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Western Oblate Studies 1

>Western Oblate Studies 1Les Oblats et la Colonisation en Alberta

Soeur Alice Trottier, f.j.
Professeur
Collège Newman, Edmonton

 

 

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Le 7 janvier 1914, le père Henri Grandin, o.m.i., vicaire des missions oblates pour l'archidiocèse d'Edmonton, écrivait au père Nazaire-Servule Dozois, o.m. i., de l'administration générale à Rome: «Il serait opportun et très utile de faire connaître ce que les Oblats ont fait pour l'Église dans ce pays qui leur doit tout au point de vue religieux, et où ils seront bientôt au dernier rang»1. Le rêve du père Grandin se trouve réalisé en partie aujourd'hui. Nous venons d'entendre des présentations de travaux déjà élaborés ou en bonne voie d'accomplissement, par des historiens qui ont déjà fait leur marque. Et c'est heureux! L'Ouest doit énormément à la congrégation des Oblats de Marie Immaculée. Un jour, Mgr Émile Legal, o.m. i., rendait ce témoignage:

La Congrégation a été l'instrument providentiel par lequel la foi s'est répandue et fortifiée dans le Nord-Ouest; elle a présidé au début et au développement du Diocèse de St-Albert; elle a fondé et entretenu la plupart du temps à ses frais et dépens, presque tous les établissements religieux2.

Grâce au projet qui vient d'être instauré, il nous sera possible de fouiller cette histoire, de mettre à nu certains aspects plus importants. À mon sens, c'est un privilège d'y travailler, et je le fais avec l'aide de précieux collaborateurs. Le premier, M. Jean Pariseau, vient de prendre sa retraite comme historien en chef pour la section française à la Défense nationale à Ottawa. Le major Pariseau s'est distingué par sa contribution en ce domaine, où il a oeuvré pendant plus de vingt ans. Historien émérite, Albertain de souche et de coeur, son apport au projet sera des plus précieux. M. Gérard Moquin, de Bonnyville en Alberta, a enseigné de nombreuses années dans nos écoles albertaines. Il s'est distingué par son enseignement et par le rôle important qu'il a joué au sein de la francophonie albertaine et dans l'Association canadienne-française de l'Alberta. M. Moquin a accepté de nous prêter son concours en collaborant à notre recherche.

Nous avons choisi, dès le point de départ, de limiter nos recherches à la formation et au développement des paroisses canadiennes-françaises de l'Alberta. Nous aurions pu opter de faire l'histoire des Oblats et des paroisses blanches dans les quatre provinces de l'Ouest et sur une période de 122 ans, c'est-à-dire de 1845 à 1967. Mais nous nous sommes rendus compte que cet effort constituerait une entreprise démesurée. Nous espérons seulement que, dans un avenir assez rapproché, d'autres chercheurs entreprendront semblable recherche dans les autres provinces de l'Ouest ou dans le contexte des autres groupes ethniques. De plus, nous aurions pu choisir, comme encadrement à notre étude, l'ancienne province oblate d'AlbertaSaskatchewan fondée en 1921. Mais en 1986, cette province fut amalgamée à la vice-province oblate de Grouard et à celle de Mackenzie pour former la province Grandin. TI nous a semblé plus pratique de nous limiter au tenitoire actuel de la province civile de l'Alberta.

Nous pourrions décrire notre objectif comme suit: faire une recherché exhaustive sur le rôle qu'ont joué les Oblats de Malie Immaculée auprès de l'élément canadien-français, notamment sur le plan des paroisses et des dessertes blanches, sur le tenitoire de l'Alberta. Nous basons notre etude sur la définition de «paroisse» et de «mission» que donne le Rapport de la province Alberta-Saskatchewan au chapitre général de 1966 (14):

Si on considère l'ensemble de notre apostolat missionnaire et provincial dans notre province, on peut dire que chacun des postes où nos Oblats résident et sont chargés par l'Ordinaire du lieu du ministère auprès des âmes dans un territoire déterminé, est une paroisse. C'est d'ailleurs ainsi que les Ordinaires considèrent ces postes lors des nominations des nôtres à ces divers endroits, meme si tel ou tel de ces postes continue d'être désigné par nous sous le nom de Mission.

Toutefois, étant donné que plus de la moitié de nos paroisses de la province sont encore présentement parmi celles que nous appelons «mission», il est oppOltun d'énumérer toutes nos paroisses sous deux titres différents: paroisses «blanches» et paroisses «de missions» c'est-à-dire dans les réserves indiennes et groupes de Métis.

Notre recherche se fera en trois parties conespondant à trois regions distinctes de l'Alberta et aux trois phases de colonisation: (1) la région centrale d'Edmonton et le sud de la province, (2) la région de Saint-PaulBonnyville, (3) la région de Rivière-la-Paix. À l'intérieur de cette recherche, nous voulons démontrer les efforts faits en faveur de la colonisation francophone par les représentants de l'Église catholique en Alberta – je veux dire les Oblats dans la personne des évêques Vital Grandin, Émile Legal et Émile Grouard, épaulés par des prêtres «séculiers» qui avaient répondu à leur appel et avaient accepté de servir comme agents de colonisation. Je pense aux abbés Jean-Baptiste Morin, A. Ouellette et Aldéric Nonnandeau ainsi qu'aux pères oblats Albert Lacombe, Adéodat Thérien et Jean-Baptiste Giroux.

Dans son oeuvre posthume publiée en 1987, Un rêve français dans le peuplement de la Prairie, le regretté historien du Manitoba français, Robert Painchaud, distingue plusieurs étapes dans le travail de recrutement en faveur d'une immigration francophone qu'on voulait massive dans l'Ouest. La première phase, les années 1874 à 1888, a été caractérisée par les efforts de Mgr Alexandre-Antonin Taché·et du père Lacombe, par le travail plus ou moins efficace d'agents de colonisation laïcs et de la Société de colonization du Manitoba3. Ces sociétés de colonisation ont servi de contreforts. Le professeur André Lalonde de Régina en a fait le sujet de sa thèse intitulée «Settlement in the North-West Tenitories by Colonization Companies, 1881-1891».

La deuxième phase s'est étendue de 1888 à 1900. Chacun des évêques de l'Ouest canadien - tous des Oblats - obtint les services à plein temps d'un missionnaire-colonisateur. Selon Painchaud, il Yeut près de cent personnes, dont quelques-unes dans des rôles très minimes, à s'impliquer dans divers programmes de colonization4.

En ce qui nous concerne, ce fut la période marquante de la colonisation, celle de 1890, pour la région d'Edmonton et plus tard, la reprise, dans les années 1910 pour la région de Saint-Paul et 1920 pour la Rivière-la-Paix. C'est alors que des centres bien canadiens-français (la plupart ne le sont plus, hélas!) ont surgi de ce mouvement et ont joué un rôle capital pour le rayonnement du français dans notre province. La paroisse Saint-Joachim d'Edmonton a constitué un point statégique pour les Oblats et pour notre survivance en Alberta. Fondée en 1854 par les Oblats, elle est la plus ancienne paroisse de l'archidiocèse; elle a abrité le premier séminaire diocésain, le journal la Survivance, l'Association canadienne-française de l'Alberta et une élite francophone influente dans la société d'Edmonton. De Saint-Joachim, l'influence des Oblats a rayonné à travers toute la province. Mgr Taché avait désiré édifier un «petit» Québec sur les rives de la rivière Rouge. «À partir de 1881 et jusqu'à son décès en 1894... il envisagea de plus en plus la possibilité de créer une 'chaîne' de paroisses francophones qui s'étendrait vers l'ouest»5. Indubitablement, ce plan de 1889 marquait une préférence pour une approche systématique de la colonisation.

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