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La vie oblates dans l'Ouest

Page 1, Prières, cantiques et catéchisme en langue montagnaise ou chipeweyan, Lac la Biche, 1887,  Fonds Oblats, province Grandin, Archives provinciales de l'Alberta/Page 1, Prayers, hymns and catechism in the Montagnais or Chipeweyan language, Lac La Biche, 1887, Oblate Fonds, Grandin Province, Provincial Archives of Alberta Lorsque Mgr Eugène de Mazenod se rend compte des difficultés que doivent endurer ses missionnaires lorsqu’ils commencent à pénétrer dans les Territoires du Nord-Ouest et la Terre de Rupert (intégrés dans le giron du Canada en 1870), il pense sérieusement à abandonner ce projet de missions. Non seulement les missionnaires doivent-ils voyager sur de longues distances dans des régions isolées de la forêt boréale ou même dans des zones de permagel, ils doivent aussi apprendre à survivre et à s’approvisionner tout en accomplissant leur tâche d’évangélisation des peuples nomades qui n’ont peu ou pas de connaissances de la culture européenne ou du catholicisme. Pour réussir dans le Nord-Ouest, ainsi que dans le Grand Nord, le missionnaire doit être en bonne santé, autosuffisant et débrouillard. Il doit être capable de construire une chapelle de mission et sa résidence, tout en ayant la forme pour voyager de longues distances, savoir chasser, faire la pêche et durant l’été, cultiver un jardin pour s’approvisionner pour les saisons creuses. Souvent les missionnaires embauchaient un homme pour les aider, soit comme guide, chasseur ou pécheur. S’il y avait le personnel, il arrivait aussi que les pères oblats soient accompagnés de frères oblats qui s’occupent des travaux manuels, ce qui permet au missionnaire de s’occuper de l’évangélisation. Le succès des missions dépend surtout de la capacité du missionnaire d’apprendre les langues autochtones, de pouvoir vivre dans des conditions difficiles dans des régions souvent isolées et surtout de cultiver des bonnes relations avec les populations indigènes.

Les conditions uniques que les Oblats devaient affronter ont donné un caractère spécial à leurs missions. Au début, ils suivent les routes du commerce des fourrures, où ils sont accueillis dans les postes de la Compagnie de la Baie d’Hudson et peuvent rencontrer les employés de la CBH et leurs familles métisses qui habitent aux postes. Les Oblats rencontrent aussi les chasseurs autochtones qui se rendent aux forts pour échanger leurs pelleteries et ils les accompagnent dans leurs camps pour évangéliser les femmes, les vieillards et les enfants. Lorsqu’ils commencent à avoir des missions permanentes avec une résidence dans un lieu dit, les missionnaires continuent le même travail, enseignant le catéchisme, administrant les sacrements et célébrant la messe. L’étude des langues autochtones fait partie de leurs tâches initiales, puisqu’il est essentiel qu’ils arrivent à communiquer avec leurs ouailles et préparer des prières, des cantiques et des sermons dans les langues indigènes. Avec l’innovation de l’écriture syllabique, méthode que les missionnaires enseignent aux autochtones (et qu’ils apprennent presque du jour au lendemain) les missionnaires leur fournissent des textes de prières ou de cantiques écrits à la main. Lorsque les Oblats achètent une presse typographique, ils publient des feuilles volantes, des textes pour le service religieux et la prière individuelle et des livres de prières et des récits de l’évangile dans plusieurs langues indigènes. En plus de leur travail comme religieux, les Oblats sont aussi appelés à rendre des services séculiers, tels des soins de santé, de l’instruction dans divers métiers et travaux, médiateurs entre des tribus guerroyantes, ainsi que représentants des peuples autochtones lors de la signature de traités avec le gouvernement canadien.

Les Oblats dans l’Ouest ne travaillaient pas en autarcie; dans leurs débuts, ils voyagent aux frais de la CBH dans leurs bateaux ou avec leurs brigades qui transportent aussi leurs effets personnels et leurs provisions. Ils sont logés aux forts, et souvent la Compagnie leur fournit la main d’œuvre pour la construction de leurs premières « maisons-chapelles ». Jusqu’à 1870, la CBH est l’autorité civile dans le Nord-Ouest, et il y a parfois des accrochages entre la Grande Compagnie et les Oblats. La Compagnie s’inquiétait surtout que les missionnaires influenceraient les autochtones à délaisser leur mode de vie de chasse et de cueillette traditionnelle sur lequel le troc des fourrures était basé. Mais, en général, la CBH restr neutre en ce qui concerne la présence des missionnaires catholiques dans les postes de traite et les environs, et ne se mêle pas dans les conflits qui surviennent entre les divers dénominations religieuses chrétiennes.

C’est que les missionnaires Oblats de Marie-Immaculée ne sont pas les seuls missionnaires à venir évangéliser dans le Nord-Ouest. Ils sont précédés par des missionnaires anglais, méthodistes et anglicans, venus avec la CBH. Si les rapports de ces derniers sont plus favorables avec la Compagnie, ceux des catholiques sont meilleurs avec ses employés, particulièrement les Métis francophones. Issus des voyageurs canadiens, leur rattachement familial à la religion catholique et la culture française fait que les missionnaires oblats accueillis chaleureusement. Le travail d’équipe des missionnaires oblats en ce qui concerne l’apprentissage des langues autochtones, leur est un autre atout, qui les avantage dans leur apostolat chez les autochtones, en comparaison avec les efforts des missionnaires protestants qui sont moins connaissants des langues indigènes. Une grande rivalité sévit entre les dénominations protestantes et les catholiques, chacun voulant s’assurer la conversion des tribus. Si les protestants s’installent dans une région où les catholiques n’y sont pas, les Oblats se sentent obligés d’y envoyer un des leurs pour contrer l’influence « hérétique » de leurs rivales.

Références bibliographiques

Grant, John Webster, Moon of Wintertime: Missionaries and the Indians of Canada in Encounter since 1534, Toronto, University of Toronto Press, 1984.

Huel, Raymond, Proclaiming the Gospel to the Indians and the Métis. Edmonton, University of Alberta Press and Western Canadian Publishers, 1996.

McCarthy, Martha, From the great river to the ends of the earth: Oblate missions to the Dene, 1847-1921, Edmonton, University of Alberta Press, c1995.


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