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L’Athabasca était alors considérée plus ou moins impassable,
la CBH ayant perdu plusieurs cargaisons avec leurs hommes dans
ses rapides d’enfer. Mais Taché descend le courant en canot en
1856, se rendant rapidement jusqu’à ses missions de La Nativité
et de Providence ; il la trouve tout à fait passable. Dans les
années qui suivent, une grande ferme est mise sur pied pour
l’élevage de bétail, des champs sont mis en culture et un moulin
est construit pour scier du bois et moudre de la farine. Ce sera
onze ans avant que le système soit rodé comme il faut, mais les
Oblats et leurs employés, surtout des Métis du lac la Biche,
qu’ils embauchent pour le transport, arrivent à si bien
maîtriser les voyages sur l’Athabasca, qu’avec l’arrivée des
moyens de transport modernes, en 1881, la CBH demande leur aide
pour installer un bateau à vapeur sur la rivière Athabasca, pour
délaissant le difficile et coûteux Portage-la-Loche .
Entre temps, le vicariat de l’Athabasca-Mackenzie est créé en
1864, le père Henri Faraud en devient son évêque-coadjuteur. Il
y a alors quatre missions permanentes dans le Nord, avec au
moins un missionnaire résident, la Nativité au lac Athabasca,
Saint-Joseph, au Grand lac des Esclaves, Providence, sur le
Mackenzie, et Notre Dame de Bonne Espérance à Fort Good Hope,
avec un total de douze pères et huit frères . Les sœurs grises
sont établies dans deux endroits, au lac la Biche et à
Providence, un prêtre missionnaire réside aussi au lac la Biche
et un autre à Dunvegan sur la Rivière-la-Paix.
Durant ces années, les missions des plaines subissent une
grande évolution ; les tribus guerroyantes des plaines font la
paix. Les vicariats sont d’énormes territoires et les
missionnaires se concentrent sur les divisions qui leur ont été
donnés, et qui avec le temps deviennent de plus en plus
précises. Le père Vital Grandin, nommé évêque-coadjuteur du
vicariat de Saint-Boniface en 1859, devient évêque du vicariat
de Saint-Albert. Initialement, il s’établit à l’Île-à-la-Crosse,
mais en 1869, il s’installe à Saint-Albert. Il avait alors sept
missions dans le vicariat de Saint-Albert : lac Sainte-Anne,
Saint-Joachim à Edmonton, Saint-Albert, Saint-Paul-des-Cris,
Notre-Dame-des-Victoires au lac la Biche, Saint-Jean-Baptiste, à
l’Île-à-la-Crosse, et Saint-Pierre au lac Caribou .
L’essor des missionnaires oblats continuera presque jusqu’au
années 1960, lorsque l’effet de l’État providentiel commencera
finalement à se faire sentir dans les régions isolées de
l’arrière-pays. Avant leur départ, ils auront monté de
nombreuses écoles résidentielles qui desservent les autochtones,
ainsi que des hôpitaux, surtout gérés par les religieuses, soit
les sœurs de la Charité de Montréal, les sœurs de la Providence
de Montréal et les sœurs de l’Assomption, entre autres.
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