Déjà en 1898, le premier journal franco-albertain L’Ouest canadien fait allusion au travail du Cercle dramatique français sous la direction de Joseph Bilodeau. De 1906 à 1908, les journaux parlent aussi des succès du groupe d’Émile Tessier, “Le Cercle canadien d’Edmonton” et de ceux du Club dramatique et musical de la paroisse Immaculée-Conception d’Edmonton.
L’année 1911 est une année spéciale dans les annales du théâtre franco-albertain. C’est l’année de la “Représentation de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ” à Saint-Albert, spectacle qui regroupe 140 comédiens et participants. C’est également en 1911 que le Juniorat Saint-Jean joue ses premières pièces et que la célèbre comédienne Sarah Bernardt visite la ville d’Edmonton.
Le premier directeur artistique du Cercle Jeanne d’Arc créé en 1913 est Paul Mauvier. Hervieux le remplace en 1917 et occupe le poste pendant les vingt prochaines années. Les plus grands succès des années 1930 appartiennent à la troupe d’Hervieux qui, en 1934, interprète une pièce inédite franco-albertaine de Mme Emma Morrier “Bon sang ne ment pas”. Le groupe remporte la victoire au Festival provincial de théâtre à Calgary et se rend au concours national. L’histoire se répète en 1938 avec la troupe “Le Cercle Molière
d’Edmonton”. Suite au décès d’Hervieux en 1943, Laurier Picard et “Le théâtre français” prennent la relève. Entre 1955 et 1960, on fait du théâtre en français un peu partout : à Saint-Paul, à Saint-Joachim et au Collège Saint-Jean sous la direction du père Mercure.
À compter de 1963, deux groupes sont particulièrement actifs à Saint-Jean : “Les collégiens comédiens” sous la direction de Réginald Bigras et
“Le Rideau rouge” fondé et 1967 par France Levasseur-Ouimet. La même année, ces deux directeurs participent à la fondation du “Théâtre français d’Edmonton” (TFE) dans sa deuxième incarnation.
Julien Forcier, le premier directeur artistique salarié du TFE entre en fonction en août 1970. Plusieurs personnes occuperont ce poste par la suite : France Levasseur-Ouimet, Jean Fortier, Claire Ifrane, Eve Marie et Pierre Bokor.
En Alberta, les troupes francophones foisonnent pendant les années 1970 et 1980. Fondée en 1978, La Boîte à Popicos présente du théâtre pour jeune public. La troupe est aussi l’instigatrice d’un festival de théâtre jeunesse qui continue à connaître beaucoup de succès depuis sa fondation en 1989. En 1980, Pierre Bokor, le nouveau directeur artistique du TFE fonde la troupe du Théâtre à la Carte à la Faculté Saint-Jean. En 1985, Gisèle Lemire fonde le Théâtre du Coyote. Plusieurs nouveaux petits groupes tels que La Troupe 2 +1 et la Troupe Toutourien ne dure que le temps d’une pièce. À Calgary, en 1981, deux troupes réunissent de nombreux amateurs de théâtre : “Le Tréteau des Rocheuses”, et “La Troupe des Avant-Cîmes”. À Falher, dans le nord de la province, le groupe “La Débâcle” est sous la direction d’Ernest Chiasson. De 1988 à 1992, le groupe “Franco-Gang” de Plamondon présente au public albertain une saga intitulée “Séraphin”.
En 1992, les circonstances font en sorte que toutes les troupes albertaines se fusionnent pour devenir “l’Unithéâtre”. Le nouveau groupe est alors sous la direction artistique de Guylaine Normandin avec l’appui de Daniel Cournoyer. Depuis qu’il est directeur artistique, Daniel Cournoyer s’efforce d’encourager la création d’oeuvres franco-albertaines. Parmi celles-ci il faut compter plusieurs comédies musicales à grande distribution ainsi que plusieurs tournées interprovinciales.
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