Les Oblats dans les Diocèses de Montréal, Québec et Bytown
L’arrivée au Canada
Dans le diocèse de Montréal, le travail des missionnaires oblats est surtout celui du renouvellement de la foi des catholiques, la conversion des autochtones et l’établissement d’écoles. Les missions dans les environs de Montréal, à Longueuil, Beloeil et Saint-Vincent-de-Paul sont sédentaires. À Rouville et Longueuil, les Oblats établissent des écoles paroissiales. La maison-mère des Oblats qui était à Longueuil est bientôt déplacée à Montréal, où est fondée la nouvelle chapelle de Saint-Pierre-Apôtre. En 1848, plusieurs pères oblats se rendent en mission dans les Cantons de l’Est, mais faute de personnel suffisant, ils doivent arrêter leurs visites. Les Oblats donnent aussi des missions chez les Iroquois à Kahnawage, non loin de Montréal.
Très tôt, on demande au Oblats de venir en aide à l’extérieur du diocèse de Montréal. En 1844, Mgr Alexander MacDonnell du diocèse de Kingston demande à Mgr Bourget de lui envoyer des oblats pour la nouvelle colonie de Bytown (Ottawa), afin de veiller sur les catholiques de ce village, et pour établir des écoles et des institutions pour les malades et les aînés. Le père Adrien Telmon est le premier des oblats à s’y rendre, et il est suivit sous peu par le père Dandurand (le premier des oblats canadiens) qui vient pour œuvrer auprès des nombreux irlandais, anglophones et catholiques du village. L’année suivante, en 1845, les Sœurs de la Charité de Montréal (Sœurs Grises) arrivent, à l’invitation du père Telmon, pour s’occuper de l’école et de l’hôpital. L’établissement scolaire le plus important des Oblats est le collège de Bytown, fondé pour les garçons, qui devient, en 1881, l’Université d’Ottawa.
Les Oblats essaiment rapidement de Bytown au diocèse de Kingston en entier. En 1845, les pères Durocher et Brunet sont envoyés en mission dans les chantiers des vallées des rivières Ottawa, Gatineau et Lièvre. Les Oblats s’établissent à Hull (maintenant Gatineau), et fondent la paroisse de Notre-Dame-de-Grâce; ils se rendent aussi à Lowell (Massachusetts) où ils oeuvrent auprès des populations catholiques irlandaises et franco-américaines. Le père Nicolas Laverlochère est envoyé à Témiscamingue, où il évangélise chez les autochtones; cette région frontalière entre le Québec et l’Ontario était aussi dans le diocèse de Montréal. Les missions de Témiscamingue sont les premières des nombreuses missions à venir qui emprunteront les anciennes routes fluviales des voyageurs du commerce des fourrures. Le père Laverlochère voyage de Montréal jusqu’à Moose Factory sur l’Abitibi, donnant des missions aux autochtones, en grande majorité des algonquins. En 1849, il est touché durant une épidémie et, malade, il est obligé de rentrer à la Mission de Témiscamingue. Plus tard, vers 1860, d’autres Oblats poursuivent son travail auprès des autochtones de cette région et y construisent une résidence, une église et un hôpital. Après 1870, le frère Joseph Moffet tente d’instaurer une colonie agricole dans la région. D’autres Oblats de Témiscamingue se rendent jusqu’à la baie James pour établir des missions chez les peuples autochtones de cette région.
L’autre diocèse de l’est du Canada où les Oblats ont eu un effet considérable est le diocèse du Québec. En 1844, Mgr Joseph Signay, archevêque de Québec, demande à avoir des missionnaires oblats pour œuvrer chez les peuples autochtones du Haut-Saint-Maurice dans la région du Saguenay et sur la côte nord du Saint-Laurent. En arrivant en 1844, les Oblats établissent leur première résidence du diocèse à Saint-Alexis-de-Grande-Baie. Ils établissent une maison mère à Saint-Sauveur dans la ville de Québec en 1853, en plus d’écoles et d’autres établissements caritatifs dans la ville. Les missionnaires oblats voyagent dans le Nord du Québec, dans les communautés autochtones du Labrador et du Saguenay. Dans le Saguenay, le père Jean-Baptiste Honorat œuvre auprès de la population de bûcherons et de colons démunis de la région du lac Saint-Jean; il travaille particulièrement à la colonie libre de Grand-Brûlé qui subit le monopole de l’industriel William Price.2
En 1851, les pères Arnaud et Babel travaillent à la conversion des naskapis de la Baie-des-Esquimaux avant de se rendre sur la côte nord du Saint-Laurent chez les montagnais-naskapis, établissant plus de 70 chapelles dans la région. Finalement, les Oblats se rendent à la rivière Saint-Maurice qui se jette dans le Saint-Laurent, où le père Jean-Pierre Guéguen résidera de 1867 à 1899, et où il fondera huit missions, chez les nations montagnaises, les algonquines, les iroquoises et crises.
Les diocèses de Montréal, Kingston et Québec de l’est du Canada sont les premiers chantiers apostoliques des Oblats au Canada. En 1844, en répondant à l’appel de Mgr Norbert Provencher, des Oblats se dirigent vers la colonie de la Rivière-Rouge dans le Nord-Ouest.
Ressources bibliographiques
Lapointe, Raoul, Combat de Titans au Coeur d’un Royaume, le duel Honorat-Price, Editions de La Pinière, Société historique du Saguenay, No. 49, Chicoutimi, 1996.
Levasseur, Donat, omi, Histoire des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée: Essai de synthèse, Vol. I, 1815-1898, Montréal, Maison Provinciale, 1983.
Levasseur, Donat, omi, “La venue des Oblats de Marie Immaculée en Amérique” in Raymond Huel (Ed.). Western Oblate Studies 2/Études Oblates De l'Ouest 2: Proceedings of the Second Symposium on the History of the Oblates in Western and Northern Canada, Edwin Mellen Press, 1992.
Levasseur, Donat, omi, Les Oblats de Marie Immaculée dans l’Ouest et le Nord du Canada, 1845-1967, University of Alberta Press and Western Canadian Publishers, 1995.
Roche, Aimé, omi, Eugène de Mazenod, Lyon, Éditions du Chalet, 1960.
Vaulx, Bernard de, D’une mer à l’autre, les Oblats de Marie-Immaculée au Canda, 1841 -1961, Éditions du Chalet, 1961.
(2) See Raoul Lapointe, Combat de Titans au Coeur d’un Royaume, le duel Honorat-Price, Editions de la La Pinière, Société historique du Saguenay, No. 49, Chicoutimi, 1996.
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