Contrairement
à de nombreuses communautés situées plus au nord, la fondation
de Calgary ne dépendit ni du commerce des fourrures ni de
l’église catholique. En fait, le fort de la Police montée du
Nord-Ouest qui allait devenir Calgary fut créé expressément pour
faire échec au commerce illégal du whisky qui détruisait la
culture déjà bien touchée des Pieds-Noirs.
Quand Ephrem A Brisebois arriva avec sa troupe au confluent des
deux rivières (les rivières Elbow et Bow), il y trouva Sam
Livingston. Aventurier irlandais reconnu comme le premier colon
de la région, Livingston faisait partie du décor du premier
Calgary. Brisebois entreprit de créer le Fort Brisebois qui fut
renommé Fort Calgary par le colonel James Macleod après que
Brisebois fut tombé en disgrâce auprès de ses supérieurs. Le nom
est originaire de l’île de Mull en Écosse, où il y une baie de
Calgary (Calgary Bay).
En 1883, la ligne de chemin de fer du Canadien Pacifique arriva
jusqu’au fort et la population de Calgary s’accrut très vite.
L’année suivante, Calgary eut le statut de ville et en 1894 la
ville devint une cité.
Au début du XXe siècle, Calgary avait déjà une population de
4000 habitants. La jeune cité était en plein essor et se
modernisait rapidement : l’eau courante, l’électricité et le
téléphone étaient disponibles, bien qu’accessibles seulement aux
plus riches. Calgary poursuivit sa remarquable croissance et fut
défaite de peu par Edmonton pour devenir la capitale de
l’Alberta.
En 2003, la population métropolitaine était estimée à 1 million
de personnes, faisant de Calgary la plus grande cité de
l’Alberta. Calgary est aussi la ville la plus riche du Canada si
on se base sur le revenu par habitant. Elle s’est très bien
adaptée à certains changements rapides et spectaculaires telle
que l’explosion démographique qu’elle a connu entre 1974 et les
années 1980 résultant du boycott de pétrole arabe et de
l’exploitation de ses propres gisements pétroliers.
En 1988, Ralph Klein étant maire de la ville, Calgary accueillit
les Jeux olympiques d’hiver. La cité continue d’organiser chaque
année le fameux "Stampede", souvent appelé "le plus grands
spectacle en plein air du monde". Cet événement annuel fut conçu
en 1912.
Calgary dès ses débuts a été plutôt anglophone, mais la langue
et la culture francophone ont joué un rôle important, quoique
discret, dans son développement. De nombreuses figures de la
francophonie ont eu une influence significative sur la
communauté. Le père Doucet avait choisi un endroit en amont de
la Elbow River pour y installer une mission. Ce lieu devint le
centre de la communauté catholique de Calgary. L’hôpital de
Sainte-Croix, la cathédrale Ste Marie, le couvent et l’école
secondaire furent tous construits autour de la mission du père
Doucet. Les frères Rouleau (Charles et Edouard) y furent
d’importants partisans de la langue, de la culture et de
l’éducation francophones. Par leur travail au sein de la Société
Saint Jean-Baptiste (devenue depuis l’Association canadienne
française de l’Alberta, l’ACFA) et des Chevaliers de Colomb,
leur activité dans les conseils scolaires et auprès des
tribunaux de l’Alberta, leur contribution fut telle qu’on nomma
Rouleauville la région où ils habitaient. Le Dr. Louis
Beauchemin, originaire de Calgary et président de l’ACFA joua un
rôle déterminant dans la fondation de la Conseil de la
radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, (CRTC).
De nos jours, 22 écoles de Calgary offrent des programmes
d’immersion française, soit 12 écoles élemenataires, 6 écoles
secondaires de premier cycle et 4 écoles secondaires de deuxième
cycle. Il y a également un lycée français, le Lycée Louis
Pasteur (voir : http://www.lycee.ca).
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