Depuis des siècles, les peuples des Premières nations de l'Ouest
canadien vivent en autarcie avec la nature, vivant de chasse, de pêche et
d'agriculture. Ils ont des idées fixes sur l'étendue spécifique des
territoires des bandes régionales, mais le concept de propriété leur
est inconnu. Leur organisation sociale est constituée d'interactions
entre groupes pour l'échange de biens; beaucoup d'entre eux étant liés
par les liens du mariage et de la parenté.
Le Traité 8 est le dernier, et le plus ample, des accords territoriaux
établis au 19e siècle entre les Premières nations et le
gouvernement du Canada. Après seulement deux jours de négociations,
l'accord met de côté plus de 840 000 kilomètres carrés de terres.
Depuis ce temps jusqu'au présent, le gouvernement fédéral affirme que
les Cris, les Dénés, les Métis et divers autres peuples des Premières
nations qui habitent à l'intérieur des frontières du Traité 8 ont cédé
le titre à toutes propriétés excepté les terres qui ont été désignées
pour être des réserves. Mais beaucoup de chefs autochtones contestent
cette perspective et allèguent que leurs peuples n'ont fait que signer
un traité d'une nation à l'autre et qui reconnaît non seulement
leur droit de conserver leur mode de vie traditionnel sans restrictions.
Ils insistent qu'ils ont aussi des droits à l'instruction publique,
aux soins de santé, à l'exonération fiscale, à l'exemption au
service militaire obligatoire, à l'accès aux terres, au gibier et aux
autres ressources sur le territoire, pour aussi longtemps que le soleil
brillera.
Plus
de cent ans après la signature du traité, son contexte et son sens, et
le déroulement du processus du traité sont encore vivement discutés. A
ce point, nous aimerions vous entraîner dans ce débat en explorant
quelques aspects des décisions prises en 1899 concernant le traité et
les certificats de métis (scrip) qui ont influencé la vie des peuples du
traité 8.
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