Lors
de l’arrivée des missionnaires catholiques, au 19ième siècle, il
existe déjà quelques communautés fondées par les anciens
voyageurs ou leurs descendants, les Métis, comme Lac-la-Biche et
le Lac Sainte-Anne. D’autres communautés métisses se font et se
défont, comme celle du Lac-la-Vache (Buffalo Lake), site
d’hivernement pour les chasseurs de bisons, des Métis qui
profitaient du marché de peaux de bison, une mode et industrie
qui s’auto-détruisent avec la destruction des troupeaux.
Chevauchant la frontière de l’Alberta et de la Saskatchewan, des
Métis habitent aussi dans la Montagne de Cyprès (Collines de
Cyprès). La colonie de Laboucane (devenu Duhamel) en est un
autre exemple ; dans ce cas, un petit groupe de Métis
s’installent à la traverse de la rivière Bataille. Ils
s’occupent de transport et font aussi de l’élevage sur les
terres libres ; la colonie est arpentée en rangs lors de la
cession du scrip métis. Avec l’arrivée du chemin de fer, ils
n’ont plus de travail et beaucoup d’entre eux s’en vont.
De cette petite communauté, la famille Laboucane possède des
troupeaux de conséquence, mais la plupart de ses membres
décident de partir suivant l’arrivée des colons blancs qui
prennent des concessions ; en 1896, ils se dirigent vers la
colonie de Saint-Paul-des-Métis où on recrute alors des colons
métis. Une fois sur place, les Laboucane profitent des grandes
prairies encore en friche au Nord de la colonie pour pacager
leurs bêtes à corne et leurs chevaux. Leur économie de ranching
persistera jusqu’à l’hiver de 1919, qui ruine presque tous les
éleveurs de la région. En 1896, Laurent Garneau, un Métis de
Strathcona, sur la rive sud de la rivière Nord-Saskatchewan
quitte aussi la ville pour Saint-Paul-des-Métis. La colonie
métisse sera dissolue et le village de Saint-Paul y grandira.
Il y avait eu une population métisse francophone considérable au
fort Edmonton aussi, mais beaucoup d’entre eux partent à cause du déclin
du commerce des fourrures dans le centre de l’Alberta. Ils se
rabattent vers le Nord-Ouest, vers le Petit-lac-des-Esclaves,
Grande Prairie et plus loin encore. La colonie qui s’établit à
Saint-Albert suite à l’établissement de la mission à cet
endroit, accueille des gens du Lac-Sainte-Anne. Une colonie
persiste longtemps autour du lac Ste-Anne et à la mission, mais
c’est Saint-Albert qui gagne en importance. Lac-la-Biche attire
aussi des colons, mais le sol n’est pas très bon, et le gel
précoce décourage un grand nombre de colons qui ont été
recrutés. Par contre, la communauté métisse persiste.
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