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Le movement vers l’Ouest

En 1845, Mgr Norbert Provencher, évêque du territoire à l’ouest de la baie d’Hudson jusqu’aux Montagnes Rocheuses et au nord jusqu’à l’océan Arctique, fait appel aux Oblats de Marie-Immaculée pour avoir des missionnaires pour lui venir en aide. Depuis l’arrivée de Provencher à la colonie Selkirk à la rivière Rouge en 1818, quelques prêtres étaient venu le rejoindre, mais leurs efforts de missionnaire étaient surtout restreints à la région de la Rivière-Rouge, dans les alentours de Saint-Boniface. Généralement, ces prêtres séculiers se fatiguaient, et découragés, ils ne restaient pas longtemps. Et puisque peu d’entre eux arrivaient à apprendre les langues autochtones, leurs efforts d’évangélisation chez les indigènes du Nord-Ouest avaient que peu de succès.

Dans ce temps-là, c’était la Compagnie de la Baie d’Hudson qui contrôlait l’accès aux postes de l’arrière pays et elle ne permettait pas aux missionnaires catholiques d’y aller. Ce n’est qu’après le passage de deux prêtres catholiques en direction du le fleuve Columbia sur la Côte Ouest, à la demande exprès de la CBH, que les premières requêtes d’avoir des missionnaires se font entendre du Grand Nord-Ouest. Sur leur route vers l’Ouest, les diocésains François Blanchet et Modeste Demers baptisent et régularisent des mariages dans la vallée de la Saskatchewan et de l’Athabasca, et la population résidente, composée d’anciens voyageurs et de leur progéniture métis, ainsi que des autochtones auxquels ils étaient intimement apparentés, demande à Mgr Provencher d’avoir des missionnaires catholiques. Ce n’est pas seulement des environs du Fort-des-Prairies (Fort Edmonton) que la demande se fait; le missionnaire diocésain Jean-Baptiste Thibault s’était rendu au Portage-la-Loche, et de là, aussi, on clama haut et fort des missionnaires catholiques pour venir veiller à la population de souche francophone et catholique, issue des voyageurs du commerce des fourrures, qui habitait dans le Bas-Athabasca et le Mackenzie du Grand Nord. Le facteur-en-chef John Rowand de l’important district de la Saskatchewan fait aussi durant ce temps une demande pour des missionnaires catholiques pour les résidents des environs du Fort Edmonton. Dans tous ces cas, Mgr Provencher était censé attendre la permission officielle du Conseil de la CBH à Londres avant qu’ils puissent pénétrer dans l’arrière pays du Nord-Ouest.

En bout de compte, le bon accueil de la population métisse et francophone donne un élan aux Oblats de Marie-Immaculée et facilite leurs efforts d’évangélisation dans ce vaste territoire.

Avant l’arrivée des Oblats, les efforts d’évangélisation chez les autochtones sont limités, et Mgr Provencher recherche une congrégation qui peut venir lui prêter main forte dans le Nord-Ouest. Il espère recevoir les Jésuites, mais c’est sans issu. Ainsi il informe Mgr Plessis, l’archevêque de Québec, et demande si les Oblats pourraient accepter la tâche. Mgr Bourget de Montréal l’appuie dans sa requête et s’adresse à Mgr Eugène de Mazenod pour lui. C’est ainsi que Mgr de Mazenod accepte la demande et avise Joseph-Eugène Guigues, supérieur des Oblats au Canada, d’envoyer des Oblats à la colonie de la Rivière-Rouge.

Les premiers Oblats dans l’Ouest sont le père Pierre Aubert et son compagnon, le frère novice Alexandre-Antonin Taché, ils arrivant à la colonie de la Rivière-Rouge en canot d’écorce le 25 août, 1845. Ils s’installent à l’évêché de Saint-Boniface, où ils se mettent à l’étude du saulteaux, langue autochtone parlée dans cette région des Prairies. En 1851, Saint-Boniface devient le centre des premières missions oblates dans l’Ouest, qui seront gérées indépendamment des missions oblates de l’est du pays.

Le père Aubert se rend en visite de mission chez les Saulteaux de Wabbasimong et le lac la Pluie, sans grand succès, mais le voyage de Taché chez les Montagnais et les Cris de l’Île-à- la-Crosse, du lac Vert, le Portage-la-Loche, le lac Caribou et le Fort Chipewyan est plus réussit. Taché avait été rapidement ordonné prêtre par Mgr Provencher, et tout jeune qu’il était, il est bientôt choisit pour succéder à Mgr Provencher en 1850. En plus, sa réussite dans l’Athabasca, quoique bien mince, pèse dans la balance, et fait que les Oblats obtiennent la permission de Mgr de Mazenod de continuer de s’occuper et d’étendre leurs missions d’évangélisation dans les Territoires du Nord-Ouest chez les populations nomades autochtones en dépit de l’isolation, des longues distances à parcourir, des conditions climatiques difficiles, et mille autres misères.

C’est ainsi que malgré le petit nombre et les ressources limitées des Oblats, la congrégation essaime rapidement dans ce qui est aujourd’hui le Nord et l’Ouest canadien. En ce qui concerne ce qui est aujourd’hui la Colombie Britannique, ces missions sont développées par un autre groupe de missionnaires oblats qui avait été envoyé en Oregon et qui avait étendu leurs apostolat aux tribus autochtones de la Côte du Paicifique.

Lors de l’arrivée des Oblats, le diocèse de Saint-Boniface, créé en 1847, comprend les bassins hydrographiques de l’Athabasca et du Mackenzie et le territoire qui compose  aujourd’hui les provinces du Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta. En 1860, le vicariat apostolique de l’Athabaska-Mackenzie est détaché du diocèse de Saint-Boniface. Un vicariat est une région de mission où le nombre de fidèles catholiques sont insuffisants pour créer des paroisses. Dans le cas de l’Athabaska-Mackenzie, il comprend le vaste territoire des bassins des rivières Athabasca, la Paix et du fleuve Mackenzie, des Rocheuses jusqu’à l’océan Arctique. Le vicariat apostolique de Saint-Albert est détaché du diocèse de Saint-Boniface en 1868, et comprend ce qui est aujourd’hui l’Alberta jusqu’à la limite frontalière américaine et vers le nord jusqu’au bassin hydrographique de l’Athabasca, et une partie ce qui est de nos jours la Saskatchewan, ainsi que le nord du Manitoba. Trois ans plus tard, en 1871, Saint-Boniface devient un archidiocèse et Saint-Albert, un diocèse. Le vicariat apostolique de la Saskatchewan est détaché du diocèse de Saint-Albert en 1890, et devient un diocèse en 1911.

Références bibliographiques

Grant, John Webster, Moon of Wintertime: Missionaries and the Indians of Canada in Encounter since 1534, Toronto, University of Toronto Press, 1984.

Huel, Raymond, Proclaiming the Gospel to the Indians and the Métis, Edmonton, University of Alberta Press and Western Canadian Publishers, 1996.

Levasseur, Donat, OMI, Histoire des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée: Essai de synthèse, Vol. I: 1815-1898, Montréal, Maison Provinciale, 1983.

Levasseur, Donat, OMI, “La Venue des Oblats de Marie Immaculée en Amérique”, in Raymond Huel (ed.),  Western Oblate Studies 2/Études Oblates de l'Ouest 2, Proceedings of the Second Symposium on the History of the Oblates in Western and Northern Canada, Edwin Mellen Press, 1992.

Levasseur, Donat, OMI, Les Oblats de Marie Immaculée dans l’Ouest et le Nord du Canada, 1845-1967, University of Alberta Press and Western Canadian Publishers, 1995.


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