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Saint Joachim / Edmonton

La population du Fort des Prairies (fort Edmonton) en 1838 est largement de souche francophone, issue des voyageurs du commerce des fourrures. En cette année, les prêtres séculiers du diocèse de Québec, Norbert Demers et Modeste Blanchet, en route vers la Côte du Pacifique pour répondre aux besoins de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) dans ses efforts d’implanter une colonie en Oregon, s’arrêtent au fort des Prairies et reçoivent les catholiques de l’endroit, dont certains n’ont pas reçu les sacrements depuis leur départ de la vallée du Saint-Laurent. Edmonton, AB - St. Joachim Church [in Fort Edmonton], c1887. (OB574 - Oblate Collection at the PAA)Les prêtres leurs offrent les services du culte, baptisant vingt-cinq enfants et cinq adultes et régularisant trois mariages. Ce sera encore quatre ans, en 1842, avant que le prêtre séculier M. Jean-Baptiste Thibault de Saint-Boniface, se rende en visite de mission au Fort Edmonton. C’est alors qu’il ouvre premier registre des baptêmes, mariages et sépultures qu’il nomme le registre « des Forts des Prairies » et qui sera tenu de la mission Sainte-Anne pour la grande région, lorsqu’un une résidence pour les missionnaires y est construite. Ainsi du lac Sainte-Anne, M. Thibault visite le fort des Prairies de temps en temps, mais en 1852, épuisé par cette vie de pénibles voyages de missions, il est remplacé par le père Albert Lacombe, qui n’a pas encore commencé son noviciat Oblat.

Lors de la visite épiscopale au fort des Prairies en mars 1854, la mission au fort Auguste (aussi connu comme le fort Edmonton) est nommée en honneur de saint Joachim. Ceci est en contrepartie à la mission Sainte-Anne. au lac du même nom; saint Joachim étant l’époux de sainte Anne, les parents de Marie, mère de Jésus. Dans leur évangélisation de la population qui habite dans cette région, les missionnaires se servent du motif de la Sainte Famille de Jésus, sachant que les autochtones ont un grand respect pour les aînés. Ce genre de synchronisme a souvent été utilisé dans l’Église catholique par les missionnaires.

R.P. Albert Lacombe, OMI, Nov. 1911. (OB3146 - Oblate Collection at the PAA)Lorsque le père Lacombe, ainsi que d’autres missionnaires après lui, visite le fort Edmonton, il est toujours accueillit par le facteur en chef, John Rowand, qui lui permet d’utiliser un petit bâtiment à l’intérieur de l’enceinte du fort pour les services religieux et où les missionnaires de passage peuvent habiter. Rowand vient à décèder au cours de 1854 et un de ses remplaçants, William Christie, reconnaissant les bons services que les missionnaires donnent en ce qui concerne le maintient de l’ordre particulièrement avec les Premières Nations, trop souvent belligérantes, fait ériger une chapelle à l’intérieur du fort; elle est complétée pour le service religieux de la veille de Noël 1859. Construite pour donner au missionnaire une résidence lors de ses visites, ce sera dans cette maison-chapelle que la première école d’Edmonton est établie en 1862. Le maître d’école est le frère Constantin Scollen et l’école est seulement pour les garçons, enfants des employés du fort. L’école ne réussit pas et le projet est abandonné en 1868. Il est souvent dit qu’il s’agit de la première école en Alberta, mais les Sœurs Grises de la mission de Notre-Dame-des-Victoires au lac la Biche avait déjà une école de jour avec 54 enfants à la fin de 1864.

Durant ces années qui suivent, le maintien de l’ordre devient possible grâce à l’arrivée de la Police à cheval du Nord-Ouest, et son rôle de pacificateur remplace en grande partie celui que les missionnaires tenaient pendant de nombreuses années. Des colons commencent aussi à s’établir dans la région, et l’église à l’intérieur du fort devient encombrante pour les activités normales du commerce des fourrures. Ainsi, en 1876, la maison-chapelle est démontée et déménagée à l’extérieur du fort, sur la propriété de M. Malcolm Groat, qui donne neuf acres de terre aux Oblats pour l’église et le cimetière, à environ trois kilomètres au nord-ouest du fort. Cet emplacement se trouve à l’intersection de la 107ième avenue et de la 116ième rue, où est présentement le cimetière de Saint- Joachim. Une nouvelle chapelle est érigée avec le matériel de l’ancienne chapelle, et quoique plus éloignée du fort, la nouvelle mission attire toujours des fidèles.

Durant ce temps, la disparition des hardes de bisons facilite les traités du gouvernement canadien avec les indigènes qui, par désespoir, face à la famine, acceptent de se placer sur des réserves. Après 1885, suite aux répercussions de la rébellion du Nord-Ouest, une bonne partie des Métis qui habitent dans la région du fort Edmonton s’éloignent du bourg en croissance. Le gouvernement canadien fait la promotion de la colonisation dans l’Ouest et des colons commencent à venir s’établir dans la région. Le clergé oblat et des hommes d’affaires font aussi la promotion des terres de l’Ouest. Certains viennent, un grande proportion de ceux qui viennent dans la région d’Edmonton sont des Canadiens français de souche, mais recrutés aux États-Unis. La mission Saint-Joachim leur sert de point de rencontre.

Mgr. Émile Grouard, OMI, [1910-1912]. (OB3045 - Oblate Collection at the PAA)Mgr Grandin, évêque du diocèse de Saint-Albert, avait acheté en 1886 des terres plus rapprochées du centre d’Edmonton, à une centaine de mètres à l’ouest de l’ancien fort, qui allait bientôt fermer ses portes. Grandin nomme son neveu, le père Henri Grandin comme résidant de la mission Saint-Joachim. Le frère Patrick Bowes, célèbre menuisier des Oblats, vient y construire une église. Celle-ci s’avère trop petite pour la congrégation catholique qui, au fil des ans, ne cesse d’augmenter. En 1899, la présente église Saint-Joachim est construite; elle figure dans le répertoire des trésors du patrimoine bâti des lieux historiques de la province.

Mgr. Émile Legal, OMI, [1897-1920]. (OB3272 - Oblate Collection at the PAA)Avec la croissance de la ville, un quartier francophone se crée autour de l’église. La paroisse de Saint-Joachim est finalement érigée canoniquement par Mgr Legal le 26 avril 1910. Mais puisque l’église paroissiale doit suffire à tous les catholiques de la ville, francophones et anglophones, quelques années plus tard, la paroisse Saint-Joseph est érigée à l’extrémité nord des bornes de la propriété paroissiale, sur la 111ième rue, afin de mieux desservir la population anglophone. Le successeur de Mgr Legal, Mgr Henry John O’Leary y installe sa cathédrale sur le coin de la 111ième rue et l’avenue Jasper, maintenant la Basilique de Saint-Joseph.

La paroisse Saint-Joachim reprend sa vocation francophone et son clergé continue d’appuyer la population canadienne-française dans la protection de ses droits linguistiques et confessionnels, particulièrement en ce qui concerne les écoles, suite à l’adoption d’une loi rendant l’Anglais obligatoire comme langue d’enseignement (1892)  et qui ne donnait que droit à l’usage limité de d’autres langues. Des institutions se regroupent aussi auprès de la paroisse Saint-Joachim, comme l’Hôpital Générale d’Edmonton, administré par les Sœurs Grises. Les Sœurs de la Miséricorde qui avaient ouvert un hospice pour les filles-mères, se rapprochent de Saint-Joachim; leur hospice deviendra l’Hôpital de la Miséricorde, maintenant dans l’Ouest de la ville. Il y avait aussi l’école catholique de Saint-Joachim, maintenant l’École catholique Mgr.Vital Grandin. Les Fidèles Compagnes de Jésus arrives à Calgary en 1885, et où elles avaient fondées une école, viennent à Edmonton en 1888 et établissent l’école Saint-Joachim District No. 7. Elles avaient 23 étudiants au premier jour et 35 à Noël. Les gamins anglophones qui allaient à cette école, incapables de dire correctement ce nom difficilement prononçable en anglais, en faisaient une farce, disant que l’école s’appelait « Saint Whack-Em » (c-à-d. saint Frappez-Les); c’était à l’époque où la discipline corporelle existait.

Au cours des années, les Oblats, qui ont tenu leur bureau provincial au presbytère de la paroisse Saint-Joachim jusqu’à très récemment, ont contribué énormément à la communauté paroissiale et à la francophonie albertaine. Les Oblats sont actifs en ce qui concerne la création de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) en 1926,  du journal La Survivance et, une vingtaine d’années plus tard. à la promotion et la création de la station de radiodiffusion de langue française, CHFA, vendue à la Société Radio-Canada en 1973. Plusieurs Oblats ont été rédacteur-en-chef de La Survivance, le père Achille Auclair (1930-1934), le père Gérard Forcade (1934-1949), le père Paul-Émile Breton (1942-1944 et 1950-1953), le père Jean Patoine (1953-1972), le père Clément Tourigny (1964-1965), et le père Jean-Maurice Olivier (1965-1967). Le père Jean Patoine a aussi été le curé de la paroisse de Saint-Joachim et secrétaire général de l’ACFA. La paroisse est toujours desservie par les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée.

Références bibliographiques:

Champagne, Joseph-Étienne, o.m.i., Les Missions Catholiques dans l’Ouest Canadien (1818-1875). Scolasticat Saint-Joseph, Ottawa: Éditions des Études Oblates, 1949.

Champagne, Juliette, La Mission Notre-Dame-des-Victoires, Lac-la-Biche, 1853-1963, entrepôt et couvent-pensionnat, Narrative history and interpretative matrix for the historic site:, final report, in-house occasional paper, Alberta Culture and Historic Sites Services and Lac La Biche Mission Historical Society, 1992.

Legal, Émile Joseph, Short Sketches of the History of the Catholic Churches and Missions in Central Alberta. Winnipeg : West Canada Publishing Co, 1914.
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Levasseur, Donat, omi, Les Oblats de Marie Immaculée dans l’Ouest et le Nord du Canada, 1845-1967. University of Alberta Press and Western Canadian Publishers, 1995.

Levasseur-Ouimet, France,  D’année en année, de 1659 à 2000, Faculté Saint-Jean, l’Institut du patrimoine, Faculté Saint-Jean, 2000.

_____________.  Saint-Joachim, la première paroisse catholique d’Edmonton, 1899-1999. Edmonton: F. Levasseur-Ouimet, 1999.

Notices and Voyages of the Famed Québec Mission to the Pacific Northwest, translated from the French to English by Carl Landerholm, Oregon Historical Society, Champoeg Press, Portland, 1956.


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