Le vicariat apostolique la Colombie Britannique
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Le movement vers l’Ouest
Le Vicariat apostolique de la Colombie Britannique est fondé sous la direction du vicaire Louis D’Herbonmez, résidant à la mission Saint-Charles à New Westminster. Lorsqu’il est établit, le vicariat comprend les iles de la Reine-Charlotte et le territoire continental de la Colombie Britannique, mais pas l’Île-de Vancouver. Par contre, l’île de Vancouver est le premier des territoires d’apostolat dans la Colombie Britannique.
Les premiers Oblats en Colombie Britannique ne sont pas envoyés de l’Est du Canada, ni de Saint-Boniface, mais de l’Oregon et de Washington. Cinq Oblats sont envoyés aux diocèses de Walla Walla (Washington) et de l’Oregon, en 1847. Mais lorsque la guerre éclate entre les colons américains et les Yakima, indigènes de la région, entre 1855 et 1858, plusieurs missions oblates sont détruites. Les Oblats décident de quitter ces diocèses et d’exaucer la demande de Mgr Modester Demers, évêque de l’île de Vancouver, qui avait demandé d’avoir des missionnaires en 1857. Ainsi, entre 1858 et 1860, ils sont transférés à la Colombie Britannique, autre que quelques oblats qui restent à Puget Sound. La résidence principale des oblats est transférée à Olympia, à Esquimalt sur l’île de Vancouver, et est sous la direction du père D’Herbonmez.
La première mission des Oblats en Colombie Britannique est sur l’île de Vancouver, quoique techniquement, celle-ci est une colonie distincte de celle de la Colombie Britannique jusqu’en 1866. À Esquimalt, les Oblats oeuvrent surtout auprès des Catholiques blancs, des colons et des marins militaires, dont un grand nombre sont des canadiens français. Les soldats de la marine sont stationnés à la base navale de fort Victoria. Les Oblats dirigent une école pour les garçons à fort Victoria, et le père D’Herbomez fonde le collège Saint-Louis en 1864, qui accepte des enfants de toutes confessions, incluant des juifs. En plus de leurs paroissiens blancs, les Oblates travaillent avec les membres de la tribu salish partout sur l’île. Ils fondent la mission Saint-Michel sur la côte nord de l’île en 1863 pour les Salishs; ils voyagent aussi à fort Rupert, une colonie minière. D’autres missions autochtones sont fondées le long de la côte du Pacifique, surtout sur les îles de la Reine-Charlotte, les pères Fouquet et Lecjacq s’y rendant de fort Rupert. Un conflit entre Mgr Demers et les Oblats mène à l’abandon des missions de Victoria et d’Esquimalt.
Peu après que les Oblats commencent leur travail de missionnaires sur l’île de Vancouver, des Oblats de l’Oregon fondent des missions à Okanagan en 1859 et à New Westminister en 1860, sur la partie continentale de la Colombie Britannique. La mission d’Okanagan est fondée par le père Pandosy chez les Yakima, tandis que la mission dans le village de New Westminister, la capitale de la Colombie Britannique, est dédiée aux autochtones et aux blancs. Il y avait deux chapelles dans le village, une pour chaque communauté. Les pères Fouquet et Grandidier, les premiers oblats à New Westminister, visitent aussi le port Douglas, fort Hope et le fort Yale, au sud de la rivière Fraser.
En 1861, le père Fouquet fonde la mission Sainte-Marie, à Mission City; elle deviendra une mission d’importance, et sera le foyer principal des Oblats dans la vallée de la rivière Fraser. Elle sera aussi l’emplacement d’une école résidentielle pour les autochtones. Durant cette même année, le père Grandidier fonde une mission près des montagnes du Caribou, tandis que la région est aux prises d’une ruée vers l’or.
Quelques-uns des Oblats se dirigent plus vers le Nord, où ils établissent la mission Saint-Joseph sur Williams Lake en 1867 et la mission de Notre-Dame-de-Bonne-Espérance à Stuart Lake en 1873. Plus tard, les Oblats se rendent dans la région Kootenay dans le sud-est de la Colombie Britannique où ils établissent la résidence de Saint-Eugène à Cranbrook en 1874, et celle de Kamloops en 1878. Les Oblats ne sont pas envoyés à Vancouver avant 1885.
En 1875, Mgr Durieu est nommé vicaire coadjuteur afin d’assister Mgr D’Herbomez dont la santé est défaillante. Lorsque le Vicariat de la Colombie Britannique est érigé en le diocèse de New Westminster en 1890, Mgr Durieu en devient son évêque. L’Oblat Paul Durieu était renommé pour sa capacité d’attirer un grand nombre d’autochtones pour des retraites aux missions (jusqu’à 3000 personnes). À ces retraites, les Oblats organisaient des festins cérémoniaux chrétiens pour remplacer les potlatchs, lisaient des sermons en langues autochtones et faisaient chanter des cantiques aux participants. Durieu et d’autres Oblats tâchent aussi d’organiser les Autochtones dans des villages agraires, fondent des écoles pour enseigner l’agriculture et imposent un code moral très stricte, basé sur la tempérance et des règlements très sévères concernant le comportement sexuel. Ces villages sont organisés sous la direction d’un chef, qui est sous l’autorité de l’évêque ou d’un missionnaire oblat. Les lois du village sont observées sous peine de punition, qui est mise en vigueur par les « gardiens » du chef. La philosophie concernant ces villages de mission était que les convertis autochtones devaient être surveillés en tout temps pour assurer qu’ils soient catholiques, non seulement de nom, mais en pratique.
En 1898, le Diocèse de New Westminster (auparavant le Vicariat de la Colombie Britannique se retrouve avec une population en majorité protestante; il y avait environ 24,000 catholiques dans une population de 80,000. Le diocèse avait environ six résidences oblates et 25 pères oblats.
Références bibliographiques
Dictionary of Canadian Biography Online. “Durieu, Paul.” Retrieved April 21, 2009 from http://www.biographi.ca/009004-119.01-e.php?&id_nbr=6080
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Morice, R.P.A.-G., OMI. Histoire de L’Église Catholique dans L’Ouest Canadien: Du Lac Supérieur au Pacifique (1695-1905). Vol. III. Montreal: Granger Frères, 1915.
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