C’est durant la campagne électorale de 1909 que Wilfrid
Gariépy, candidat libéral à l’Assemblée législative de l’Alberta
pour la circonscription de Saint-Albert, fonda Le Progrès comme
outil de propagande1. Il ne gagna pas cette fois-là, mais Gariépy
siègeait déjà au conseil de la ville depuis 1906, et resta en
fonction jusqu’en 1910. Il fut aussi membre du conseil scolaire
de 1904 à 1912. Par contre, il se représenta aux élections
provinciales de 1913 et est élu et nommé au cabinet comme
ministre des Affaires municipales pour le gouvernement libéral,
poste qu’il conserve jusqu’en 1918. Réélu, il est secrétaire
provincial jusqu’en 1921. Après cette date, Gariépy retourne à
Québec, où il brigue les élections fédérales comme candidat, il
sera élu député de Trois-Rivières en 1935 et en 1945.
Quant au Progrès, Gariépy vend le journal en 1909 à T. L.
Girard et J.Adolphe Nantel. Ce dernier devint le seul
propriétaire quelques mois plus tard, mais il revend à Omer St.
Germain en octobre de la même année. Gariépy rachète le journal
en 1912. Deux autres journaux hebdomaires existaient déjà, Le
Courrier de l’Ouest et L’Ouest canadien (c’était le deuxième du
nom). Le mandat du journal était la promotion de la colonisation
par des Canadiens-français et autres francophones et de défendre
leurs intérêts, et bien sûr, le journal appuyait le parti
libéral.
Le bût initial de desservir la population de Saint-Albert et
Morinville s’avérant insuffisant, le journal change son nom au
Progrès Albertain en 1914. Mais le journal cesse soudainement de
publication le 19 août 1915, durant l’absence de Gariépy (qui
assistait à une conférence politique à San Francisco), lorsque
le rédacteur publia des preuves incontournables que le
propriétaire avait contribué plus que nul autre à l’abolition et
la non-reconnaissance du français dans l’arène publique. Il
difficile de dire si le journal aurait continué, déjà il était
réduit à quatre pages. Les effets de la Grande Guerre et la
compétition des autres journaux ont sans doute mené à la
fermeture du journal.
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