Par William N. T. Wylie
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Avec le temps, des haveuses mécaniques remplacent les
techniques de pioche et dabattage à lexplosif. Cest durant
les années 1880 que les haveuses à charbon commencent à ètre
utilisées dans les mines Galt à Lethbridge pour réduire le coût
élevé de la main-doeuvre qualifiée. Arrivé aux premières
décennies du 20e siècle, le changement est devenu passablement
dramatique. La proportion de charbon coupé mécaniquement,
mesurée en terme de production, augmente en Alberta de 22.5 pour
cent en 1913, à 40.6 en 1924, et à 44 pour cent en 1934.1 La plupart des haveuses sont des perforeuses, agissant par la
percussion, et qui servent à sous-caver le charbon avant
labattage à lexplosif. A la longue, dans certaines
mines, des machines plus puissantes, avec des dents enchâssées
dans un appareil rotatif, remplacent complètement la pioche et
les explosifs.
La source dénergie pour les machines varie. Avant 1900, la
plupart des haveuses sont animées dair comprimé, qui passe par
des lignes venant des compresseurs à la surface. Lair comprimé
est considéré comme plus sécuritaire que lélectricité que lon
craint à cause du danger détincelles. Après 1900, par contre,
lélectricité est de plus en plus utilisée sous terre, surtout
dans les mines des plaines, puisque de plus grandes provisions
sont faites pour assurer la sécurité et les craintes initiales
se dissipent. La proportion de charbon taillé avec des haveuses
animées directement par lélectricité augmente de façon
signifiante en Alberta durant la première partie du 20e siècle,
augmentant de 2,8 pour cent en 1913 à 27,4 en 1924.2
La proportion de haveuses en usage dans les plaines est beaucoup
plus élevée que dans les montagnes. Sur les plaines, les
gisements de charbon sont plus plats et le danger du grisou
potentiellement combustible avec les machines est relativement
bas. Dans les filons sévèrement inclinés et gazeux des montagnes
par contre, les haveuses sont inaugurées relativement
tardivement et ne sont généralement que des pioches à air
comprimé ou des perforeuses. Comme il faut deux hommes pour
manoeuvrer ces machines et les mettre en place, elles sont assez
petites pour passer par les endroits étroits des galeries de
montagne. Elles ne sont pas beaucoup utilisées dans le pas du
Nid-du-Corbeau avant 1920 et à Nordegg avant les années 1940.
Dans la Coal Branch, la mécanisation était encore plus limitée,
nétant utilisée que pour des perforatrices pneumatiques qui
avaient remplacé les tarières à la main durant les années
quarante.3
Le défi du roulage souterrain a aussi promu lutilisation de
machines. Après avoir été taillé, le charbon est transporté des
chambres par les galeries daccès aux ouvertures en surface.
Généralement, la technique consiste de poser des rails à la base
des cheminées dans les mines de montagne, ou des entrées aux
chambres dans les mines plus conventionnelles des plaines. Le
charbon tombe dans les wagons à charbon des chutes ou est chargé
à la main ou à la pelle dans les mines des prairies. Durant les
premières années, les berlines sont tirées par des chevaux, des
poneys ou des mules le long des voies daccès à la surface.
Lexception est faite dans les mines à puits où des
installations dextraction électriques ou à la vapeur sont
utilisées pour lever les wagonnets dans des cages du fond de la
mine. Jusquaux années cinquante, on continue dutiliser des
animaux dans les petites mines, et dans des endroits serrés des
plus grandes, comme pour les passages entre les galeries.4
Dans les plus grandes mines des montagnes et des plaines, les
animaux sont progressivement remplacés dans les voies daccès
principales par des systèmes mécaniques. Le processus commence
vers 1900 avec lintroduction du câble dextraction mécanique.
Ce système, qui devint pas mal commun, dépendait dune
installation de câble dacier sétendant sur de très grandes
distances sous terre. Le câble tirait les berlines à charbon
vers la surface, alimenté par des machines dextraction
électriques, généralement en surface. Au début du 20e siècle, on
commence aussi à utiliser des convoyeurs de sortie. En grand
usage dans les exploitations des plaines, ils nétaient pas
pratiques dans les pentes escarpées et plissées des mines des
montagnes, mais on pouvait sen servir dans les galeries plus
horizontales. Des convoyeurs sont installés à Blairmore et à
Coleman dans le pas du Nid-du-Corbeau aussi tôt que 1906. Dans
les années trente, ils sont utilisés à Michel et Coal Creek dans
le Pas et sont en usage généralisé dans les prairies, surtout à
Lethbridge et la vallée de Drumheller. Durant les années
quarante, on introduit des chargeurs mécaniques qui ramassent le
charbon dans les chambres et le chargent dans des wagonnets ou
des convoyeurs pour le voyage à la surface.5
Finalement, peu après 1900, des locomotives commencent à
apparaître dans les galeries daccès principales des grandes
mines, lorsque la pente était douce. Dans le pas du
Nid-du-Corbeau et à Bankhead près de Banff, elles fonctionnent à
lair comprimé, qui est relativement libre détincelles et,
ainsi, sécuritaire. Le système exigeait un réseau de
tuyaux souterrains reliant des postes de ré-alimentation le long
des rails, doù les réservoirs tubulaires des locomotives
pouvaient ètre rechargés. Quand le danger dexplosions sest
amoindrit, des locomotives électriques sont utilisées. Elles
sont adoptées à Pembina, à louest dEdmonton, lors de la
Première Guerre mondiale, et dans la vallée de Drumheller au
cours des années 1930. Des locomotives à batterie sont aussi
utilisées entre les chambres de la mine Atlas dans la vallée de
Drumheller en ce temps là. Finalement des locomotives à diesel
sont adoptées dans le pas du Nid-du-Corbeau vers la fin des
années 1940, et à Lethbridge par 1950.6
Des provisions pour le drainage et la ventilation sont comprises
dans les passages souterrains. La gravité est employée pour
accélérer lécoulement dans les mines avec des entrées aux
galeries horizontales à flanc de coteau, puisque les galeries
plus ou moins horizontales sont construites en pente descendante
vers les entrées. Avec la croissance des mines et que des
coteaux internes ou des puits verticaux sont construits, des
pompes à air comprimé ou électriques sont placées aux endroits
stratégiques pour évacuer leau qui suinte du sol. Tout est
disposé pour simplifier laérage. Des entrées au gisement, le
système de galeries est construit en forme de voies parallèles.
Lair tendait à circuler naturellement dans la mine de la
galerie daccès au travers de la mine, en sortant par la voie
dissue par des courants dair en réaction aux différentes
températures en surface et sous terre. Le procédé est facilité
par une série de partitions souterraines et de portes ou de
"pièges" qui évacuent lair dans les directions requises. Pour
suppléer le courant dair, au début on installa des chaufferies
souterraines dans les puits verticaux de certaines mines du pas
du Nid-du-Corbeau et ailleurs pour chauffer lair et pour
augmenter la vélocité de lexpulsion de lair et de lentrédair
fraîche. Cette pratique était extrèmement dangereuse dans lair
chargé de méthane, et avait été arrètée autour de la Première
Guerre mondiale, et des grands ventilateurs électriques les
remplaçaient dans beaucoup de mines. Situés à la surface, ils
évacuaient lair de la voie de sortie ou poussaient de lair
frais par la voie daccès.7
William N. T. Wylie, « Coal-Mining Landscapes:
Commemorating Coal Mining in Alberta and Southeastern British
Columbia », une étude sur la commémoration de l'industrie
houllière en Alberta et dans le sud-est de la
Colombie-Britannique préparée pour la Commission des sites et
monuments historiques au Canada, l'Agence Parcs Canada, 2001.
Voir aussi: L'industrie
houllièreAperçu,
La
croissance rapide,
Les
terrains de charbon domestique et de chaudière,
L'industrie en déclin
(1914-1947),
Effrondrement et renaissance,
L'établissement de l'Ouest,
Questions et
défisAperçu,
Entreprenariat, Technologie,
Techniques souterraines,
La technologie de surface,
Extraction à ciel ouvert,
Les effets
sociaux,
Unions,
Implantation et gains
syndicaux (1882-1913),
Mouvement
révolutionnaire (1914-1920),
Complications et
difficultés (1921-1950),
Compagnies
houillières, Les gens
des mines de charbon,
La classe moyenne,
Les mineurs et le
gouvernement local,
Politiques et économie,
Effets
environnementaux,
Santé et sécuritéAperçu,
Les relations
entre lÉtat et les ouvriers,
L'Etat et le
développement après 1918.
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