L'Affaire Piquette
C'était le 7 avril 1987 et un MAL du Nouveau parti démocratique de l'Alberta, Leo Piquette, a posé sa question à l'Assemblée législative. Il a posé sa question deux fois, et deux fois on ne l'a pas adressé. Ce n'était pas que sa question n'était pas valide—mais plutôt parce qu'elle fut posée en français.
« En anglais, s'il vous plaît » avait dit président David Carter, qui l'avait informé que s'il ne parlait pas en anglais, il perdrait son droit de poser une question.
D'après Piquette, un franco-albertain de troisième génération et le premier MAL francophone dans plus qu'une décennie, la section 110 de l'Acte des Territoires du Nord-Ouest permettait que le français soit utilisé dans les Assemblées législatives de l'Alberta et de la Saskatchewan.
- L'Alberta Act (l'Acte de l'Alberta), qui a établi l'Alberta comme province en 1905, n'avait pas enlevé ce droit, d'après Piquette.
- Le comité permanent sur les privilèges et les élections a déterminé que Piquette avait, en fait, le droit de parler en français.
L'Assemblée législative de l'Alberta a rapidement changé la loi pour que l'anglais soit la langue parlée lors de l'assemblée.
- L'usage de d'autres langues serait permis avec l'approbation du président.
- Le français n'aurait pas de privilèges spéciaux.
Ce changement et le pardon demandé de Piquette ne semblaient pas raisonnables pour ceux voulant préserver la langue et la culture franco-albertaine. La Francophonie Jeunesse avait organisé un rally de 500 personnes à Edmonton. Cet événement a fait la une partout au Canada et a uni les francophones sur le plan national.
Malgré le soutien du Premier Ministre Brian Mulroney et les chefs des partis NPD et Libéraux, Piquette a éventuellement accepté sa défaite. Par contre, ses actions ont lancé le débat constitutionnel qui irait jusqu'à la Cour suprême du Canada et inciterait de la discussion nationale sur le rôle du français dans les politiques canadiennes.