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Asie Du Sud-Est

L’histoire des nations de l’Asie du Sud-Est du Cambodge, Laos et du Vietnam est commune et unique. Les événements dans une nation dépassent souvent les frontières mutuelles, affectant les gens de la région, comme il en a été le cas avec la guerre du Vietnam. De plus, tous ces pays ont subi l’influence de pays étrangers tels que la France et la Chine. En même temps, chaque pays consiste de différents peuples et culture. Par exemple, tandis que les Laotiens et les Cambodgiens sont principalement bouddhistes, les Vietnamiens, traditionnellement, ont un système mixte de croyances confucéennes et taôistes. De plus, chaque pays a de grandes minorités ethniques vivant à l’intérieur de ses frontières. Pour cette raison, il faut mieux traiter chaque nation individuellement. Par contre, quand on vient à explorer l’histoire de leur immigration au Canada, les trois nations partagent plus de similarités que de différences.

L’immigration en provenance du Cambodge, Laos et du Vietnam est un événement moderne. Les premiers à traverser le Pacifique sont des étudiants vietnamiens dans les années 1950. Ces étudiants reçoivent des bourses d’études de l’Église catholique romaine. Dû à la longue implication de la France au Vietnam, beaucoup de Vietnamiens parlent français, alors la plupart de ces étudiants choisissent le Québec pour faire leurs études. Tandis que certains retournent au pays, beaucoup d’autres continuent de vivre au Canada après avoir été diplômés. Jusqu’en 1975, les étudiants nantis de bourses d’études (certains bénéficient aussi de bourses avec le Plan Colombo) forment la petite vague d’immigrants de l’Asie du Sud-Est.

L’année 1975 est importante dans l’histoire des trois nations asiatiques du Sud-Est. C’est l’année où les partis communistes prennent le contrôle de ces trois pays. Après des années de lutte contre la France, tout d’abord, puis les États-Unis, le Nord Vietnam communiste prend finalement le contrôle du Sud Vietnam. La même année, la monarchie laotienne est renversée par les forces communistes et les Khmer rouges, dirigés par le despote Pol Pot, prennent le pouvoir au Cambodge,

Ces changements dramatiques aboutissent à une migration de masse pour ces trois nations. Les premiers immigrants partent durant le premier semestre de l’année 1975 car il apparaît évident que le Sud Vietnam va bientôt tomber. Beaucoup de Vietnamiens du sud s’enfuient, craignant la répression pour avoir été alliés au gouvernement américain. Ces immigrants forment deux groupes : les hommes d’affaires et représentants officiels, et de jeunes étudiants et le personnel militaire. Ces immigrants fuient non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis, en France et en Australie. La majorité de ceux qui s’installent au Canada choisissent le Québec à cause de la langue française. Ces immigrants bénéficient de l’aide des gouvernements fédéral et provinciaux du Canada et du petit nombre de Vietnamiens déjà établis pour s’installer. Un système d’entre aide conjugué aux capacités linguistiques et éducatives de ces immigrants fait que beaucoup vont s’adapter très bien à la vie canadienne.

La vague d’immigrants suivante vient des trois pays. Ces personnes vont être connus comme étant les «réfugiés de la mer» ( boat people). Le changement de gouvernement au Laos et au Cambodge cause aussi une migration et un déplacement massifs. Au Laos, un grand nombre de personnes qualifiées et éduquées s’en vont, craignant la persécution et une pauvre économie. En 1977, le nombre de Laotiens qui partent augmente encore plus à cause de la sécheresse. Au Cambodge, la désespérance est encore plus prononcée. Trois jours après avoir capturé Phnom Penh, la capitale du Cambodge, les Khmer rouges évacuent la ville entière. Cette évacuation forcée est multipliée partout dans le pays dans les grandes villes importantes alors que le gouvernement déplace les gens pour qu’ils cultivent la terre dans le but plus large de renverser complètement la société cambodgienne. Des gens s’échappent dans les pays voisins du Vietnam et de la Thaïlande, poussés par la terreur, sachant que rester au Cambodge signifierait certainement la mort, causée soit par la famine soit par les hommes de main de Pol Pot. Durant le régime de terreur des Khmer rouges, un total de 1.7 million de Cambodgiens vont perdre la vie (sur une population totale de 7.1 millions – presque le quart de la population). Une autre vague de réfugiés fuit le pays en 1979 après que le Vietnam ait renversé les Khmer rouges et les ait remplacés par des dirigeants dépendant du Vietnam.

Alors que le gouvernement communiste du Vietnam n’est pas aussi brutal que son homologue cambodgien, la politique de nationalisation tourne l’économie du pays sans dessus dessous. Les plus touchés sont les groupes ethniques chinois qui, en plus de se faire nationaliser leurs entreprises, souffrent de discrimination à cause de leur ethnicité. Beaucoup de Chinois quittent le pays; ils sont rejoints par un groupe encore plus important de Vietnamiens.

Ce sont ces personnes qui deviennent célèbres en tant que «réfugiés de la mer» car ils quittent le Vietnam dans des embarcations précaires et surpeuplées. Ils naviguent jusqu’en Malaisie, Singapour, l’Indonésie et Hong Kong, nombre d’entre eux perdant la vie durant le voyage. Dans ces pays, ils sont placés dans des camps de réfugiés, certains étant contrôlés par la Haute Commission des Nations Unies pour les réfugiés (HCNUR). Bien que les voyages pénibles en bateaux de ces personnes leur attirent l’attention des médias mondialement, beaucoup de gens du Cambodge et du Laos s’enfuient à pied. Ces réfugiés finissent en Thaïlande, encore dans des camps de réfugiés.

De ces camps, les réfugiés sont sélectionnés pour une immigration permanente en direction de pays divers, incluant le Canada. L’engagement du Canada pour les réfugiés est issu de plusieurs facteurs : tout d’abord, beaucoup de Canadiens éprouvent de la sympathie pour les «réfugiés de la mer» et les terribles épreuves qu’ils ont endurées, deuxièmement, il y a des gens au gouvernement qui souhaitent voler la vedette aux États-Unis et à la Grande-Bretagne, et troisièmement, les ministres du gouvernement sont encore hantés par les souvenirs du refus du Canada d’accepter les Juifs immigrants en temps de nécessité, avant et durant la Deuxième Guerre mondiale.

Le point culminant de ces trois facteurs est la Loi sur l’immigration de 1976. Cette loi contient une disposition unique qui autorise le parrainage privé des réfugiés. Des associations caritatives et non lucratives, ou des groupes de cinq citoyens adultes peuvent alors parrainer une famille de réfugiés en leur fournissant un domicile, en leur trouvant du travail ou en les enrôlant dans des programmes d’études, et en devenant financièrement responsables de leurs besoins pendant un an. Le gouvernement canadien annonce qu’il va faire correspondre ce nombre de parrainage avec son propre nombre. Cependant, le nombre de parrainages privés est si extrême que le gouvernement est incapable de le faire.

Le programme de parrainage vise principalement les gens qui arrivent du Vietnam. Les Cambodgiens et Laotiens sont alors considérés comme étant des résidents temporaires qui finiront éventuellement par retourner dans leur pays natal. De ce fait, la somme d’énergie mise à disposition des Vietnamien n’est pas appliquée également aux trois groupes, et les Cambodgiens et les Laotiens doivent compter sur des parrainages privés.

Comparée aux premiers immigrants vietnamiens, la nouvelle vague de réfugiés (des trois pays) connaît plus de difficultés à s’adapter à la vie canadienne. Beaucoup sont peu éduqués et parlent peu ou pas du tout l’une des deux langues officielles. De ces pays, les réfugiés cambodgiens et laotiens ont le plus de mal à s’adapter à cause du manque de support du gouvernement. La plus part des problèmes touchent le fait de trouver du travail. Ceux qui ont le plus de chance de trouver un emploi sont les plus jeunes et ceux qui parlent anglais. Parmi eux, la plupart des réfugiés trouvent du travail en usine, dans les restaurants et autres petits emplois non qualifiés.

Entre 1979 et 1980, soixante-dix mille réfugiés de l’Asie du Sud-Est entrent au Canada. De ce nombre, cinquante-huit mille viennent du Vietnam, Sept mille sept cent du Laos et sept mille du Cambodge. À l’origine, ces réfugiés sont répartis dans différentes provinces en se basant sur le nombre de la population de celles-ci. Par exemple, la Colombie-Britannique ayant 12 pour cent de la population canadienne, 12 pour cent des réfugiés sont y ainsi placés. Par contre, ce système de distribution ne dure pas. Beaucoup d’immigrants placés dans des petits centres, gravitent vers les plus grandes villes ou des communautés d’immigrants sont déjà établies. Cela mène à une distribution des immigrants inégale; la plupart des Cambodgiens vont à Montréal, tandis que Vancouver devient la terre d’accueil des Vietnamiens principalement, et que Toronto accueille à la fois les Vietnamiens et les Laotiens. L’emploi joue aussi un rôle important dans la migration transcanadienne. Les centres où les emplois sont disponibles attirent les immigrants récents. Par conséquent, Edmonton et Calgary voient arriver un nombre accru d’immigrants.

La vague d’immigrants connus comme étant les réfugiés de la mer prend fin en 1981. Cependant, la fin de cette vague ne signifie pas l’arrêt de l’immigration asiatique du Sud-Est. La période entre 1982 et 1991 devient connue comme étant la circulation continue. Beaucoup d’immigrants de cette vague arrivent non pas sous la catégorie de réfugiés mais en tant que partie du projet de réunification familiale de la politique sur l’immigration canadienne. Le nombre d’immigrants arrivant au pays diminue après 1991 alors que l’économie dans l’Asie du Sud-Est commence à s’épanouir.

De nos jours, en Alberta, la plupart de ces immigrants vivent à Calgary et à Edmonton. Des trois nationalités, les Vietnamiens forment le plus grand groupe, constituant plus de 90 pour cent de la population asiatique du Sud-Est dans la province. Ces trois groupes promeuvent leurs cultures par des célébrations de leurs nourritures, danses et costumes traditionnels, que ce soit au moyen d’organismes culturels, de fêtes de congés traditionnelles ou en participant à la Fête du patrimoine d’Edmonton.

Sources:
Beiser, Morton. Strangers at the Gate: The ‘Boat Peoples’s’ First Ten Years in Canada. Toronto: University of Toronto Press, 1999.

Dorais, Louis-Jacques. The Cambodians, Laotians and Vietnamese in Canada. Translated by Eileen Reardon. Ottawa: Canadian Historical Association, 2000.

Palmer, Howard, and Tamara Palmer, eds. Peoples of Alberta: Portraits of Cultural Diversity. Saskatoon: Western Producer Prairie Books, 1985.
http://multiculturalcanada.ca/ecp/content/vietnamese.html
http://multiculturalcanada.ca/ecp/content/cambodians_khmer.html
http://multiculturalcanada.ca/ecp/content/lao.html
http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/country_profiles/1243892.stm
http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/country_profiles/1154621.stm
http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/country_profiles/1243338.stm
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