la Colombie
Britannique avait donné des droits minéraux considérables et une
charte au groupe pour construire un chemin de fer. Le CPR
cherchait aussi à obtenir le transport de charge pour la région,
et aussi à empêcher la compétition des voies ferrées américaines.
Le gouvernement libéral de Wilfrid Laurier était daccord
dappuyer les plans de la corporation énorme pour bloquer
lexpansion américaine, mais seulement à condition que le CPR
accepte de négocier un meilleur accord pour les fermiers de
lOuest qui faisait face aux tarifs élevés du CPR. Le CPR
accepte ces termes en échange des droits demprise du chemin de
fer et un subside en liquide pour construire la ligne. En
conséquence, le groupe Cox reste avec des droits minéraux
considérables, ce qui donne à ce groupe un quasi-monopole de
lextraction minière sur le côté colombien-britannique du Pas.3
En conséquence de ces arrangements, les opérations minières se
font de façon très différente des deux côtés du pas. En Colombie
Britannique, le Crows Nest Pass Coal Company de Cox détient les
droits à plus de 250,000 acres et domine lindustrie, devenant
de loin le plus grand producteur de charbon de la région entière
de lAlberta et du Sud-Est de la Colombie Britannique avant la
Première Guerre mondiale. Sur le côté Est du pas, la région est
dans les Territoires-du-Nord-Ouest et assujettit à la
réglementation fédérale en ce qui concerne les minéraux. Les
politiques fédérales facilitent le développement, mais pas
laccumulation de vastes étendues de terres par un seul
propriétaire. Le résultat est limplication dune série de
compagnies, toutes petites en comparaison avec le Crows Nest
Coal Company, mais grandes par rapport aux installations
précédentes dans la région de lAlberta. Des mines sont établies
à Frank, Lille, Blairmore, Coleman, Bellevue, Hillcrest,
Passburg (Leitch Collieries), Burmis et Lundbreck, ainsi quà
Beaver Mines vers le Sud.4
Lexpansion est rapide durant les premières années du 20e
siècle. Par 1913, le pas produit 3.2 millions de tonnes courtes
de charbon par année, ce qui donne environ 70% du total de la
production de lAlberta et de la Colombie Britannique ensemble. Du côté de lAlberta, les clients principaux
sont les chemins de fer, surtout le CPR. Tout en vendant du
charbon au CPR et à dautres compagnies ferroviaires en Colombie
Britannique, des fours de cokeries sont érigés à Coal Creek,
Michel, Hosmer et Morrissey pour alimenter les
fonderies de la Colombie Britannique et les régions avoisinantes
des États Unis.5
Malgré la croissance de lindustrie du charbonnage du pas du
Nid-du-Corbeau, elle reste dans un état instable à cause des
prix élevés, des limites du marché et de linfluence
prépondérante des compagnies de chemin de fer. Le prix de
lexploitation minière du charbon dans les montagnes était
énorme. Les gisements en pente, souvent tordus, en couche
faillée, enclins à des accumulations de gaz rendait presque
impossible la mécanisation au front de taille, ce qui obligeait
lutilisation de grands nombres de mineurs qualifiés. En plus
des prix de main-doeuvre, la nature du produit exigeait aussi
des grandes dépenses. Le charbon du pas était souvent friable,
cassant et difficile à transporter, ce qui exigeait des
préparations et du criblage à la surface des manoeuvres
compliqués. Si le charbon était destiné au marché des fonderies,
il est nécessaire de faire des grands investissements pour des
fours à cokerie. Toutes les installations à la surface doivent
être construites dans des conditions montagneuses très
difficiles, avec le danger davalanches en hiver, et des feux de
forêt en été.6
Attelés à des prix élevés, les producteurs envisagent un marché
qui est limité et contrôlé en grande mesure par les chemins de
fer. Le marché pour le coke à fonderie nest jamais aussi grand
quanticipé. Surtout du côté albertain du pas, où des fours sont
érigés à Coleman, Lille et au Leitch Collieries, les fonderies
ne prennent quune très petite portion de la production totale.
Laccès des producteurs du charbon est empêché par les longues
routes de transport et les tarifs de fret élevés. Tout en
chargeant le prix fort pour le charbon, le CPR pouvait insister
que comme client ses prix restent bas, et les charbonnières
navaient pas beaucoup dautres options. Pris dans ce filet, les
compagnies de charbon ont tendance à opérer dans une situation
financière limite, même durant les années boom avant 1913, et
connaissent des périodes très difficiles durant les années vingt
et trente.7
William N. T. Wylie, « Coal-Mining Landscapes: Commemorating
Coal Mining in Alberta and Southeastern British Columbia », une
étude sur la commémoration de l'industrie houllière en Alberta
et dans le sud-est de la Colombie-Britannique préparée pour la
Commission des sites et monuments historiques au Canada,
l'Agence Parcs Canada, 2001
Voir aussi: L'industrie
houllièreAperçu, La
croissance rapide, Les
terrains de charbon domestique et de chaudière,
L'industrie en déclin
(1914-1947),
Effrondrement et renaissance,
L'établissement de l'Ouest,
Questions et
défisAperçu, Entreprenariat, Technologie,
Techniques souterraines,
La technologie de surface,
Extraction à ciel ouvert,
Les effets
sociaux,
Unions,
Implantation et gains
syndicaux (1882-1913),
Mouvement
révolutionnaire (1914-1920),
Complications et
difficultés (1921-1950), Compagnies
houillières, Les gens
des mines de charbon,
La classe moyenne,
Les mineurs et le
gouvernement local,
Politiques et économie,
Effets
environnementaux,
Santé et sécuritéAperçu,
Les relations
entre lÉtat et les ouvriers,
L'Etat et le
développement après 1918.
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