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Hôpitaux, soins de santé et aide sociale

Pendant le 19ième siècle, les soins de santé disponibles dans le Nord-Ouest sont des plus rudimentaires. Les autochtones se soignaient avec des rituels traditionnels et des essences extraites de plantes et d’animaux. Les missionnaires oblats se sont souvent retrouvés dans des premiers soins à des autochtones blessés ou malades. Des services caritatifs du genre font partie de leur devoir religieux et étaient une bonne manière de s’approcher des autochtones et de se faire apprécier par eux. Les oblats avaient généralement une petite trousse de médicaments dont ils disposaient à besoin pour administrer des premiers soins bien rudimentaires. Dans sa biographie du père Albert Lacombe, Katherine Hugues relate comment le missionnaire complète l’amputation de la main atteinte par la gangrène d’un jeune autochtone, avec son rasoir et soigne le moignon avec un baume préparé par une guérisseuse autochtone. Elle raconte aussi comment Lacombe se soigne, durant l’épidémie de variole de 1870, avec un médicament anti-douleur, probablement un dérivé de l’opium.

Les populations autochtones et métisses n’avaient aucune résistance naturelle à un grand nombre des maladies que les Européens contractaient durant leur enfance et attrapaient sans grande conséquence, comme les oreillons ou la varicelle. D’autres maladies comme la coqueluche, la fièvre scarlatine, la tuberculose et l’influenza causaient des ravages. La variole, autant dangereuse pour les blancs que pour les autochtones, faucha presque la moitié de la population autochtone du Nord-Ouest en 1870. Lorsque l’épidémie frappa la petite colonie de Saint-Albert, plus du tiers de sa population en furent atteint mortellement. La colonisation de l’Ouest est un autre vecteur pour des maladies et épidémies; la tuberculose s’installe et décime les populations indigènes au début et durant le 20ième siècle du Nord-Ouest, incluant les missions nordiques du Mackenzie et de l’Athabasca. Les immigrants n’y sont pas indemnes.

 Devant ces fléaux, les médecines douces des chamans et des missionnaires n’en pouvaient rien. Certains des oblats utilisaient des médecines homéopathiques qui étaient accompagnées de livrets avec des instructions de comment soigner des maladies. Les missionnaires oblats ont aussi assisté la Compagnie de la Baie d’Hudson dans leurs campagnes d’inoculations contre la variole, campagnes qui ne réussissent pas toujours. Mais, généralement, le rôle principal des oblats en face d’épidémies était d’assister les mourants, leur administrer les derniers sacrements et d’enterrer les morts.

Les oblats laissent généralement le soin des malades aux congrégations de religieuses. Les premières à venir sont les Soeurs de la Charité de Montréal (Soeurs Grises) qui avaient répondues à l’appel des missionnaires. Elles s’occuperont d’établir des écoles et aussi à donner des soins de santé. L’ouvrage ne leur manque pas; elles soignent les malades, assistent  les vieillards et établissent des hôpitaux de fortune. Avec le temps, les sœurs grises auront travaillées partout dans le Nord-Ouest, presque toujours dans des missions oblates, ce qui permet aux missionnaires de s’occuper du culte. Les sœurs ne donnaient pas seulement des soins de santé dans les missions, mais aussi dans les écoles résidentielles et dans des hôpitaux financés par le gouvernement fédéral.

Pour les autochtones des Territoires du Nord-Ouest, l’année 1874 sera un tournant décisif pour eux. Avec la promulgation de la loi sur les Indiens, dans certains des traités, gouvernement fédéral accepte de fournir des soins de santé aux autochtones, ce qui est généralement interprété comme étant la responsabilité de l’agent aux Indiens à l’emploi du gouvernement. Dans le Traité 6 de 1876, une provision est incluse pour « une armoire à médicaments ». La demande est exigée par les autochtones après l’épidémie de variole de 1870. Mais les soins de santé sont très lents à s’imposer, particulièrement dans les régions plus au Nord. Au début de 20ième siècle, la politique gouvernementale envers les soins de santé dans les Territoires du Nord-Ouest est de subventionner des hôpitaux dirigés par des communautés religieuses.  Les hôpitaux embauchaient un médecin à un salaire gouvernemental, et les aides-soignants étaient surtout des religieuses.

Dans le vicariat apostolique du Mackenzie, Mgr Gabriel Breynat, O.M.I. a beaucoup œuvré pour fonder six hôpitaux dans sa région durant son terme comme évêque: – au Fort Simpson (1914), Fort Smith (1916), Aklavik (fin de la décennie 1920), Fort Rae (1938), Fort Resolution (1938) et Fort McMurray (1943). Mais ces hôpitaux sont tous dirigés par des congrégations féminines, dans ces cas, les sœurs grises. Parfois, les oblats n’avaient rien à faire dans la direction des hôpitaux (comme à Edmonton) ou s’était simplement que l’évêque était un oblat et que lui invitait des congrégations hospitalières à venir s’installer dans son vicariat ou diocèse. Souvent, les oblats ne sont que les aumôniers de l’institution.  

Les congrégations religieuses féminines ont été la clé de voûte en ce qui concerne l’établissement et la dotation en personnel des hôpitaux en Alberta et dans les Territoires du Nord-Ouest. L’hôpital de la Sainte-Croix (Holy Cross Hospital) est fondé par mère vicaire Agnès Carroll des sœurs grises à Calgary en 1891 et la supérieure provinciale mère Saint-Grégoire fonde l’hôpital Sainte-Thérèse à Saint-Paul en 1926. La petite annexe hospitalière à la mission de Saint Albert que dirigent les sœurs grises, sera déplacée à Edmonton, où elle deviendra l’hôpital Général d’Edmonton (Edmonton General Hospital) en 1895. Un siècle plus tard, en 1988, lorsque l’hôpital des Sœurs Grises est fondé à Edmonton, ce sont les Sœurs Grises qui en prennent possession. D’autres congrégations féminines hospitalières sont venues en Alberta à l’invitation des évêques, dont certains étaient des oblats, pour fonder au moins deux douzaines d’hôpitaux et d’hospices dans la province. Après 1920, une douzaine d’autres établissements hospitaliers seront fondées par d’autres religieuses qui arrivent aussi en Alberta à l’invitation des prélats. 

En dépit des subventions gouvernementales et les économies en salaire (les religieuses ne sont compensées que pour leur gîte et couvert), les budgets des hôpitaux sont déficitaires, surtout à cause du prix exorbitant du transport de matériel de ravitaillement aux régions nordiques. Ces hôpitaux ont eu à desservir un nombre toujours augmentant de patients causé par une grave épidémie de tuberculose; d’après Mgr Breynat, O.M.I., 90 % des décès des autochtones dans les hôpitaux catholiques sont causés par la tuberculose. Mais vers 1930, le Ministère des Affaires Indiennes avait déterminé que la tuberculose n’était pas une maladie, et avait interdit l’admission de patients tuberculeux dans les hôpitaux. Suite à cette politique néfaste, les hôpitaux se vidèrent et furent confrontés à de sérieux déficits, tandis que les peuples autochtones continuaient à mourir. En 1936, Mgr Breynat lance une campagne publicitaire dans deux des grands quotidiens canadiens, dénonçant cette  « tâche noire » du Canada envers ses populations autochtones.

Ensuite, une commission d’enquête sur les conditions de santé dans le Nord, subventionnée par l’American Rockefeller Foundation, révèle que l’état des soins de santé aux autochtones est épouvantable. Le rapport conclut que les hôpitaux ne sont pas suffisamment subventionnés et que les médecins pas suffisamment entraînés. Après la Deuxième Guerre mondiale, ces hôpitaux dirigés par des congrégations religieuses seront éventuellement remplacés par des soins de santé plus directs fournis par les gouvernements provinciaux et fédéraux.

Références bibliographiques

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