En 1891, l’Acte des Territoires du Nord-Ouest de 1875 est
modifiée par le gouvernement fédéral donnant aux membres du
conseil des Territoires le droit de passer leur propres
ordonnances. Ainsi ils pouvaient alors contrôler leurs dépenses
publiques après avoir été vérifiées par le lieutenant-gouverneur.
Jusqu’à ce moment, les TNO étaient officiellement bilingues,
mais un grand nombre des colons, dont la majorité étaient
anglophones, étaient bien étonnés d’apprendre qu’il y avait deux
langues officielles lorsque le lieutenant-gouverneur Joseph
Royal fait son discours d’intronisation de 1877 en anglais et en
français1. Un lobby très puissant se manifeste pour l’anglais
comme langue officielle et la plupart des journaux des
territoires se rallient à la cause. Un sentiment très pro
britannique existait, et après trois ans de débats intenses,
lorsque le conseil obtint le droit de passer ses ordonnances,
l’anglais fut déclaré comme la seule langue officielle.
Suite au passage de l’ordonnance sur la langue officielle,
une deuxième coup dur frappe les francophones de l’Ouest lorsque
l’Ordonnance numéro 22 des Territoires du Nord-Ouest de
1891-1892 est acceptée, et qui fait de l'anglais la seule langue
d’enseignement possible dans les écoles et les tribunaux. Le
Conseil Scolaire est remplacé par un Conseil d’Instruction
publique composé des membres de l’Exécutif et de quatre
conseillers, dont deux catholiques et deux protestants qui n’ont
pas le droit de vote2.
L’ordonnance renverse l’accord de 1888 qui donnait droit à un
enseignement bilingue. L’instruction scolaire devait se faire en
anglais, mais les conseillés pouvaient accorder le droit
d’enseignement en français pour des classes au niveau primaire
seulement. |