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Mariages à la façon du pays
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Mariages à la façon
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Des esquisses d'enfants métis par le Lieutnant Robert Hood de la première expédition Franklin.Tous ces hommes rattachés aux commerçants de Montréal, du coureur de bois indépendant à l’engagé lié à son employeur par son contrat, ne s’en faisaient pas en ce qui concernait leurs liaisons avec les femmes du pays. Leurs employeurs ne disaient rien non plus, puisqu’il était avantageux de prendre femme chez les indigènes pour les commerçants ainsi que pour les Amérindiens. Les contacts familiaux de la femme aidaient énormément dans le troc, et puisqu’elle préparait la nourriture et les vêtements de son conjoint, il avait ainsi le temps de poursuivre ses intérêts commerciaux. On sait aussi que les Amérindiennes servaient parfois de guide ou de traductrice à leur conjoint. Ces unions de fait n’étaient pas officielles puisqu’il n’y avait pas d’autorité civile ou religieuse dans le pays. Elles étaient connues à l’époque comme des « mariages à la façon du
pays ». Souvent, les enfants nés de l’union des voyageurs et des femmes du pays entreprenaient le commerce de fourrures comme leur père, et le français était une langue de communication importante.

L’évolution des Métis de souche britannique, les half-breeds, affiliés avec la Compagnie de la Baie d’Hudson, se distingue de celle des Métis francophones, mais avec le temps, les deux groupes s’intègrent l’un à l’autre. Puisque ce site est axé sur la culture française en Alberta, le sujet des Métis anglophones sera étudié dans un site web qui est consacré à l’évolution des Métis de l’Alberta.

Différents termes ont été utilisés pour dénommer les descendants francophones des voyageurs. Autour des Grands Lacs, ils se dénomment comme « chicot » (qui n’est plus d’usage) et « bois brûlé », qui sert toujours et est généralement attribué à leur peau basanée. Il est moins certain qu’ils soient appelés métis à cette époque. La terminologie évolue. Par exemple, lorsque les brigades commencent à hiverner à l’Ouest des Grands Lacs, les « hivernants », qui se nourrissent de la viande de bison et l'apprécient, affublent les voyageurs saisonniers du terme péjoratif, « mangeurs de lard », à cause du porc salé, qu’ils transportent avec eux de Montréal.

Avec l’expansion continue du commerce de la traite des fourrures à l’Ouest des Grands Lacs, sur les prairies canadiennes et le nord-ouest du Bouclier Canadien, la population métisse augmente et ils viennent à adoptent le terme "métis" pour se dénommer. Le mot existe dans les langues romanes en Europe depuis des siècles, et depuis le contact avec le Nouveau Monde, il désigne généralement ceux nés d’un croisement d’amérindien et de blanc. Mais durant le 19ième siècle, dans l’Ouest du pays, le terme prend le sens nationaliste pour désigner la population métissée de cette région, incluant les descendants des commerçants de fourrures britanniques. Tous vivent et travaillent sur l’étendue du territoire et, avant la création de la frontière canadienne au 49ième parallèle de latitude, dans ce qui est maintenant les États-Unis.

Suite à la découverte d’un passage au bassin de l’Athabasca en 1778 par le commerçant américain Peter Pond, via le Portage-la-Loche, il y conduit une expédition de 300 hommes à l’emploi d’un groupe d’associés de Montréal, la Compagnie du Nord-Ouest, connue aussi comme les Nor’westers. D’autres compagnies de traite de fourrures seront créées, entre autres, la Compagnie XY, rivale de la CNO, qui éventuellement sera absorbée par la première. Une très forte compétition s’ensuivra, car la CBH tâchera de tenir tête à ses multiples rivaux venant de toute part, incluant les États-Unis. Les compagnies établissent des postes de traite en saute-mouton, remontant ainsi les rivières, et quoique les relations entre les compagnies soient souvent amiables, de sérieuses confrontations armées ont aussi lieu. Une paix sera établie avec la consolidation de la CNO avec la CBH en 1821.

Les Canadiens de la région du Saint-Laurent, réputés comme étant les plus aptes pour les rigueurs du travail sont recherchés pour ces chasses à la fourrure, tout comme pour les expéditions d’exploration, comme celles d’Alexander Mackenzie, Simon Fraser et de Lewis et Clarke. De ces centaines de voyageurs sont issu les Métis de l’Ouest du Canada, et ainsi ceux de l’Alberta. Comme les voyageurs de l’époque de la Nouvelle France, il arrivait souvent que les engagés se plaisaient dans le Nord-Ouest et décidaient de ne pas renouveler leur engagement. Ils se dénomment alors les gens libres.

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